Mardi 18 décembre : de la férie

La quinzième année du règne de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée ; Hérode, tétrarque de la Galilée ; Philippe, son frère, tétrarque de l’Iturée et du pays de la Trachonitide, et Lysanias, tétrarque de l’Abilène ; au temps des grands prêtres Anne et Caïphe… Luc, chapitre 3.

J’anticipe un peu, avec ce passage de l’Evangile du quatrième dimanche de l’Avent, pour évoquer le troisième avènement du Seigneur : sa venue sur la terre la nuit de Noël. Cela faisait des millénaires qu’on l’attendait… Depuis Adam, le premier péché et la promesse, en passant par les patriarches, les juges, les prophètes, et toute la longue histoire d’Israël. Au jour choisi par le Père, à un moment de notre histoire et en un lieu précis, l’envoyé de Dieu, le Messie, va venir parmi nous, nous allons pouvoir le découvrir. Et ce sera l’émerveillement de Noël !

Nous avons gardé la marque de cet émerveillement à travers la tradition des crèches. C’est à l’exceptionnelle sensibilité de saint François d’Assise que nous devons ces crèches. Il avait bien lu l’Évangile qui disait que le soir de Noël, l’enfant Jésus qui venait de naître fut couché dans une crèche parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie. Luc 2. Une pauvre mangeoire pour accueillir le Seigneur venu sur la terre ! D’après Celano, son biographe, il disait : Je veux évoquer le souvenir de l’Enfant qui naquit à Bethléem et de tous les désagréments qu’il endura dés son enfance. Je veux le voir, de mes yeux de chair, tel qu’il était, couché dans une mangeoire et dormant sur le foin entre un bœuf et un âne. Il réalisa donc la première crèche vivante le 24 décembre 1223 à Greccio en Italie. C’est François qui prêcha à la Messe ce soir là, parlant avec tendresse du Bambino de Bethleem, et émerveillant tout le monde. Un assistant crût alors voir un enfant endormi dans la crèche se réveiller à l’approche de François. Et Celano de remarquer : L’Enfant Jésus était, de fait endormi dans l’oubli au fond de bien des cœurs…

François avait l’intelligence des saints. Il savait que nous avions besoin de voir… Il savait aussi qu’en faisant cette crèche, nous comprendrions de suite que le Seigneur était venu dans la réalité de notre monde, et pour chacun de nous. Et qu’alors, sans doute, les cœurs s’ouvriraient à la tendresse de Dieu…

Pratique : Lire le chapitre 2 de saint Luc (jusqu’au verset 20), devant une crèche.

Abbé Henri Forestier

Jeudi 6 décembre : saint Nicolas

Mot spirituel de l’Abbé Henri Forestier,

Saint Nicolas fut un saint évêque d’une popularité incroyable au moyen-âge, au témoignage de saint Thomas d’Aquin. Rome, à cette époque, comptait quelques 60 églises qui lui étaient dédiées. Il est bien difficile aujourd’hui de trier dans les récits de sa vie, ce qui est vrai de ce qui serait une pieuse exagération… Il naquit à Patara en Cilicie (actuelle Turquie) vers 270. Nicolas aimait à secourir les pauvres et les affligés, il sauva ainsi trois jeune filles de l’immoralité en leur faisant porter la somme d’argent dont elles manquaient pour leur dot. De même, par son intervention et ses prières, des marins furent sauvés de la mer déchainée, et trois officiers furent graciés d’une injuste accusation. Cette dernière histoire fut à l’origine de la gracieuse légende des trois petits enfants qui s’en allaient glaner aux champs… Il fut choisi comme évêque de Myre, et assista au Concile de Nicée qui condamna Arius. Il mourut le 6 décembre 350 en disant : Entre vos mains, Seigneur, je remet mon esprit, son corps fut enlevé de Myre par des marchands qui conduisirent ses reliques à Bari en 1087. A Bari, comme un signe de sa grande charité, une huile bénéfique sort de ses ossements…

Aujourd’hui encore, c’est au jour de sa fête que l’on célèbre Noël dans les pays germaniques : Saint Nicolas visite les enfants en compagnie du père fouettard, et ils distribuent les cadeaux aux méritants et les punitions aux désobéissants ! Le Ciel punit le mal, et récompense le bien… Quoi de plus juste et naturel ? Mais pourquoi alors tant de grandes personnes oublient aujourd’hui ce qu’enfants, ils comprenaient si bien ? Pourquoi les confessionnaux sont-ils si délaissés et pourquoi le souci d’une vie pure est-il complètement absent de la mentalité contemporaine ? Ah, si nous pouvions, le temps d’un Avent, redevenir enfants…

Pratique : Aujourd’hui nous veillerons à réparer, par une bonne action, le mal que nous aurions pu commettre.