Eloge de la cathédrale
Je crois qu’ il nous serait impossible de vivre
dans cette ville de grisaille et de givre
si nous ne pouvions pas chaque soir un instant,
dans ton recueillement ogival et constant,
consoler nos douleurs, O seule Cathédrale !
Sans toi, parmi les vents de froidure sépulcrale
il nous faudrait traîner nos lourds péchés charnels
comme des vagabonds tristement éternels.
Sans toi, le long des murs et des ruelles torses
il nous faudrait errer sans espoir et sans forces,
comme des condamnés qui ne souriront plus.
Loué soit à jamais le Seigneur des Elus
qui fit germer au coeur des hommes sans reproche
cette inspiration d’angéliser la roche !
Loués soient à jamais ces hommes embrasés
qui surent revêtir de silences bronzés
d’ombrages infinis, de chantantes lumières
le Mystère Divin des Vérités premières !
Claude Duboscq
Source : le blog d’Anne Brassié, http://annebrassie.fr/