Les hommes du Gouvernement feront-ils repentance pour le génocide invisible et l’esclavage indétectable? Je suis l’Antigone de tous les enfants assassinés, ceux sous embargo et sous les bombes, morts de soif et de faim au Yémen ou ailleurs, ceux dont les petits corps déchiquetés servent de combustible pour chauffer les hôpitaux du Royaume Uni ou d’ailleurs, les sans visage qu’on jette dans les fosses communes, ceux qu’on achète et qu’on vend sur catalogue, ceux qu’on stocke congelés dans des banques pour humains… ceux qu’on recycle en vaccins ou en crème de beauté… ceux qu’on sacrifie pour en extraire des potions que les sorcières et les sorciers boivent pour paraître plus vifs… mais ils sont morts! Je suis l’Antigone des minuscules qu’on oublie à la Messe au Mémento des morts, que les Créons ont renoncé à nommer pour plaire à la majorité, à la modernité, laissez moi rire! La modernité c’est le conseil des drôles de sages, c’est l’éternel retour de Sparte et de sa barbarie! Je suis l’Antigone des infimes qu’on aiguille pour la mort, ceux qu’on trie, qu’on « augmente », qu’on transplante, qu’on congèle, qu’on dissèque, qu’on jette à la poubelle. Sans larmes et sans mémoire.
Je demande à tous les prêtres du monde de les citer au Mémento des morts, comme saint Jean-Paul II l’avait demandé solennellement … Pour que le visage de ces petits et de leur pauvre maman ne s’efface pas et ne soit pas défiguré ad vitam aeternam.
A travers ce germe de visage, le Visage de Dieu S’offre… à découvert et Nu,
Hostie diaphane ensanglantée de tout ce sang des innocents,
Versé
Promesse profanée
Mais au Lieu Saint de notre Conception immaculée
Marie veille
Pour que ne meurt
l’Homme,
L’Homme et sa liberté irréductible qui fut d’avoir été créé pour la Vie Même de l’Eternel Amour
J’ai une pensée émue pour ce garçon croisé au café de ma rue et qui recoud dans le silence glacé des chambres froides de l’hôpital Trousseau, le corps de ces petits…les recoud et les habille de petites robes blanches avant que les croques-mitaines ne les emportent pour les abandonner à la gueule des charniers…