NE PRIVEZ PAS LE MONDE DE VOTRE SOURIRE

 

Alors que l’Evangile de dimanche dernier nous parlait de guérison, celle du sourd-muet [1], l’Evangile de ce XIIe Dimanche après la Pentecôte visait plus particulièrement le soin, à travers la parabole du Bon Samaritain. Difficile de ne pas faire à nouveau des rapprochements avec ce que nous vivons depuis des mois où notre monde ne cesse de se déchirer autour du Covid-19 et des mesures à lui opposer.

Comme nous le montre le Bon Samaritain, le soin commence par l’attention bienveillante que l’on porte au malade. Contrairement au prêtre et au lévite, le Samaritain ne se détourne pas de cet homme en détresse, et lui prodigue les premiers soins. C’est sans doute bien imparfait, quelques bandages improvisés, du vin et de l’huile, mais cela soulage le blessé, au moins temporairement, ne serait-ce que par le réconfort de se voir secouru.

A l’époque, Juifs et Samaritains se haïssent cordialement : la « distanciation sociale » est absolue, l’autre est par nature un étranger voire un ennemi ; or, nous retrouvons quelque chose de cela aujourd’hui dans la psychose où l’on nous entretient sous prétexte de risque sanitaire. Notre situation est même bien plus grave car la peur du virus va jusqu’à ébranler les familles, les paroisses, les Etats : privation de contacts, absence de chaleur humaine, défiance de l’autre supposé nous donner la mort, culpabilisation des générations moins exposées etc. Et derrière cette orchestration de la peur, des fins mercantiles, politiciennes et criminelles désormais évidentes [2].

« Inutile » au fort de l’épidémie, de plus en plus obligatoire à mesure que celle-ci s’éteint, le masque devient le signe de soumission à cette tyrannie qui, sous couvert de santé publique, s’attaque aux ultimes fondements de la société naturelle, conformément à des principes managériaux maintes fois dénoncés [3].

Le port systématique et obligatoire du masque est d’autant plus violent pour les catholiques qu’il dissimule un des piliers de notre foi : l’Incarnation, Dieu assumant notre humanité et donc un visage. Celui-ci est l’objet d’une vénération universelle dont Notre-Dame est l’évidente initiatrice : les Nativités ou les Vierges à l’Enfant soulignent couramment cette mystérieuse fascination de la Mère et du Fils se contemplant mutuellement. Au-delà du rapport naturellement fusionnel de la femme avec son nouveau-né, la Sainte Vierge adorait, sous le voile de l’humanité qu’elle Lui avait transmise, le Créateur de toute chose. Quant à l’Enfant-Jésus, quand Sa nature humaine s’émerveillait du charme inégalable de Marie, Sa nature divine s’abîmait dans Sa propre contemplation, reflétée dans l’âme de Sa Mère comme dans un miroir sans tâche.

Le récit de la Visitation témoigne du zèle de Notre-Dame à soulager le prochain et du ravissement que sa seule voix pouvait faire naître même chez un enfant encore dans le sein de sa mère. Depuis son Assomption, la Sainte Vierge ne cesse de prodiguer réconfort, secours et guérison à ceux qui l’invoquent, comme sainte Thérèse encore enfant, guérie par le sourire de la Mère de Dieu. Au cœur des plus grandes difficultés, penser à cette Vierge admirable que Dieu s’est choisie et nous a donnée comme Mère soulage et rassérène.

Enfants de Marie, nous devons nous conformer toujours plus parfaitement au Christ, afin que la Sainte Trinité se laisse deviner dans notre visage, notre voix, notre regard, notre sourire. Nous devons être les reflets incarnés de l’Amour de Dieu pour tout homme, ce que le port du masque, hors de tout bon sens, contrarie dans une large mesure : bien des familles l’ont douloureusement éprouvé en ne pouvant sourire ou parler librement à leurs vieux parents reclus autoritairement dans leurs maisons de retraite. Et combien d’enfants ne seront-ils pas traumatisés de vivre ainsi baillonnés, sans pouvoir lire l’amour de leurs proches sur leurs visages ? Comment la peur et l’abattement ne pourraient-ils pas resserrer leur étreinte dans une telle atmosphère ?

Acte de charité envers le prochain et envers soi-même, témoignage de reconnaissance, de foi et d’espérance inébranlables, le sourire, et a fortiori le rire, sont également des armes redoutables, toujours disponibles, contre les entreprises des ténèbres. En l’occurrence, la gestion calamiteuse de l’épidémie en France et le désoeuvrement dû au confinement ont donné lieu à une profusion de montages aussi drôles que pertinents, tournant en dérision les sordides manigances du système [4]. Même le masque est détourné dans son aspect ou son usage pour devenir un mode de protestation individuelle voire d’appel à la résistance collective [5]. Le Gaulois réfractaire qui sommeille en tout français bien né n’a pas encore été définitivement éradiqué et aux quatre coins du monde, on espère qu’il prenne sa place dans la résistance à l’oppression mondialiste.

Force est hélas à nouveau de constater que l’on ne peut guère compter en général sur le clergé et les consacrés pour résister à la généralisation du masque [6], ne serait-ce qu’au choeur. Comment un prêtre peut-il se présenter devant Dieu, masqué ? Comment pourra-t-on également croire en son ministère de vérité, ministère « prophétique » comme on aime à le répéter aujourd’hui, s’il se laisse aussi docilement baillonner. De même, une religieuse en habit, qui bouleverse et réjouit tant les coeurs, une fois masquée, perd une bonne part de son rayonnement et s’assimile dangereusement à la musulmane en burqua. Ainsi, prêtres et consacrés devraient-ils être les premiers à résister à cette muselière et ce d’autant plus qu’ils ont moins à perdre que les laïcs : pas de situation, pas de famille à nourrir, pas de fortune etc. Les forces de l’ordre, qui pour la plupart préféreraient arrêter les malfrats que de houspiller les honnêtes gens, oseraient-elles verbaliser un religieux voire lui passer les menottes pour refus de port du masque ? Oserait-on le poursuivre en correctionnelle et le condamner ? Chiche ! Le gouvernement ne résisterait probablement pas au scandale médiatique qui en découlerait. Sans en arriver immédiatement à ces extrémités, il y a de multiples façons de manifester sa désapprobation, selon les circonstances et les tempéraments, mais l’Église doit montrer qu’elle n’est pas dupe de cette manipulation par la peur.

Parmi les laïcs, des catholiques lassés de voir leurs pasteurs plus dans leur dos qu’à leur tête, se rapprochent de tous ceux de bonne volonté ayant conservé quelque consistance. Sous la division entretenue par la peur, des initiatives plus profondes commencent à émerger et convergent par delà les frontières : recours contre la réglementation par des particuliers ou des commerçants [7], boycotts, manifestations [8], vidéos d’informations etc., avec une détermination et une ingéniosité qui réchauffent le coeur.

Résistons donc à la tyrannie de la peur, à la soumission aveugle à toute autorité apparente [9] : ne privons pas le monde de notre sourire et même de notre rire car les manigances cauchemardesques des ennemis irréductibles de Dieu et des hommes ne font que hâter le retour du Christ : leur fin est proche comme notre délivrance.

Et j’entendis du trône une forte voix qui disait : « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu ». Et celui qui était assis sur le trône dit : « Voici, je fais toutes choses nouvelles ». Et il dit : « Ecris, car ces paroles sont certaines et véritables.… » (Apocalypse XXI, 4)

L’abbé

[1] Cf. Le Glaive de la Colombe, Covid-19, Bioéthique : simulacres et asservissements

[2] Ibidem note 5

[3] Cf. Le Glaive de la Colombe, « Vous avez fait de la maison de mon Père une maison de négoce »

[4] On se souviendra notamment des Goguettes ou des réquisitoires « en 4-4-2 » de Marcel D. : « Didier Raoult vs Karine Lacombe » ; « Didier Raoult, Agnès Buzyn / Yves Lévy et la chloroquine » ; « Cymès, Cohen, Ichou, Laurent Alexandre, Hausfater, Calvi… »

[5] Exemple de masques « alternatifs » sur le site de Quartier Libre TV

[6] Il existe bien évidemment des exceptions, comme notamment le « curé enragé » dans sa dernière vidéo du 22 août 2020 : « Dressage en cours : la Muselière et l’infanticide »

[7] Cf. notamment les nombreuses interventions, à la télévision ou sur internet, de Maître Carlo Alberto Brusa, Avocat à la Cour de Paris ou la chaine YouTube d’Ema Krusi – 21 août 2020 – Soutien à l’entreprise, comment aider ?

[8] Première manifestation anti-masque obligatoire à Paris le 29 août 2020, le même jour que la deuxième de Berlin après celle du 1er août qui avait réuni une foule considérable, probablement entre 500.000 et 1.000.000 de personnes.

[9] CfChaîne YouTube d’Ema Krusi – 28 août 2020 – Soumission à l’autorité médiatique

 

 

 

Ne privez pas le monde de votre sourire