Louis XVI, un roi érudit

C’était un 21 janvier, il y a 230 ans… et pourtant nombre d’auteurs et de réalisateurs se penchent toujours sur la vie de Louis XVI. Des œuvres qui, de plus en plus, participent à la réhabilitation d’un personnage plus complexe qu’il n’y paraît.

N.Monsiau, Louis XVI donnant ses instructions à La Pérouse © WK.

 

Pendant longtemps, par une méconnaissance voulue ou non de l’Histoire, les cinéastes ont fait de Louis XVI un homme sans relief. Pour dire simple : petit, gros et bêta. Cette mauvaise image n’est pas seulement née de l’imagination partiale d’auteurs davantage antimonarchiques que républicains, comme Michelet ou Thiers. Elle a d’abord été véhiculée par la propagande du parti lorrain. Mais c’est oublier qu’il était un colosse. Il suffit de déplier le patron du manteau de son sacre, conservé aux Archives nationales, sur lequel figurent les dimensions exactes du vêtement : le roi mesurait environ 1,90 m.

Si la taille révélée de Louis XVI ne change pas le cours de l’Histoire, elle donne la mesure de ce que l’on appelle aujourd’hui la désinformation. Car, devant une telle allure, l’homme ne pouvait manquer d’une certaine prestance. Était-il alors emprunté ? Quand on chasse à courre plusieurs fois par semaine, le grand air et le sport donnent de l’aisance dans les mouvements. L’image de Louis XVI n’est donc pas celle que l’on a souvent voulu donner.

Il faut savoir qu’outre le latin, il lisait couramment l’anglais et l’italien et avait des notions d’espagnol. En géographie, il était capable de faire des relevés sur le terrain et d’en tirer une carte originale. Il était le seul, parmi les princes, à savoir commander correctement les évolutions d’un régiment de cavalerie. Dès l’âge de douze ans, il travaillait sur L’Arithmétique et la géométrie de l’Officier. Il composa un petit traité de « Réflexions » inspirées par ses entretiens avec M. de La Vauguyon, son précepteur. Les règles de diplomaties et de stratégie décrites dans ce document seront suivies jusqu’au moindre détail durant la guerre d’Amérique. Sa passion pour l’horlogerie et la serrurerie était liée à son intérêt pour les sciences. Il faut savoir que tous les princes devaient apprendre un métier manuel.

En définitive, s’il était un reproche à faire à Louis XVI, ce serait sans doute ce constat établi par l’un de ses biographes : « Le Dauphin déborde de savoir, ignore le savoir-faire et plus encore le faire savoir ».

Source :  news@bottin-mondain.fr