Commentaire de dom Guéranger à propos de l’évangile d’aujourd’hui

Texte de l’Évangile (Lc 11,29-32): Comme la foule s’amassait, Jésus se mit à dire: «Cette génération est une génération mauvaise: elle demande un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que celui de Jonas. Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive; il en sera de même avec le Fils de l’homme pour cette génération. Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue de l’extrémité du monde pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas».

Israël veut des prodiges pour croire ; il en est entouré, et il ne les voit pas.
Tels sont les hommes de nos jours. Pour reconnaître le christianisme comme divin, il leur faudrait des preuves ; et cependant l’histoire est ouverte devant eux. Les événements présents rendent aussi leur témoignage ; mais rien ne les réveille. Ils s’en tiennent à leurs systèmes toujours déçus, et ils n’arriveront à comprendre que l’Église catholique est le fondement de la société, qu’au *jour où la société qu’ils ont isolée eux-mêmes de l’Église s’écroulera dans l’abîme creusé par leurs mains.

« Génération perverse et adultère », dit le Seigneur, contre laquelle s’élèveront les peuples infidèles qui n’ont point connu les institutions chrétiennes, et qui les eussent peut-être aimées et conservées. Craignons le sort des Juifs, auxquels le siège de Jérusalem, sa ruine même, ne purent ouvrir les yeux, et qui restent encore fidèles aux illusions de leur orgueil après un esclavage de dix-huit siècles.

Au milieu des périls de la société, que les enfants de l’Église comprennent aussi leur responsabilité.
Qu’ils se demandent pourquoi les sages du monde, les politiques de ce monde, ont cessé de compter avec eux ?
Pourquoi, aujourd’hui encore, ces hommes ont tant de peine à apercevoir quelque part l’élément catholique ?
C’est que les catholiques avaient délaissé l’Église et ses saintes pratiques. Chaque jour, une solitude plus grande se faisait remarquer dans nos Églises, les sacrements n’étaient plus fréquentés, le carême n’était plus qu’un mot sur le calendrier.
Revenons non seulement à la foi de nos pères, mais à l’observation des lois chrétiennes : c’est alors que le Seigneur aura pitié de son peuple infidèle, à cause des justes qui seront dans son sein.

L’apostolat de l’exemple produira ses fruits ; et si un faible faisceau de fidèles fut pour les peuples de l’empire romain ce levain dont parle le Sauveur, qui fait fermenter toute la pâte : au milieu d’une société qui conserve encore plus d’éléments catholiques qu’elle ne le pense, notre zèle à confesser et à pratiquer les devoirs de la milice chrétienne ne demeurera point sans résultat.

Dimanche 1er janvier : Jour octave de Noël

Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles !Tiré de la liturgie du jour.
Qui pense que l’église catholique est triste ? Qui croit que pour être chrétien il faut renoncer à la joie ? Bien au contraire, et plus que tous, l’église catholique a le sens de la fête. La preuve en est donnée aujourd’hui puisque l’église ne fête pas simplement Noël le 25 décembre, mais encore pendant les 8 jours qui suivent ! Qui de vous ose faire la fête pendant 8 jours, je vous le demande ?
Dans la Messe d’aujourd’hui, le jour octave de Noël, l’église reprend ses exclamations joyeuses du jour de Noël, et y ajoute une pensée spéciale pour la Vierge Marie et raconte encore tout ce qui s’est passé le 8° jour après la naissance de Jésus : la circoncision et l’imposition du nom de Jésus, ce qui développe encore notre méditation de l’immense événement de Noël. Ce jour octave coïncide toujours avec le 1er janvier, le premier jour de l’année. Aujourd’hui l’église nous demande de chanter ou réciter le Veni Creator, l’invocation au Saint-Esprit pour implorer les bénédictions de Dieu sur toute l’année. Eternelle optimiste, l’église sait que l’année qui vient peut être bien meilleure que celle qui vient de s’achever. Et pourquoi donc ? D’abord parce qu’elle connaît la force de la grâce de Dieu. Ensuite parce que la grâce de Noël vient de nous renouveler tous. Enfin parce que le Seigneur qui apporte la récompense n’a jamais été si proche ! Alors Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles ! A vous de jouer !
Pratique : Réciter le Veni Creator

Abbé Henri Forestier

Vendredi 23 décembre : De la férie

Ô Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations : Venez nous sauver, Seigneur, notre Dieu Antienne O du 23 décembre

La liturgie du temps avant Noël nous amène une particularité : les grandes antiennes  » O ! « . Chaque jour à Vêpres, depuis le 17 jusqu’au 23 décembre, ceux qui récitent le bréviaire disent une courte phrase (une antienne) qui redit l’émerveillement de l’Église devant la venue de l’Enfant-Dieu. O Emmanuel… ! O Sagesse… ! O Adonaï… ! Il y a une antienne différente chaque jour mais commençant toujours pas le « O » de l’admiration…
Avons nous bien conservé notre admiration devant le Seigneur ? Voilà quelques années, j’enseignais la foi à un jeune issu d’une famille athée et d’un quartier difficile, et qui se préparait pourtant au baptême. Un jour qu’il était éprouvé, il me dit que depuis qu’il se préparait au baptême, tout allait mal dans sa vie ! Avant il vivait comme il voulait, maintenant il devait faire des efforts contre ses défauts. Son « amie », n’acceptant pas son chemin de foi, l’avait quitté. Il devait encore subir l’incompréhension voire l’hostilité de son milieu professionnel, et les catholiques n’étaient pas toujours fraternels à son égard ! « la totale » comme disent les jeunes aujourd’hui… Je lui demandait alors s’il avait envie de renoncer à son baptême. Immédiatement, il me dit avec conviction : non! et ses yeux exprimaient qu’il n’aurait voulu pour rien au monde abandonner la vérité qu’il avait entrevue, ni renoncer à l’émerveillement qui était le sien devant l’amour du Seigneur pour lui… A l’approche de Noël, l’esprit d’émerveillement nous gagne. Ce n’est pas tant les cadeaux et les décorations qui sont importants, c’est plutôt la famille, les amis, le sentiment qu’une vraie douceur peut exister dans nos vies. Accueillir cet émerveillement, c’est accueillir le sourire de l’Enfant-Jésus qui se pose sur l’humanité !

Pratique : Prions aujourd’hui pour tous les membres de la famille, surtout les plus isolés et les plus éprouvés.

Abbé Henri Forestier

Lundi 15 août : Solennité de l’Assomption de la sainte Vierge Marie

Désormais toutes les générations me diront bienheureuse, parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses. Et son nom est saint ! Tiré de l’Evangile du jour.
Notre Dame de bon Secours à Carnoules, Notre Dame des Anges à Pignans, Notre Dame de Consolation à Flassans sur Issole, Notre Dame des grâces à Cotignac, Notre Dame de Paris, Notre Dame de Lourdes, qu’elle est longue et belle la liste des sanctuaires de France, immenses ou modestes, que nos ancêtres ont consacrés à Marie ! Quasiment chaque village possède un lieu de culte ou une chapelle où les habitants venaient prier la sainte Vierge avec un cœur d’enfant et revenaient chez eux avec sa bénédiction. Et si cela est vrai dans tous les pays d’Europe autrefois chrétiens, le Pape Pie XI, en proclamant Notre Dame de l’Assomption comme patronne de la France, rappelait qu’on pouvait appeler particulièrement ce pays le royaume de Marie ! En effet d’abord parce qu’il lui fut consacré par le roi Louis XIII en 1638, mais aussi parce que 35 de ses magnifiques cathédrales lui sont consacrées, et enfin parce que la sainte Vierge y fit d’importantes apparitions pour porter ses messages au cours de l’histoire….
Alors même si aujourd’hui on peine à entretenir ce patrimoine (je ne parle pas encore de le remplir de croyants…), même si la France est devenue bien infidèle de nos jours, je veux, comme un acte d’espérance, croire que toute la foi et la piété des temps passés ne sera pas simplement perdue. Je veux croire que bien des fils de France et d’ailleurs continuent aujourd’hui de prier Marie avec ferveur et récitent leur chapelet aussi pour tous ceux qui ne le disent plus. Le jour de l’Assomption est un jour de joie immense. Nous voyons Marie est au Ciel, toute lumineuse et pleine de grâces, et nous savons alors que sa victoire est certaine. A nous d’y travailler !
Pratique : Pourquoi ne pas dire le Rosaire en ce beau jour ?

 

Abbé Henri Forestier

Jeudi 14 juillet : Saint Bonaventure

Dieu, vous avez fait à votre peuple la grâce d’avoir le bienheureux Bonaventure, pour ministre du salut éternel : faites, nous vous en prions, que nous méritions d’avoir pour intercesseur dans les cieux celui qui nous a donné sur terre la doctrine de vie. Tiré de la liturgie du jour.
Jean fidenza naquit à Bagno Regio en Etrurie, vers l’an 1217. Frappé d’une grave maladie dans son enfance, sa mère obtint sa guérison par une prière à saint François d’Assise, récemment canonisé. Le nom de Bonaventure qu’il prit plus tard viendrait de cette « bonne aventure ». Il étudia à Paris et choisit d’entrer chez les franciscains. Approfondissant ses études, il devint un très grand savant en théologie. Savant, mais doublé d’une douceur et d’une piété incroyables, surtout envers la Passion du Seigneur et la très sainte Vierge Marie. C’était un homme bon… Le Seigneur l’avait comblé de mérites si aimables que quiconque le voyait se sentait aussitôt le cœur saisi d’amour dira de lui l’auteur des actes du concile de Lyon ! Il devint, à 36 ans, supérieur général des franciscains et il exerça saintement cette charge pendant 17 ans. Devenu évêque et cardinal en 1273 par la volonté du Pape de l’époque, il eut de grande missions, comme celle de préparer le Concile de Lyon pour chercher l’unité avec l’Orient. Ses nombreux livres, remplis de piété, lui obtinrent le titre de docteur de l’Eglise. Il Mourut, vénéré par ses contemporains, à Lyon en 1274, son corps s’y trouve encore.
Nous aimons la bonté, mais pourquoi la pratiquons nous si peu envers les autres ? La bonté ouvre les cœurs, donne envie d’aimer et nous remplit de joie. Sans elle, impossible d’être un vrai témoin de Jésus-Christ. Que saint Bonaventure nous guide sur ce chemin !
Pratique : Veiller à être bon envers tous

Abbé Henri Forestier

Mercredi 1er Juin : Sainte Angèle Merici

Ô Dieu, qui, par la bienheureuse Angèle, avez voulu qu’une nouvelle société de vierges saintes fleurît dans votre Eglise, faites-nous, par son intercession, la grâce de mener une vie angélique, afin que, renonçant à toutes les choses de la terre, nous méritions de jouir des joies éternelles. Tiré de la liturgie du jour.
Angèle Merici, semblait plus un ange qu’une femme ! Né à Desenzano, localité du diocèse de Vérone en Italie, elle veilla dés l’enfance à garder une grande pureté. Elle ne cherchait qu’à plaire à Dieu, priant de tout son cœur et pratiquant la pénitence. Elle entra dans le tiers-ordre de saint François, et pratiqua la charité avec fidélité. A Brescia, elle entendit une voix céleste qui lui demandait de fonder une société de vierges sous le patronage de sainte Ursule. Angèle prédit tout le bien que firent dans la suite ces Ursuline en se consacrant à l’éducation chrétienne des jeunes filles. Elle mourut à Brescia le 27 janvier 1540 et le Pape Pie VII la canonisa le 24 mai 1805.
On ne compte plus toutes ces belles institutions que les saints ont bâties au cours des siècles. Grâce à eux est née une chrétienté dont nous voyons, malheureusement, les lambeaux disparaître les uns après les autres. Pourtant leur recette d’hier est toujours la bonne aujourd’hui. Si nous menions une vie angélique, pleine de Dieu et toute dévouée à son royaume, nous verrions les même fruits réapparaître… Que sainte Angèle nous inspire !
Pratique : Prions pour que les enfants reçoivent la foi aujourd’hui

Abbé Henri Forestier

Lundi 18 avril : Lundi de Pâques

Commentaire liturgique :
La fête de Pâques prolonge son influence tout au long de l’octave. On récite donc la séquence de Pâques à toutes les Messes, et on multiplie les alléluias. On chante aussi la joie d’avoir de nouveaux baptisés dans la communauté chrétienne. Les évangiles de la semaine font la liste des apparitions de Jésus après sa résurrection. Aujourd’hui c’est l’apparition du Seigneur aux disciples d’Emmaüs.
Mot spirituel :
Est-ce que notre cœur n’était pas brûlant en nous, lorsqu’il nous parlait sur le chemin, tandis qu’il nous dévoilait les Ecritures ? Tiré de l’évangile du jour.
Tout comme moi, je pense que vous auriez donné cher pour assister à la leçon sur la Bible donnée par Jésus aux disciples d’Emmaüs. On n’en connaît que le plan et l’orientation : commençant par Moïse et par tous les prophètes, Il leur interpréta, dans toutes les Ecritures, ce qui le concernait. ça devait être quelque chose, tout de même ! Un autre détail nous retiendra aujourd’hui, c’est la réaction des disciples au petit cours donné par Notre Seigneur au long de la route. Leur cœur est tout brûlant, disent-ils ! C’est sûr que, quand la vérité apparaît à notre intelligence, la jubilation est profonde. Quand aussi nous constatons combien le bon Dieu a accompagné la marche de ce monde, on est tout aussi bouleversé devant tant de bonté. Quand enfin on sait que, depuis Pâques, la gloire de Dieu illumine maintenant notre pauvre terre, il ne reste plus qu’à remercier avec reconnaissance pour notre situation bienheureuse. Avec les disciples d’Emmaüs, soyons dans l’action de grâces, tout comme ce monde, Jésus veille sur notre pauvre vie. Il souhaite la remplir de son amour, pourquoi aurions nous encore peur ?
Pratique : Conservons, pour toute la semaine, la joie de Pâques !

Abbé Henri Forestier

Vendredi 25 mars : Annonciation à la Vierge Marie

Je vous salue, Marie, pleine de grâces !
Le récit tout simple de l’Annonciation a plu à toutes les générations de chrétiens. Il faut dire qu’il est tellement touchant ! Parmi eux, saint Thomas d’Aquin, dans son commentaire de l’Ave Maria, a remarqué cette chose extraordinaire : Jamais dans la Bible, on ne voit un ange saluer avec une telle déférence une créature humaine ! En effet, explique-t-il : l’ange est plus proche de Dieu que les hommes, lui qui est saint dans le Ciel. Il est aussi plus parfait et plus beau tant par nature que par grâce… Alors il n’a pas à s’incliner devant une créature mortelle ! Et pourtant l’Evangile est formel, ici c’est l’archange Gabriel qui s’incline devant Marie ! C’est que Marie est plus proche de Dieu que lui ! Elle est aussi plus parfaite et plus belle.
L’ange sait tout cela, et dit, en s’inclinant, que Marie est remplie de la grâce de Dieu, que le Seigneur est particulièrement avec Elle, et qu’Il la bénit plus que toutes les femmes. Comprenons-nous l’extraordinaire cadeau que Jésus nous fait, avec Marie ? Cultivons-nous une très grande dévotion, prière et amitié avec Elle ? Si vous ne vouliez pas croire la théologie, les enseignements du Magistère et les paroles des saints, qui vous y poussent, suivez au moins l’exemple de l’ange ! Demandons souvent l’aide de Celle qui a pour nous un cœur de Mère ! Pensons à répandre, comme une rosée bienfaisante, nos prières à Marie tout au long de la journée ! Je vous salue, Marie, pleine de grâces !
Pratique : Ornons de fleurs une statue de la sainte Vierge de chez nous

Abbé Henri Forestier

Jeudi 6 janvier : Fête de l’Epiphanie

La fête de l’Épiphanie (qui signifie en grec : manifestation) est bien plus ancienne que la fête de Noël. Elle est d’ailleurs restée, en Orient, le jour particulier où l’on fête l’apparition de Notre Seigneur sur la terre. A l’Épiphanie, nous fêtons particulièrement l’appel universel du Seigneur à tous les hommes, y compris païens, à venir l’adorer. La fête de l’Épiphanie est encore populaire dans notre France, c’est le jour de la galette où nous cherchons la fève (symbole du Christ), et celui qui la trouve devient… roi !
En voyant l’étoile ils furent remplis d’une très grande joie ! Tiré de l’Évangile du jour.
Avez vous compris le choc qu’on ressentis nos sympathiques mages ? Dans leur pays, ils ont vus apparaître une nouvelle étoile dans le Ciel. Cela coïncidait sans doute avec d’anciennes prophéties qui annonçaient la naissance d’un grand roi des juifs. Alors ils vont pour l’adorer, comme tout un chacun aurait pu faire. Mais quittant Jérusalem pour Bethléem ils revoient l’étoile marchant devant eux… Pas besoin d’être un grand détective pour savoir qui est capable de faire bouger les étoiles ! C’est le bon Dieu en personne, le maître du Ciel et de la terre… D’un seul coup ils comprennent que le bon Dieu les attends, eux, particulièrement. Qu’Il les a choisis, appelés et éclairés pour venir contempler l’Enfant qui vient de naître ! Quelle chance ! Quel privilège ! Dés qu’ils arriveront devant l’enfant, ils se prosterneront et adorèrent, sans doute dans un grand silence plein de reconnaissance…
Tout baptisé est un roi mage. Tout baptisé a aussi été appelé, choisi par Dieu pour le connaître, l’aimer et sous sa conduite prendre le chemin du Ciel et du bonheur sans fin ! Mais combien aujourd’hui négligent cette appel, méprisent cette invitation et ne ressentent aucune joie devant la grâce qu’ils ont reçus. Pourquoi n’aimons nous pas la lumière et l’amour de notre Dieu ? Quel mystère !
Pratique : En mettant nos rois mages dans la crèche, n’oublions pas – comme eux -de prier un moment l’Enfant-Jésus.

Abbé Henri Forestier

Lundi 22 novembre : Sainte Cécile

… Cantantibus organis, Cecilia virgo in corde suo soli Domino decantabat ! Pendant que les orgues retentissaient, la vierge Cécile chantait dans son cœur seulement pour le Seigneur ! Extrait du récit du martyre de sainte Cécile.

Une faute de traduction latine, et sans doute un coup de pouce du Ciel, nous ont valu sainte Cécile comme patronne des musiciens ! En effet, on peut traduire la phrase ci-dessus, extraite du récit de sa vie, de cette façon : Pendant que Cécile jouait de l’orgue, elle chantait au Seigneur… Mais en fait rien n’indique qu’elle fut joueuse d’orgue ! Bien au contraire, c’étaient les orgues du mariage qui jouaient pendant que Cécile priait le Seigneur de garder sa virginité… Question d’ablatif absolu ! D’après son antique « Passio », Cécile fut une vierge romaine du début du 3ème siècle. De la noble famille des Cecilii, elle avait consacré sa vie à Dieu par le vœu de virginité. Mais comme ses parents voulaient la marier à Valérien, elle se réfugia dans le jeûne et la prière. Avant la nuit de ses noces, elle déclara à Valérien qu’un ange de Dieu gardait sa pureté. Valérien, qui était païen, déclara qu’il se ferait chrétien s’il pouvait seulement voir l’ange ! Cécile lui dit qu’il faudrait alors qu’il fut baptisé. Valérien accepta, et fut baptisé par le pape Urbain, et à son retour il vit l’ange de lumière qui gardait Cécile. Cette conversion valut la persécution du préfet de Rome Almachius, lequel fit martyriser Valérien, son frère Tiburce qui s’était aussi converti, et enfin Cécile qui fut décapitée et laissée dans son sang. Le 20 octobre 1599, on ouvrit le tombeau où son corps avait été placé, et on le retrouva intact comme si le martyre datait de la veille !

Sainte Cécile fut immensément populaire ; son nom figure au canon de la Messe. Sainte Cécile nous conduit à parler du trésor de la peinture et de la musique chrétiennes. Pourquoi si peu connaissent ces merveilles ? Pourquoi nous priver de cette beauté dont notre âme a tant besoin, et qui nous élève si naturellement vers la beauté de Dieu ?

Pratique Prendre un moment pour méditer auprès d’une grande œuvre d’art sacré.

Abbé Henri Forestier