À qui profite le crime ? Par Stéphanie Bignon

Pour rappel : la DNC (dermatose nodulaire contagieuse) est une maladie infectieuse qui touche les bovins et les buffles. Elle n’est pas transmissible à l’homme et est bénigne (0.2% de mortalité).

Dans le Doubs, pourtant, plus de 80 bovins vaccinés contre la DNC ont été éliminés début décembre 2025, soit 28 jours après l’injection !

La préfecture nous dit que les bêtes étaient infectées avant l’injection vaccinale… doit on la croire ?

Si cela est exact, alors nous vaccinons en pleine épidémie !? Est-ce acceptable ?

Peut on imaginer que les injections aient contaminé les bestiaux ?

Aucune réflexion n’est autorisée par les pouvoirs publics. Pourquoi cette tension insupportable pour une maladie bénigne et dont le vecteur unique sont les insectes piqueurs, rares en hiver ? Nous aurions donc le temps de réfléchir tranquillement pour le bien des paysans, de leurs animaux… et des consommateurs. La vie mérite de prendre son temps, d’observer, de soigner à tâtons, d’aimer.

Pourquoi cette tension, cette militarisation de la santé sinon pour sidérer les populations ? Nous sommes encore une fois les victimes d’un HOLD UP !

L’éradication des paysans de France est l’un des objectifs de « Maastricht » et de « Lisbonne » à travers le MERCOSUR. Bientôt, si nous ne réagissons pas, nous n’aurons que la possibilité de manger de la viande de bêtes mal traitées, saturées de vaccins, d’hormones, d’antibiotiques et venues d’outre Atlantique à grand renfort de transport maritime ! Où est la cohérence écologique ? D’aucun objectera que nos produits sont devenus trop chers et que nous devons accepter cette mise en concurrence… Nous sommes « chers » parce que nous respectons toutes les règles de qualité mais surtout parce que nous sommes accablés de taxes, de normes, de règlementations toujours plus invasives. S’il n’y a aucune cohérence écologique, il y a bien, en revanche, une cohérence idéologique.

Par ailleurs, la ministre de l’Agriculture, pour protéger les gros exportateurs, nous dit que la vaccination au niveau national n’est pas souhaitable. La France, en effet, ne veut pas perdre son label d’« indemne à la DNC » (ce que la vaccination lui ferait perdre !?). En outre, nous observons que les fermes aux « mille vaches » ne sont pas touchées… ? Donc, pour les petits paysans la solution autoritaire est l’abattage ou bien la vaccination et l’abattage, comme vu précédemment dans le Doubs. Voudrait-on en urgence éliminer ces paysans indispensables à notre écosystème pour laisser le champ libre aux « usines à vaches » qui ne voient jamais le soleil ?

Si les paysans vaccinent, non seulement ils n’ont aucune garantie de ne pas avoir à subir l’abattage total, mais en plus ils se pénalisent à l’exportation et sur le marché local car les consommateurs ne soutiendront pas ceux qui les empoisonnent !

Les manœuvres sont grossières ! par Barbara Chantclair une paysanne de France

Comment est-il possible que cette maladie dû aux insectes piqueurs subisse un pic au mois de décembre ? Stratégie pour faire avaler le changement climatique d’origine anthropique ? D’une pierre deux coups !?

Comment se fait-il que nous entrions depuis la grippe aviaire, dans une série cauchemardesque de maladies dans nos différents élevages ? Grippe aviaire, peste ou grippe porcine, FCO et autres…

Paysans depuis quarante ans environ, nous n’avons jamais connu une pareille période de crises sanitaires à répétitions. Pour quelles raisons, sinon l’obéissance aux directives européennes de réduction du cheptel français ?

Pourquoi, comme en santé humaine, le refus systématique des méthodes de soins ancestrales, traditionnelles et/ou alternatives qui ont fait leurs preuves ? Pourquoi les pistes de recherche dans ces domaines sont-elles étouffées ? Big Pharma, contrôle absolu, soumission… ?

Le problème ? Comme pour le covid, provoquer la panique et la sidération afin d’imposer LA SOLUTION MIRACLE… LA VACCINATION !!!

Pourquoi les éleveurs se précipitent-ils sur cette vaccination ? Ont-ils perdu cette sagesse paysanne à l’origine de ce fameux bon sens paysan si souvent mis en avant ?

L’argent TIENT le monde paysan et lui fait TOUT ACCEPTER !

C’est une erreur immense !

Depuis la vaccination des canards et la crise de la FCO, nous rencontrons de plus en plus de personnes qui nous demandent, presque à mots couverts tant ils sont terrorisés d’être assimilés complotistes, si nos bêtes sont vaccinées, ils sont très inquiets de consommer à leur insu, des viandes contaminées par des agents biologiques, chimiques et autres matériaux impropres à la consommation ( je renvoie aux travaux du Dr J.M. Sabatier sur le sujet ) «  Nous ne voulons pas nous faire empoisonner » disent-ils !

Les agriculteurs doivent redevenir des PAYSANS ! Notre survie en dépend et nous sommes TOUS concernés !

J’ai eu une maladie, soit-disant mortelle à presque 100% chez mes volailles, poules, canards et oies… Pas de traitement allopathique mais…, Ô miracle, un vaccin ( dont l’efficacité laisse à désirer soit dit en passant …) J’ai étudié la littérature sur le sujet, les causes, l’origine et j’ai réalisé ma propre médecine à base d’huiles essentielles… Résultat ? Taux de mortalité 0. Séquelles ? Aucune ni effets secondaires. L’immunité naturelle fera le reste… Idem pour la FCO traitée chez nous avec succès par homéopathie !

Savez-vous qu’il nous est INTERDIT de posséder des huiles essentielles ainsi que des granules homéopathiques dans la pharmacie vétérinaire de nos fermes ? Nous ne sommes plus libres si nous suivons ces directives abusives et mortifères !

Autre question, si je ne me trompe pas, il semblerait que bon nombre de ces maladies se traitent avec de l’ Ivermectine… Quel est le point commun ?

En conclusion, je dirais : « Pas de Souveraineté alimentaire sans la Souveraineté du paysan ! »

Barbara Chantclair

Chronique paysanne par Jérôme Laronze, abattu par les gendarmes en mai 2017

Nous sommes en septembre 2014 quand je reçois un courrier m’informant que mon exploitation fera l’objet d’un contrôle portant sur l’identification de mes bovins. Celui-ci se passera bien, et ne mettra en évidence aucun défaut majeur, juste des hors délais de notifications (déclaration des mouvements des animaux à l’EDE, Établissement départemental de l’élevage).

Par la suite, sans doute frustrée d’une chasse si maigre, l’administration, via la Direction Départementale de la Protection des Population (DDPP) m’informe qu’à la vue de ces hors délais elle refuse de valider mes déclarations de naissances et exige que je prouve, à mes frais, les filiations mère/veau par des tests ADN, et que dans l’attente de ceux-ci mon cheptel est interdit de tout mouvement.

Quelques jours plus tard, en entretien téléphonique avec une agent de la DDPP, j’exposais mes réticences à justifier que la meumeu 9094 est bien la mère du veauveau 4221 par des méthodes relatives à l’identification criminelle. Cette personne me récita alors son catéchisme administratif et bafouilla quelques arguments que je mis facilement à mal ce qui me valut d’entendre que ce n’était pas grave et que si je refusais de me conformer à ses exigences, mes animaux entreraient en procédure d’élimination (entendez « abattus ») à mes frais et collectés par le service d’équarrissage puis de clore en déclarant cette phrase qui me revient quotidiennement en tête : « Moi je m’en fiche ce ne sont pas mes bêtes ». Pour avoir en d’autres temps côtoyé cette personne, je peux pourtant affirmer qu’elle est ni de sotte ni de méchante nature et me demande quel est le mal qui a corrompu son esprit. Si la Grèce antique avait ses rites et ses croyances, aujourd’hui, au nom de quels dieux, sur l’autel de quelles valeurs m’a-t-on promis l’hécatombe ?

Dans la continuité, la DDPP me submergera de menaces, de mises en demeures, d’injonctions, d’intimidations et de contrôles sur ma ferme avec à chaque fois, toujours plus de gens en armes alors que j’ai toujours été courtois et jamais menaçant. Ces manœuvres furent pour moi l’occasion d’observer des comportements inopportuns comme par exemple le jour où, venu me confisquer mes documents accompagnements bovins (DAB), la chef se plaira à taquiner les gendarmes au sujet de la signalétique défectueuse de leur véhicule, dans un comportement relatif à celui de l’adolescente cherchant à évaluer sa cote auprès des hommes, émettant éclats de rires et blagues analogues à celle du poulet aux amandes. N’a-t-on jamais appris à cette personne qu’il est des circonstances où la bonne humeur affichée des uns est une insulte faite aux autres ?

(…)

Le 6 juin 2016, cette administration est revenue avec encore davantage de gens en armes qui m’encerclèrent immédiatement, et, après des salutations négligées de la part de tous ces importuns, toujours la même chef débuta par un rappel de sa liturgie administrato-réglementaire et, alors que je pensais la logorrhée arrivée à son terme, celle-ci m’annonça avec grande satisfaction les lourdes peines prononcées à mon égard et, avec tout autant de satisfaction, que le délai pour un éventuel appel était expiré. Plombé d’apprendre ainsi la perte de ma virginité judiciaire, mais face à une telle orthodoxie administrato-réglementaire, je déclarais néanmoins mon étonnement, en évoquant une surface marchande maconnaise, que l’on pourrait nommer « intersection marché », qui a pendant deux semaines, en juillet 2015, au plus fort de la crise de l’élevage, fait une promotion sur la viande d’agneaux, en arborant au rayon boucherie un ostentatoire panneau de cinq mètres carrés, avec la mention « agneaux de Bourgogne » alors que la viande fraîche était irlandaise et la surgelée néozélandaise et que de plus, la viande de bœuf bénéficiait d’un étiquetage aussi approximatif que fantaisiste.

(…)

A cette même époque, sous mandat syndical, je siégeais à la cellule d’urgence départementale mise en place pour la crise de l’élevage. A cette occasion, la directrice adjointe de la DDPP a présenté la mesure douze du plan de soutien à l’élevage, portant sur un renforcement des contrôles de l’étiquetage des viandes et sur les mentions trompeuses en grandes surface de 25% . A cette annonce, je pris la parole pour signifier mon approbation et l’interroger sur les moyens financiers et humains mis à sa disposition pour atteindre ces objectifs. Non sans embarras, elle m’a répondu pas un sous de plus pas un agent de plus. En toute évidence 25% de zéro ne font toujours pas beaucoup plus que la tête à Toto !

J’en reviens à la journée du 6 juin 2016. Après avoir entendu moult menaces, intimidations et humiliations, les sinistres lurons ont décidé de faire un tour des pâtures. Arrivant dans une où paissaient plus de vingt bovins, les agents de la DDPP eurent fantaisie de les serrer à l’angle d’une clôture en barbelé et d’un ruisseau puis ont débuté la vocifération du matricule des animaux, qui, eux même paniqués par la meute hurlante, se sont précipités dans le ruisseau avec un fracas extraordinaire. Voyant que des animaux étaient en difficultés dans le ruisseau je m’approchais de ceux-ci. La première réaction de la chef fût de me dire que cela était entièrement de ma faute, même si je me demande encore comment, puisque j’étais à 100 mètres de là sous le joug de matraques, tasers, et autres fusils mitrailleurs. Toujours est-il que cinq animaux gisaient au fond du ruisseau, ayant abondamment bu la tasse et lourdement souffert du piétinement des presque vingt autres. J’ai donc, dans l’urgence et à mains nues tenté de sortir les animaux.

Agents DDPP et gens en armes se joindront à moi en prenant bien soin de ne pas mouiller leurs chaussettes. Les uns tirant sur les pattes, les autres donnant des coups de matraques, ou suggérant l’emploi du taser et les fusils mitrailleurs devenant plus encombrants qu’autres choses… La nécessité d’un tracteur s’imposant, je suis rentré seul à la ferme en chercher un avec des cordes, et celles-ci en main, je me suis demandé s’il n’y aurait pas un usage plus radical à en faire en les associant à une poutre et à un quelconque point surélevé. Mais pour aboutir la chose prend un certain temps et ne me voyant pas revenir, ils pourraient arriver avant. Et puis cette bande de dégourdis arrivera-t-elle à extraire les animaux sans moi ?

Il est bon de préciser que cette pâture est mise en valeur par ma famille depuis le 19ème siècle et que jamais le moindre incident ne fût à déplorer sur celle-ci. Des suites de cet « incident », les cinq bovins périront. Là-dessus la chef décidait d’interrompre le contrôle. Me trouvant seul avec elle (alors qu’elle prétendait avoir besoin de huit gens en armes pour garantir sa sécurité) qui changeait de chaussure, elle m’exprima tout le dégoût que je lui suscitais et m’insinuait l’encombrant que j’étais pour la société. Chuchotant entre collègues, je les entendais dire que je n’avais pas l’air très gai et qu’il n’était peut être pas prudent de me laisser seul et s’en allèrent.

(…)

Il nous est souvent souvent reproché de ne pas être administrophile, et on s’adresse à nous comme à des demeurés qui ne comprendraient pas ce qu’on leur demande, alors que c’est justement parce qu’on comprend bien où que ça nous mènent qu’on a du mal à le faire. Aujourd’hui en agriculture la pire calamité c’est pas la sécheresse, c’est pas la grêle, c’est pas le gel, c’est la calamité administrative qui nous pond des textes qui profitent toujours aux mêmes, abscons, contradictoires, contre-productifs, absurdes qui sont l’antimatière du bon sens paysan ! (…) Contrairement à certains parasites, qui officient dans la confidentialité d’immeuble maconnais par exemple, notre travail il est à la vue et au su de tous, exposé le long des routes et des chemins, alors quand le paysan est en mesure de bien faire il en tire satisfaction, orgueil, amour-propre et accessoirement salaire, mais qu’advient-il lorsque celui-ci est mis en incapacité de faire ? En définitive ce n’est rien d’autre que la persécution du vital par le futile. (…) Il y pas si longtemps en France, la population comptait 50% de paysans et le sol 50% d’humus, aujourd’hui, nous sommes 4% et il reste pas bien plus d’humus dans le sol. Ben quand on sait qu’étymologiquement, humus est la racine du mot humanité, je me demande s’il y a encore beaucoup d’humanité dans notre société ! Moi je pense que la république est une pute et la finance sa mère maquerelle !

(…)

Alors, ainsi installé, je pleurais sur le paradoxe du suicide qui satisfait ceux qui ne vous apprécient pas, et est susceptible de peiner les éventuelles personnes qui vous apprécient. Je pleurais aussi sur la trahison de ma propre colère, celle que je ressentais aux funérailles de mes camarades d’école respectivement pendu et noyé. Car, outre la peine et la tristesse, je me souviens avoir été envahi de colère à leur encontre, de nous laisser avec notre chagrin et l’image de cette jeune femme effondrée sur la boite qui renfermée son petit frère, de n’avoir rien dit, de ne pas s’être battu autrement qu’en utilisant pour seule arme le sacrifice de leurs vies que la société rangera, avec leur dépouille, purement et simplement six pieds sous terre.

Si je devais ici faire vivre leur mémoire je parlerai de ce que sont les paysans. Ils étaient de ceux qui ne travaillent pas en priorité pour un salaire mais pour l’amour du travail bien fait, du sillon droit, des animaux bien conformés, du cep bien taillé, du lait propre et de la couleur des blés, quitte trop souvent, et on doit le déplorer, à se laisser éblouir par l’agrochimie et autres doux leurres sources de douleurs. Car ils sont là les vrais artistes, ces conservateurs du savoir-faire qu’au Japon on nommerait « trésor national vivant », les virtuoses de l’adaptation et les artisans de votre satiété.

Ils existent encore les travailleurs, les opiniâtres, les taiseux, les humbles, les enracinés qui œuvrent en communion avec leur territoire et sont assassinés quotidiennement dans un crime silencieux.

Récemment encore, une enquête menée en lycée agricole indiquait que le revenu arrivait en lointaine position dans les objectifs de leur futur métier. Dans cette société du fric quel avenir pour ces jeunes candides ? Mais si ceux-ci réclament rémunération de leur travail, qui le leur paiera ? L’État (qui paiera peut être en 2017 les aides 2015 !) ? Bigard ? Lactalis ? Auchan ? Carrefour ? Qui est prêt à remettre 60% de son pouvoir d’achat dans la nourriture ? Les précarisés de Macron ? Les syndicats qui soutiennent la paysannerie comme la corde soutient le pendu ?

(…)

L’inquisition républicaine viendra finir son contrôle, ne me laissant à l’issue de celui-ci que des carbones illisibles et des bleus à l’âme. Puis de manière aussi soudaine qu’inattendue elle m’indiquera qu’après expertise de mon dossier la très grande majorité des animaux figurant sur la liste de ceux à éliminer n’avaient pas lieu d’y figurer, qu’elle passait l’éponge sur les autres et que ma situation serait régularisée dans les plus brefs délais. Je laisse à chacun le soin de trouver les mots pour nommer et qualifier ceux, qui d’abord cognent et ensuite réfléchissent. A toutes fins utiles, je tiens les documents qui en attestent à la disposition de mes collègues paysans confrontés à cette procédure. Je fis quand même faire, à mes frais, quelques tests ADN qui confirmèrent l’honnêteté de mes déclarations. Celle qui, orgueilleuse d’avoir bloqué mes boucles à Mâcon, me dira sur un ton badin que mes boucles sont récupérable à l’EDE. Bien qu’étant en règle, je tardais à recevoir mes DAB, je téléphone donc à la DDPP où la chef de service me répond. Je lui fais immédiatement part de mon soulagement d’être régularisé mais m’étonnais de ne pas recevoir mes DAB, et, de m’entendre répondre sur le ton maniéré, agaçant et méprisant qui lui est intrinsèque, qu’elle a effectué toutes les démarches, que cela ne la concerne plus, et qu’elle a autres choses à faire que de courir après les cartes vertes de Mr Laronze, sur ce merci au-revoir.

Les mois passaient et je n’avais toujours reçu qu’une partie des DAB, quand j’ai appris que le reste s’était noyé dans les marécages administratifs des bords de Saône et personne ne savait quels DAB. De leurs coassements, les crapauds du marécage demandaient à moi, l’Al Capone de l’élevage qui nécessite d’être mis sous le joug de huit gens en armes, moi le faussaire qui doit prouver ses déclarations par des tests ADN, moi que l’on a mis à l’amende, moi le taulard sursitaire, de produire
une liste des DAB me manquant et me les rééditèrent sur la bonne foi de celle-ci.

(…)

Constante dans ses incohérences, la DDPP m’ordonnait de souscrire à un suivi personnalisé payant auprès de l’EDE, sur qui pourtant, elle rejette la faute de l’envoi tardif des documents, alors voilà pourquoi un beau matin un brave type de l’EDE que je connais, et une très emmitouflée jeune femme (qui n’a pas jugé utile de se présenter) sont venus me faire signer les trois feuilles du contrat. Après un échange franc et courtois, et refusant le café que je leur proposais, ils sont repartis avec douze morceaux de feuilles non signées.

Dans les dommages en cascades, étant devenu un « client à emmerdes », mes vétérinaires ne souhaitent plus intervenir chez moi. J’étais pourtant l’un de leurs presque rares clients à régler ses factures à échéances exactes, (…) les vétérinaires étant des partenaires importants dans la conduite d’un élevage. Je constate que ce cabinet à une façon très personnelle de rendre grâce. D’autant plus qu’au cours de successives acquisitions, fusions et absorptions il est en situation de monopole sur mon secteur.

Toujours dans la période 2015/2016, je participais aux réunions d’élaboration de la charte des contrôles en exploitations agricoles. Cela a débuté à la préfecture, sous la présidence du préfet. Je m’y rends sans a priori, riche de mon expérience et avec la volonté de construire quelque chose. Après la déception de découvrir que la chose n’était pas une initiative locale, mais une injonction de Matignon via la circulaire 5806/SG du 31 juillet 2015, et que l’administration avait déjà bien ficelé le dossier avec la FNSEA (opérateur historique du syndicalisme agricole mais non représentatif et non majoritaire). Un modèle étant même en annexe de la circulaire. Un sentiment de complicité de tartuferie montait en moi alors qu’en même temps j’apprenais qu’en Saône et Loire 50% des notifications sont faites hors délais, me rassurant ainsi sur la pérennité de certains emplois.

(…)

Sous son vernis de mesurettes et d’éléments de langage en novlangue orwellienne, cette charte n’apporte aucune sécurité aux contrôleurs, est avant tout un outil de communication au service de quelques hauts responsables, vers qui se tournent les médias quand un contrôleur se fait assassiner (les suicides de paysans corrélatifs à un contrôle sont très vite étouffés par l’administration et la profession) afin qu’ils puissent, la main sur le cœur, la bouche en cœur et en chœur évoquer la charte, et dire : « Nous avons tout fait pour éviter cela » et ainsi se disculper de toutes responsabilités.

« Preuve est faite que visages dévots et pieuses actions nous servent à enrober de sucre le diable lui-même. »
William Shakespeare

Ne disposant pas suffisamment d’hypocrisie, je me suis abstenu de signer cette charte.

Printemps 2017. Jérôme Laronze paysan à Trivy entre Saône et Loire.

Chroniques et états d’âmes ruraux, par Jérome Laronze

Le matin du 16 octobre 1793, Marie-Antoinette est menée à l’échafaud.

« Je meurs dans la religion catholique, apostolique et romaine, dans celle où j’ai été élevée, et que j’ai toujours professée, n’ayant aucune consolation spirituelle à attendre, ne sachant pas s’il existe encore ici des prêtres de cette religion, et même le lieu où je suis les exposerait trop s’ils y entraient une fois. Adieu, adieu ! Je ne vais plus m’occuper que de mes devoirs spirituels. Comme je ne suis pas libre dans mes actions, on m’amènera peut-être un prêtre, mais je proteste ici que je ne lui dirai pas un mot, et que je le traiterai comme un être absolument étranger. »

La Perse contre le FMI

Les rois de Perse

« La véritable raison de la guerre avec l’Iran n’a rien à voir avec l’enrichissement de l’uranium – il s’agit d’un type d’enrichissement très différent…

On nous répète sans cesse que cette guerre est motivée par les ambitions nucléaires de l’Iran. Mais si vous avez suivi, vous savez que ce n’est qu’une couverture.

Cette guerre n’est pas une question de bombes. Elle est une question de banques.

L’Iran est l’un des derniers pays souverains à ne pas avoir été absorbé par le système financier occidental. Il possède sa propre banque centrale, ne se soumet pas au FMI ni à la Banque mondiale et n’autorise pas la pénétration financière généralisée de groupes comme BlackRock, Vanguard ou JPMorgan Chase. Cela pose problème aux banquiers mondialistes.

Contrairement à d’autres pays qui ont adhéré au système « fondé sur des règles » après le 11 septembre ou le Printemps arabe, l’Iran n’a jamais renoncé au contrôle total de sa politique monétaire, de son secteur énergétique ou de ses marchés financiers. Il est l’un des rares pays encore réfractaires à l’ère de la mondialisation néolibérale.

C’est là la véritable menace.

Car le capitalisme dominant aujourd’hui ne veut pas seulement des accords commerciaux : il veut un accès total à votre énergie, à votre dette, à votre marché du travail, à vos décisions politiques. Il veut un contrôle total. Et l’Iran refuse d’y adhérer.

L’Iran ne reçoit pas d’ordres du FMI. Il vend du pétrole hors du système dollar. Il parle ouvertement d’un monde multipolaire et appuie ses propos sur des alliances régionales, de l’Irak à la Syrie en passant par le Liban.

C’est ce que Washington, Londres et Tel Aviv ne peuvent tolérer, non pas parce que l’Iran est fort militairement, mais parce qu’il est économiquement désobéissant.

Le discours sur la « menace nucléaire » n’est qu’un véhicule de propagande. C’est le même que celui utilisé en Irak.

L’objectif est de justifier le démantèlement d’un régime qui ne veut pas jouer le jeu des banquiers.

Et ce n’est pas nouveau. Chaque grande campagne militaire des deux dernières décennies – en Libye, en Irak, et même en Ukraine, à sa manière – suit le même schéma : identifier un État qui résiste à l’intégration financière mondiale, le présenter comme un acteur voyou et le contraindre à se soumettre par la guerre, des sanctions ou un changement de régime.

L’Iran n’est que la prochaine cible.

Alors, quand vous lisez les gros titres, rappelez-vous : il ne s’agit pas seulement d’armes nucléaires. Il s’agit d’un pays qui refuse d’ouvrir ses comptes, de privatiser son pétrole et de laisser Wall Street décider de son avenir. Et pour les maîtres du monde, ce type d’indépendance est la véritable arme de destruction massive. »

Source X : https://x.com/MichelJeanDomi1/status/1936703619723677848?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1936703619723677848%7Ctwgr%5E2a58f5bfbaf172e97c428045d1c02d414cf9031e%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.egaliteetreconciliation.fr%2FLes-bombardiers-B-2-detruisent-trois-centres-nucleaires-en-Iran-Trump-s-aligne-sur-Israel-78619

Testament du roi martyr Louis XVI

Au nom de la très Sainte-Trinité du Père du fils et du St Esprit. Aujourd’hui vingt cinquième jour de décembre, mil sept cent quatre-vingt-douze. Moi Louis XVIe du nom Roy de France, étant depuis plus de quatre mois enfermé avec ma famille dans la Tour du Temple à Paris, par ceux qui étaient mes sujets, et privé de toute communication quelconque, même depuis le onze du courant avec ma famille de plus impliqué dans un Procès, dont il est impossible de prévoir l’issue à cause des passions des hommes, et dont on ne trouve aucun prétexte ni moyen dans aucune Loy existante, n’ayant que Dieu pour témoin de mes pensées et auquel je puisse m’adresser. je déclare ici en sa présence mes dernières volontés et mes sentiments.

Je laisse mon âme à Dieu mon créateur, je le prie de la recevoir dans sa miséricorde, de ne pas la juger d’après ses mérites, mais par ceux de Notre Seigneur Jésus Christ, qui s’est offert en sacrifice à Dieu son Père, pour nous autres hommes quel qu’indignes que nous en fussions, et moi le premier.

Je meurs dans l’union de notre sainte Mère l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine, qui tient ses pouvoirs par une succession non interrompue de St Pierre auquel J.C. les avait confiés. je crois fermement et je confesse tout ce qui est contenu dans le Symbole et les commandements de Dieu et de l’Eglise, les Sacrements et les Mystères tels que l’Eglise Catholique les enseigne et les a toujours enseignés. je n’ai jamais prétendu me rendre juge dans les différentes manières d’expliquer les dogmes qui déchire l’Eglise de J.C. mais je m’en suis rapporté et rapporterai toujours si Dieu m’accorde vie, aux décisions que les supérieurs Ecclésiastiques unis a la Sainte Eglise Catholique, donnent et donneront conformément à la discipline de l’Eglise suivie depuis J.C. je plains de tout mon cœur nos frères qui peuvent être dans l’erreur, mais je ne prétends pas les juger, et je ne les aime pas moins tous en J.C. suivant ce que la charité Chrétiennes nous l’enseigne.

Je prie Dieu de me pardonner tous mes péchés. j’ai cherché à les connaitre scrupuleusement à les détester et à m’humilier en sa présence, ne pouvant me servir du Ministère d’un prêtre Catholique. je prie Dieu de recevoir la confession que je lui en ai faite et surtout le repentir profond que j’ai d’avoir mis mon nom, (quoique cela fut contre ma volonté) a des actes qui peuvent être contraires à la discipline et à la croyance de l’Eglise Catholique à laquelle je suis toujours reste sincèrement uni de cœur. je prie Dieu de recevoir la ferme résolution ou je suis s’il m’accorde vie, de me servir aussitôt que je le pourrai du Ministère d’un prêtre Catholique pour m’accuser de tous mes péchés, et recevoir le Sacrement de Pénitence.

Je prie tous ceux que je pourrais avoir offensés par inadvertance, (car je ne me rappelle pas d’avoir fait sciemment aucune offense à personne) ou ceux à qui j’aurais put avoir donné de mauvais exemples ou des scandales de me pardonner le mal qu’ils croient que je peux leur avoir fait

Je prie tous ceux qui ont de la Charité d’unir leurs prières aux miennes, pour obtenir de Dieu le pardon de mes péchés.

Je pardonne de tout mon cœur, a ceux qui se sont fait mes ennemis sans que je leur en aie donné aucun sujet et je prie Dieu de leur pardonner, de même que ceux qui par un faux zèle, ou par un zèle mal entendu m’ont fait beaucoup de mal.

Je recommande à Dieu, ma femme, mes enfants, ma Sœur, mes Tantes, mes Frères, et tous ceux qui me sont attachés par les Liens du Sang ou par quel qu’autre manière que ce puisse être. je prie Dieu particulièrement de jeter des yeux de miséricorde, sur ma femme mes enfants et ma Sœur qui souffrent depuis longtemps avec moi, de les soutenir par sa grâce s’ils viennent à me perdre, et tant qu’ils resteront dans ce monde périssable.

Je recommande mes enfants à ma femme, je n’ai jamais douté de sa tendresse maternelle pour eux, je lui recommande surtout d’en faire de bons Chrétiens et d’honnêtes hommes, de leur faire regarder les grandeurs de ce monde ci (s’ils sont condamnés à les éprouver) que comme des biens dangereux et périssables et de tourner leurs regards vers la seule gloire solide et durable de l’Éternité. je prie ma Sœur de vouloir bien continuer sa tendresse à mes enfants, [mots raturés], et de leur tenir lieu de Mère, s’ils avaient le malheur de perdre la leur.

Je prie ma femme de me pardonner tous les maux qu’elle souffre pour moi, et les chagrins que je pourrais lui avoir donnés dans le cours de notre union, comme elle peut être sûre que je ne garde rien contre elle, si elle croit avoir quelque chose à se reprocher.

Je recommande bien vivement à mes enfants, après ce qu’ils doivent à Dieu qui doit marcher avant tout, de rester toujours unis entre eux, soumis et obéissants à leur Mère, et reconnaissants de tous les soins et les peines qu’elle se donne pour eux, et en mémoire de moi. je les prie de [mot raturé] regarder ma Sœur comme une seconde Mère.

Je recommande à mon fils s’il avait le malheur de devenir Roy, de songer qu’il se doit tout entier au bonheur de ses Concitoyens, qu’il doit oublier toute haine et tout ressentiment, et nommément tout ce qui a rapport aux malheurs et aux chagrins que j’éprouve. qu’il ne puisse faire le bonheur des Peuples qu’en régnant suivant les Lois, mais en même temps qu’un Roy ne peut les faire respecter, et faire le bien qui est dans son cœur, qu’autant qu’il a l’autorité nécessaire, et qu’autrement étant lié dans ses opérations et n’inspirant point de respect, il est plus nuisible qu’utile.

Je recommande à mon fils d’avoir soin de toutes les personnes qui m’étaient attachées, autant que les circonstances où il se trouvera lui en donneront les facultés, de songer que c’est une dette sacrée qui j’ai contractée envers les enfants ou les parents de ceux qui ont péris pour moi, et ensuite de ceux qui sont malheureux pour moi je sais qu’il y a plusieurs personnes de celles qui m’étaient attachées qui ne se sont pas conduites envers moi comme elles le devaient, et qui ont même montrés de l’ingratitude, mais je leur pardonne, (souvent dans les moments de troubles et d’effervescence on n’est pas le maitre de soi) et je prie mon fils s’il en trouve l’occasion de ne songer qu’à leur malheur.

Je voudrais pouvoir témoigner ici ma reconnaissance a ceux qui m’ont montré un véritable attachement et désintéressé. d’un côté si j’étais sensiblement touché de l’ingratitude et de la déloyauté de gens à qui je n’avois jamais témoignés que des bontés, à eux à leurs parents ou amis, de l’autre j’ai eu de la consolation à voir l’attachement et l’intérêt gratuit que beaucoup de personnes m’ont montrée. je les prie d’en recevoir tous mes remercîments, dans la situation ou sont encore les choses, je craindrais de les compromettre, si je parlais plus explicitement mais je recommande spécialement à mon fils de chercher les occasions de pouvoir les reconnaitre.

Je croirais calomnier cependant les sentiments de la Nation si je ne recommandais ouvertement à mon fils MM. de Chamilly et Hue, que leur véritable attachement pour moi, avait porté à s’enfermer avec moi dans ce triste séjour, et qui ont pensés en être les malheureuses victimes. je lui recommande aussi Cléry des soins duquel j’ai eu tout lieu de me louer depuis qu’il est avec moi comme c’est lui qui est resté avec moi jusqu’à la fin, je prie MM. de la Commune de lui remettre mes hardes mes livres, ma montre ma bourse, et les autres petits effets qui ont été déposés au Conseil de la Commune.

Je pardonne encore très volontiers à ceux qui me gardaient, les mauvais traitements et les gênes dont ils ont cru devoir user envers moi. j’ai trouvé quelques âmes sensibles et compatissantes, que celles-là jouissent dans leur cœur de la tranquillité que doit leur donner leur façon de penser.

Je prie MM. de Malesherbes Tronchet et de Seze, de recevoir ici tous mes remercîments et l’expression de ma sensibilité, pour tous les soins et les peines qu’ils se sont donnés pour moi.

Je finis en déclarant devant Dieu et prêt à paraitre devant lui que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancés contre moi.

Fait double à la tour du Temple le 25 Décembre 1792.

Louis