La vie sans contact, Journal de bord d’une française en Italie, 2e épisode

 

Des gondoliers portant le masque à Venise (photo d'illustration).

Une semaine plus tard, je rencontre notre voisine sur le chemin de l’école.

– Come stai?
Pour toute réponse, elle fond en larmes. Dans son italien encore plus bancal que le mien, elle me demande si nous ne sommes pas fâchés, m’assure que « ce n’est pas personnel », qu’ils souhaitent juste protéger leurs enfants. Comme si nous, nous ne souhaitions pas également le meilleur pour les nôtres. Mais passons. Son émotion me submerge. J’essaie de la tranquilliser, lui demande de ne pas écouter les médias, de ne pas avoir peur. Je lui rappelle les chiffres ridicules des morts de cette « épidémie » dans la région. Sa fille de cinq ans, respirant tant bien que mal sous son masque en tissu, retrouve enfin mon fils. Ils semblent contents de se voir, sur ce petit bout de trottoir. Mais la rencontre est de courte durée. Notre voisine s’apprête à la garder enfermée chez elle une semaine de plus, pour respecter le « délai de contagion ». Elle découvrira même bientôt que passé 5 jours d’absence, la gamine devra subir un examen médical pour garantir qu’elle est assez saine pour retourner à l’école. C’est sans fin. Quoi qu’il en soit, les larmes coulent, ma voisine est à bout de nerfs. Je commets alors un crime éhonté : je la prends dans mes bras et l’embrasse sur la joue. Je lui répète de ne pas avoir peur. Elle s’en va. Elle doit récupérer le grand à l’école. Ce dernier a eu la chance de ne pas avoir eu de parents d’élèves « en contact avec un cas positif ». Du moins ses parents l’espèrent-ils. Je poursuis mon chemin avec les enfants. Mon fils me demande pourquoi la petite voisine ne va pas à l’école. Pourquoi, en effet? Je lui dis que ses parents ont peur de la maladie. Il répond qu’il est amoureux d’elle. Nous marchons. J’essaie de changer de sujet.
Chamboulée moi aussi par tout cela, je m’arrête devant le café qui jouxte notre immeuble. Ce café est tenu par un jeune couple de lesbiennes. L’une est restée féminine, l’autre est un vrai petit camionneur. Elles ont investi toutes leurs économies, ont fait un emprunt pour pouvoir développer leur propre affaire et ne plus avoir à travailler, comme elles le faisaient jusque-là, dans un supermarché sans âme (pléonasme). Bien mal leur en a pris! Je m’inquiète pour elles, je décide de leur parler. Je n’ai jamais eu avec elles que des échanges superficiels. Il est temps que ça change.
– Come state? 
C’est la plus féminine qui est sur le pas de la porte. Elle se tourne vers moi, les yeux pleins de larmes. La fatigue, le découragement, l’inquiétude, le désarroi se lisent sur son visage. Elle s’appelle Giada – Jade, et ses yeux ont effectivement cette couleur. Nous nous parlons de coeur à coeur, le masque sur le menton. Elle me raconte son désespoir, ne comprenant pas la peur des autres commerçants de la ville qui souhaitent obéir au décret exigeant la fermeture des bars et restaurants à 18h.
– Si nous sommes les seules à rester ouvertes, les flics nous mettront une amende. Que faire? Mais de quoi ont-ils peur?
De quoi ont-ils peur? De la force. De la force injuste des bras armés qui nous gouvernent. Des larmes tremblotent à la lisière de ses cils. Son khôl s’échappe. Je lui laisse mon numéro de téléphone – s’il y a une manifestation, ou quelque chose, qu’elles me tiennent au courant. Je rentre chez moi avec les enfants qui innocemment me font voir leurs derniers desseins.
Deux jours plus tard, c’est moi qui n’en peux plus. Je m’effondre à l’église pendant une messe matinale. Un torrent de colère et d’écoeurement s’échappe de moi. Quand les gens sont partis, je vais trouver ce jeune prêtre que je connais un peu, dans la sacristie. Il comprend que j’ai besoin de parler. Direction le confessionnal. Entre deux sanglots je lui explique que je ne supporte plus ce monde. Ce monde « sans contact » que même l’Église valide en faisant respecter en son sein « la distanciation sociale ». Je lui dis que ces petits signes verts qui indiquent les endroits sur les bancs où l’on a le droit de s’asseoir, aussi loin que possible des autres, que ces masques qui suppriment toute expression et tout échange humain, me révulsent au plus haut point. Sans parler des messes vides célébrées par le Pape lui-même. Je lui demande s’il comprends que c’est là une structure de péché qui est en train de s’installer, dans la Cité et dans l’Église, et pas n’importe quel péché puisqu’il s’agit ni plus ni moins du rejet de l’Incarnation. Rejet du corps : son propre corps dont on n’écoute plus les signaux (ou, en l’occurrence, l’absence de signaux, puisqu’on nous dit que l’on peut être malade sans l’être apparemment, car, c’est bien connu, la guerre c’est la paix, si bien que la santé n’est rien d’autre que la maladie, et bientôt le travail nous rendra libre, peut-être?), rejet du corps de l’autre, cet ennemi potentiel qui peut causer notre mort, rejet enfin de la venue de Dieu dans notre condition humaine. Devons-nous accepter cela? Devons-nous nous parler exclusivement par ordinateurs interposés? A quand le transfert de conscience sur un disque dur ou une clé USB? Le jeune prêtre me répond prudemment que saint Paul a dit de respecter les lois du pays où l’on se trouve. Soit. Mais je ne suis pas convaincue. J’avance l’argument du totalitarisme. J’avance la différence entre légalité et légitimité. J’avance les chiffres de l’épidémie, sans aucun rapport avec ces mesures délirantes. Finalement, il convient que j’ai raison. Nous sommes à une époque de persécution semblable à celle des premiers chrétiens. Tout passera, me dit-il. Cette persécution aussi passera. Ce qu’il faut faire, c’est d’essayer de vivre cela comme le Christ lui-même l’aurait vécue. Continuer de témoigner. Continuer de révéler aux autres le sens de cette épreuve. Que LE CONTACT entre les hommes est ce qu’il y a de plus précieux, et non cette hypothétique « santé » dont le sens exact nous échappe de plus en plus. Je quitte le confessionnal sans m’être confessée et sans être tout à fait soulagée par les paroles du prêtre. Mon sentiment de révolte n’est pas apaisé.
La vie sans contact, c’est les larmes garanties.
Une Française en Italie.

Prenons de l’altitude !

 

Un virus fabriqué, non létal mais déguisé en monstre tueur tient l’Occident en respect et nous pousse à l’autodestruction… comment est-ce possible ?

Le serpent qui susurre à l’oreille d’Eve est bien incapable de la ligoter pour lui faire avaler de force le fruit défendu… car il n’a pas de bras ! De plus il est moins jaloux de son corps que de son âme, de sa liberté d’enfant de Dieu qu’il veut neutraliser. Le serpent doit gagner sa confiance, l’amener à trahir, la corrompre pour asservir son âme.  Adam et Eve succombèrent à l’idée de devenir comme des Dieux et ils durent partir en exil. Aujourd’hui, ils succombent à la peur de mourir. Le Serpent a menti, ils ne sont pas devenus des Dieux, ils vont mourir, seuls, asservis, sans l’aide du Ciel et ils n’ont plus nulle-part où aller.

Ce système serpent n’a ni pied ni bras mais nous lui donnons les nôtres et nous nous servons ou plutôt nous nous desservons, nous nous asservissons nous-même !

Nous nous sommes passionnés pour nos corps en tant que matière et non pas comme expression de notre vie intérieure. Nous avons déserté notre vie intérieure, nous l’avons murée, condamnée comme nous condamnerions une porte devenue inutile. Ce vieux monde poussiéreux devait disparaitre sous les sarcasmes, les persiflages, les flatteries et surtout notre orgueil, ce monstre qui attendait ces derniers siècles dits modernes, pour prendre toute sa dimension et sortir de nous comme un mauvais génie sort de sa lampe.

Seulement voilà… derrière cette ancienne porte vermoulue, il y a une force immense négligée, abandonnée et nous avons maintenant le choix de lui ouvrir et de la nourrir ou de persister à l’ignorer pour le confort de nos égos hypertrophiés, obèses qui ne passeraient pas le chambranle.

Si nous l’ignorons notre vide risque de nous aspirer, de nous effondrer sur nous-même. En effet, nous avons vécu sans nourrir notre esprit et nous avons eu l’impression de tenir debout grâce à un exosquelette, comme les cloportes, composé de contraintes administratives et d’un cadre légal toujours plus coercitifs qui ont remplacé progressivement notre colonne vertébrale, notre force morale. Notre verticalité dépend entièrement de cette structure extérieure à nous même, à notre volonté. Cette dépendance présentée comme un progrès, comme génératrice d‘une humanité « augmentée », fait de nous tous en réalité, des impotents à prothèses. Cette exo structure nous emprisonne et nous contraint. Le processus est en phase terminale : Porter le masque, distanciation sociale, ingénierie sociale camouflée en incohérences et incompétences… L’exosquelette est devenu difforme, monstrueux et nous épouserons sa démence si nous ne réalisons pas que la solution est en nous.

 

Ouvrons cette porte, « levons le siège de Dieu », libérons notre vie intérieure alors nous redeviendrons des forteresses imprenables. Nous sommes les seuls à savoir ce qui est bon pour nos enfants, familles, entreprises… Le droit n’est pas fait pour redéfinir le bon sens. Le droit n’est qu’une prothèse pour compenser la disparition des devoirs. Nous n’avons pas le droit : d’éviter le masque à nos enfants, de rendre visite et soigner nos aïeux, d’enterrer dignement nos morts, de continuer à travailler, de vivre, d’aller à la messe, de mettre de l’eau bénite dans les bénitiers, de préparer Noël dans la joie, nous en avons le DEVOIR !

Après la séduction et la culpabilisation, la peur est l’ultime arme d’asservissement de ce système pervers. Ne lui laissons pas d’emprise et retrouvons, par de petites mais nobles actions, le panache, l’héroïsme de servir au-delà de soi par amour.

Stéphanie Bignon

La vie sans contact – Journal de bord d’une Française en Italie, 1er épisode

 

Un dimanche soir, nous recevons une rafale de SMS de la part de notre voisin. Il faut nous faire tester! Mais non, ce n’est pas personnel, c’est juste une précaution! Vous ne vous êtes pas encore faits tester? Si j’étais vous, je le ferais. Ce n’est pas très responsable. Et le directeur du centre, il est au courant? Vous retirez bien vos enfants de l’école, demain, hein? Ce n’est pas personnel, c’est juste une précaution. Nous souhaitons protéger nos enfants.

22h30. Nous sommes épuisés. S’il a peur de « LA MALADIE », c’est lui qui n’a qu’à retirer ses enfants de l’école. Les nôtres vont bien, grazie mille.
Le lendemain, sa fille n’était pas à l’école. Elle est restée en tout plus d’une semaine enfermée chez elle, avec sa mère tétanisée. La pauvre gamine (à peine 5 ans) ne peut d’ailleurs sortir sans son… j’allais dire son voile. Sans son masque en tissu sur la bouche, qui l’empêche de respirer et l’enferme, peut-être pour toujours, dans la peur de l’autre.
Pourquoi cette pression, cette intrusion dans notre vie personnelle?
Parce qu’il y eu « un cas positif ». Mon Dieu, un cas positif. Au centre où travaillent mon mari et ce voisin. La question est : y a-t-il eu contact, b… de m…? (nous sommes un peu énervés). Souvenons-nous bien. Y a-t-il eu contact? Car il ne faut surtout plus qu’il y ait eu de « contact ». Le contact tue. Ce n’est pas encore écrit sur les boîtes de test, mais ça ne saurait tarder.
L’école sait désormais qu’il y a eu un « cas positif ». Mon fils ne peut entrer immédiatement dans la classe, rejoindre ses camarades. Pas de contact! Surtout pas! On fait appeler la directrice de l’école. Je dois promettre que mon mari n’a eu « aucun contact avec le cas positif ». Notons que ce ne sont plus des « personnes » mais des « cas positifs ». Pas de contact, il faut l’écrire noir sur blanc, et signer sur l’honneur.
Pour permettre à nos enfants de voir leurs camarades de classe et vivre une vie à peu près normale, nous nous exécutons. Mon mari envoie une « auto-certification », jurant qu’il n’y a « pas eu de contact ». Heureusement, la maîtresse a encore la tête sur les épaules et a tout de suite accueilli mon garçon dans sa classe, sans même attendre la preuve de « non contact ».
Je sors et fais une course. Je tends ma carte bleue. C’est « sans contact »!
Je comprends tout. Ils nous font une vie sans contact. Voulons-nous d’une vie sans contact?
 « Une Française en Italie »

Génocide arménien au Haut-Karabagh !

3 octobre 2020 – Lettre ouverte de Mère Arousiag Sajonian aux Français.

Très chers amis,

Depuis maintenant 17 jours, la région du Haut-Karabagh, également appelée Nagorno-Karabagh ou Artsakh, subit une attaque de l’Azerbaïdjan d’une ampleur sans précédent depuis la guerre de 1990-1994 qui avait fait 30 000 morts.

Cette terre du Caucase, au sud-est de l’Arménie, peuplée d’arméniens, fut intégrée arbitrairement par Staline à l’Azerbaïdjan en 1921. A la chute de l’URSS, l’Artsakh a voté son indépendance, faisant valoir son droit à l’autodétermination prévu par le droit international et soviétique. C’est ce droit dont ont usé les républiques soviétiques d’Arménie et d’Azerbaïdjan et qui est refusé à l’Artsakh pour des raisons géopolitiques.

Partout sur les plateaux de télévisions, les experts vous expliquent que cette terre, qui se situe à un carrefour stratégique, attise les convoitises. Mais à cette croisée des mondes : mon peuple vit et meurt depuis 1000 ans. A cette croisée des mondes, se sont construits des centaines de monastères dans lesquels nous proclamons notre foi au Christ depuis le 4ème siècle.

Des puissances obscures se sont unies et levées dans le but de nous anéantir, poursuivant un rêve hégémonique conduit par Monsieur Erdogan.

S’il vous plait, ne détournez pas les yeux devant ce qui n’est rien de moins qu’un nouveau génocide contre ma communauté.

Nos soldats tombent.

Nos civils meurent assassinés quand ils n’ont pas fui avec les enfants.

Nos églises sont détruites.

Ne règne plus dans nos villes que le fracas de bombes interdites par la communauté internationale.

Nous supplions aujourd’hui le monde de réclamer la fin des frappes azéries, turques et djihadistes et de reconnaitre enfin l’indépendance de l’Artsakh.

Le combat qui se joue pour mon peuple : c’est sa survie même. Chaque jour qui passe est un jour de perdu pour ceux qui tombent, et en écrivant cela, je pense également aux familles azéries endeuillées par la folle conquête de Monsieur Aliyev.

A vous tous, je vous demande ardemment de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour interpeller vos élus et dirigeants afin qu’aucun ne puisse dire, comme en 1915 : les arméniens ont été massacrés ET NOUS NE SAVIONS PAS.

Que Dieu nous vienne en aide,

Mère Arousiag Sajonian

Photo Sr Arousiag