MESSAGE D’UN PRÊTRE AFRICAIN A SES CONFRERES ALLEMANDS

Archidiocèse de Douala

 

Chers confrères dans le sacerdoce,

Nous avons appris aussi depuis l’Eglise d’Afrique quelle initiative vous avez pris le 10 Mai dernier de bénir une centaine de couple d’homosexuels ; ceci dans le mépris de Dieu et de l’autorité de l’Eglise. Cette décision de votre fait a fait suite à la Déclaration de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi qui vous rappelait qu’on ne peut bénir le péché. Le contenu disait en effet : « la bénédiction des unions homosexuelles ne peut être considérée comme licite. […] Il n’est pas licite de donner une bénédiction sur les relations ou les partenariats, même stables, qui impliquent une activité sexuelle en dehors du mariage, comme c’est le cas des unions entre les personnes du même sexe. » Je viens humblement vous rappeler ainsi qu’aux évêques et théologiens qui vous soutiennent que cette déclaration ne vient que pour rappeler ce que disent les Ecritures Saintes à propos de l’homosexualité. Dès le commencement, nous avons hérité de nos ancêtres dans la foi que l’homosexualité était une relation contre-nature passible même de peine de mort : « Si un homme couche avec un homme comme on fait avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable, ils seront punis de mort: leur sang est sur eux. » (Lv 20, 13. Lv 18, 22). Saint Paul, qui pourtant est considéré comme l’apôtre des Gentils et un missionnaire « progressiste » n’a cessé de condamner cet acte contre-nature : « Dieu les a livrés à des passions d’ignominie: leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature; de même aussi les hommes, au lieu d’user de la femme selon l’ordre de la nature, ont, dans leurs désirs, brûlé les uns pour les autres, ayant hommes avec hommes un commerce infâme, et recevant dans une mutuelle dégradation, le juste salaire de leur égarement. » (Rm 1, 26-27 ; 1Co 6, 10 ; 1Tm 1, 10). A la suite de cela le Catéchisme de l’Eglise affirme que : « La Tradition a toujours déclaré que « les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés » ( décl. « Persona humana » 8). Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas. » (CEC n°2357). Il a donc toujours été question de considérer l’homosexualité comme un acte profondément mauvais. Le Catéchisme de France a aussi considéré comme tel : « L’opinion publique, après avoir brocardé l’homosexualité, tend aujourd’hui à en faire une autre manière de vivre la sexualité. Refusant de s’affronter à la différence sexuelle, l’homosexualité est une déviation objectivement grave. […] une société qui prétend reconnaître l’homosexualité comme une chose normale est elle-même malade de ses confusions. » CEF n° 607). Cependant vous avez décidé de porter cette maladie et d’encourager les hommes à le porter haut comme une valeur, alors que votre rôle en tant que médecin des âmes, était d’apporter le baume de la vérité et de la charité à ces cœurs meurtris. Vous avez décidé, au nom d’une fausse théologie aux origines douteuses et au slogan trompeur « L’amour gagne », pour égarer le peuple de Dieu et blesser une fois encore notre mère l’Eglise. N’oubliez pas que c’est l’Eglise qui a fait de vous ce que vous êtes.  Elle vous a fait confiance en faisant de vous des pasteurs pour le peuple de Dieu. Malheureusement, vous abusez de cet amour en vous transformant en mercenaires, je voudrais plutôt dire en loups dans la bergerie. N’oubliez pas la promesse d’obéissance que vous avez faite le jour de votre ordination sacerdotale.

Que signifie votre slogan « l’Amour gagne » ? Tout amour est-il agréé par Dieu ? L’amour de l’argent doit-il gagner ? L’amour de la zoophilie doit-il gagner ? L’amour de la gloire doit-il gagner ?  Au nom de quelle théologie prenez-vous cette initiative ? Sachez que l’Eglise n’est pas votre propriété. Elle n’est la propriété d’aucun peuple, ni d’aucune race. Voilà pourquoi du fin fond de l’Afrique, je vous demande d’arrêter. Arrêtez de nous manquer de respect en pensant que l’Eglise se résume à vous et à vos pensées perverses. Arrêtez de nous manquer de respect en croyant qu’avec de l’argent vous pourriez manipuler l’Eglise. Arrêtez de nous manquer de respect, nous qui désirons voir cette Eglise unie dans la vérité et l’amour. Vous avez décidé d’être les instruments du mal pour égarer les âmes. Vous avez choisi d’aller du côté de l’antéchrist. Mais Jean avait déjà prédit à votre sujet : « Mes petits-enfants, c’est la dernière heure. Comme vous avez appris que l’antéchrist doit venir, aussi y a-t-il maintenant plusieurs antéchrists: par là nous connaissons que c’est la dernière heure. Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres; car s’ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous; mais ils en sont sortis, afin qu’il soit manifeste que tous ne sont pas des nôtres. » (1Jn 2, 18-19).

Il est temps pour vous, soit de vous convertir et de revenir de votre perversion, ou alors de quitter cette Eglise et la laisser continuer son bonhomme de chemin. C’était cela même la recommandation de notre Seigneur : « Si donc ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi: car mieux vaut pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps tout entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi: car mieux vaut pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps tout entier n’aille pas dans la géhenne. » (Mt 5, 29-30). Il est préférable qu’on se débarrasse de la mauvaise graine pendant qu’il est encore temps, de peur que cette dernière ne finisse par contaminer et corrompre les autres. Je ne suis pas une autorité dans l’Eglise, je ne suis non plus un modèle, mais je crois pour ma part que vous n’êtes plus dignes de confiance. Nous n’avons plus besoin des contre-témoignages. Nous voulons des modèles, nous voulons des amoureux du Christ et de l’Eglise, nous voulons des saints qui vont redonner à cette mère meurtrie, sa splendeur d’antan.

Ab Gabriel Honoré LISSOUCK II

Prêtre de l’Archidiocèse de Douala