Chroniques de Pereslavl , mercredi 25 mars 2020
Je me suis souvent dit, devant la civilisation contemporaine et ceux qui en sont le produit, qu’il n’y avait pas besoin de fables sur les extraterrestres et les soucoupes volantes, les extraterrestres, c’est nous, ou plus exactement, quand on reste les pieds sur terre, ce sont eux, les mutants de la modernité: hors-sol, toxiques, dépourvus d’empathie.
Or je suis tombée sur un extrait d’une lettre de Merejkovski à Wells citée par un ami russe qui me confirme dans cette impression:
Et en conclusion, permettez-moi, mister Wells, de vous rappeler: vous-même. Vous savez ce que sont les bolcheviques? Ce ne sont pas des êtres humains, ce ne sont pas des bêtes, et même pas des diables, mais vos « martiens ». A présent, non seulement en Russie mais sur toute la terre se produit ce que vous avez génialement prédit dans « la Guerre des mondes ». Les martiens sont descendus en Russie ouvertement, mais secrètement, clandestinement, ils grouillent déjà partout.
Le plus terrible chez les bolcheviques n’est pas qu’ils ont dépassé toute la mesure des méfaits humains mais que ce sont des êtres d’un autre monde, leurs corps ne sont pas les nôtres, leurs âmes ne sont pas les nôtres. Ils nous sont étrangers, à nous enfants de la terre, d’une étrangeté extraterrestre et transcendantale.
Vous, mister Wells, vous les connaissez mieux que quiconque, vous savez que le triomphe des martiens est la mort non seulement de votre patrie et de la mienne, mais de toute la planète Terre. Alors, comment est-il possible que vous soyez avec eux contre nous?
Je vois souvent des réflexions, pourquoi, comment, les Russes ne se sont-ils pas révoltés, comment ont-ils pu accepter tout ce qui s’est passé chez eux, les Russes eux-mêmes se le demandent, mais on peut se poser la même question devant d’autres événements analogues dans d’autres pays. En Chine, au Cambodge. Les Chinois me semblent exactement correspondre à cette définition des martiens, car ils nuisent sans aucune retenue, ni aucun complexe à tout ce qui vit, avec de grands raffnements de cruauté, le profit de la fourmilière est la seule chose qui compte. Mais nous aurions tort de nous arrêter à l’aspect communiste de cette maladie martienne qui s’est emparée de l’humanité, car le communisme est lui-même une dérive et une conséquence. Et ce qui est décrit par Merejkovski se poursuit aujourd’hui sous forme de globalisme transhumaniste, d’une espèce de bolchevisme capitaliste et nous observons à l’échelle planétaire la sidération qui était celle du peuple russe quand il a dérapé et s’est laissé prendre par les martiens, comme une jeune fille prise dans un viol collectif. Nous avons affaire à des martiens, qui ont pris le pouvoir politique et surtout financier, et qu’aucune considération normale et morale ne peut retenir. La grande faiblesse des enfants de la terre, des gens normaux, c’est d’être incapable de concevoir le mal à l’état pur que représentent les martiens. Ils ne s’attendent pas à ce qu’ils sont capables de faire. Ils les croient idéalistes, ou irréalistes, ou incompétents, ils s’indignent, ils essaient de comprendre, font appel à toutes sortes de sentiments et de concepts élevés dont les martiens n’ont rien à foutre, mais qu’ils peuvent utiliser avec une grande fourberie, comme le virus du SIDA se déguise pour dérouter les anticorps. Les martiens ne connaissent jouissent positivement de la souffrance, de la destruction, de la laideur, de la profanation, de la perversité et de la mort. C’est ce que Dostoïevski avait commencé à explorer dans « les Démons ». Plus que par la cupidité ils sont mus par l’exécration de la vie, par ses côtés capricieux, anticonformistes, imprévisibles et généreux. Ils s’acharnent sur la noblesse, sur l’innocence, sur le talent, sur tout ce qui est beau, sacré, poétique. Ils tournent en dérision, profanent, calmonient, massacrent, mettent tout sens dessus dessous. Ce sont des martiens. Des extraterrestres, ennemis de la terre, de ses lois éternelles, et du ciel, de sa transcendance.
C’est pourquoi tout ce qu’ils font est absurde, horrible, invivable, déshonorant, incohérent, cacophonique et dément, mais ils arrivent, à force de marteler des incantations dans le tohu-bohu, à hypnotiser toujours plus de monde, fabriquant ainsi toujours plus de martiens contrefaits ou du moins suffisemment pour nous imposer l’existence affreuse que tout être normal refuse de toutes ses fibres dès les bancs de l’école, où il se demande généralement à juste titre ce qu’il fiche.
La question est: d’où cela vient-il? Quand cela a-t-il commencé? Je pense que la première manifestation d’autentique martianisme a eu lieu quand Henri VIII a commencé à détruire la civilisation paysanne anglaise communautaire, à chasser les paysans dans les villes, tout cela a commencé avec le capitalisme, l’humanisme, la renaissance, la franc-maçonnerie, avec la matérialisme, et les idéologies, avec le luciférianisme qui faisait s’exclamer à un député français révolutionnaire triomphant: « Nous avons éteint au ciel des étoiles qui ne se rallumeront plus ».
La question suivante est: qu’est-ce qui a permis l’apparition de la renaissance, du protestantisme, etc. cette dérive qui a eu raison du moyen âge pour notre malheur? Bien sûr, les intoxiqués de la modernité sont persuadés que justement le moyen âge, ce sont les horreurs fantasmagoriques, l’obscurité totale et l’oppression, or tous ceux qui se sont penchés sur la question savent que c’est exactement l’inverse. Même s’il y avait des personnages cruels au moyen âge, aucun d’eux n’étaient des martiens. Gilles de Rais, malgré ses crimes affreux, n’était pas un martien, il est parti pour le bûcher en pleurant de remords et en demandant pardon aux parents de ses victimes. Est-ce que les pédophiles de l’ombre, aujourd’hui, demandent pardon, est-ce qu’ils partent au bûcher? Ivan le Terrible n’était pas un martien, alors que les dictateurs du XX°siècle, et la plupart des dirigeants occidentaux actuels, officiels ou occultes, si. La calomnie systématique du moyen âge par les martiens est une technique destinée à nous faire oublier que le monde où ils nous ont mis est insupportable et mortifère. De même qu’ils désignent leur ennemi idéologique comme le mal absolu et s’en servent pour terroriser leurs esclaves, de même, ils dénigrent les époques antérieures, pour leur faire aimer leur enfer, tout en détruisant soigneusement tous les vestiges de beauté qui pourraient, par comparaison, faire douter les hypnotisés des conquêtes du Progrès qu’ils leur ont apporté.
Aujourd’hui ces martiens ont acquis une puissance hallucinante. Ils se sont constitués en mafias transversales, et parce qu’ils ont l’argent, ils détiennent le pouvoir, l’armée, la science, la presse, l’édition et internet. Ils sont la maladie mortelle de la vie. Comment allons-nous nous en débarrasser? Je suis personnellement convaincue que le coronavirus, quelle que soit son origine, qu’on l’ait introduit ou exploité, est une sorte de 11 septembre biologique, destiné à sidérer les populations, et le plus vertigineux est que des cerveaux malades puissent concevoir de telles choses et que nous ne soyons pas en mesure de diriger sur eux un rayon de la mort qui les neutralise les uns après les autres…
J’ai su dès l’adolescence qu’ils étaient le mal à ‘état pur; dès que je les ai vus grouiller dans les facs. Je les vois maintenant aux commandes, avec toutes sortes de petits trolls à leurs ordres dans la presse et sur les fils de commentaires de facebook: quelle que soit la langue dans laquelle ils s’espriment, ce sont des martiens. Aujourd’hui, il y a les hommes, et il y a les martiens. Je me fiche même de la couleur idéologique ou politique des gens. La question que je me pose, c’est: telle personne est-elle du côté des hommes ou du côté des martiens?
Que Dieu se lève et que ses ennemis soient dispersés…
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