Chers lecteurs,
Ils ont gagné. Leur société de rêve vous a pris de cours, et vous a enlevé vos enfants. La société du meilleur des mondes aura pris le pas sur l’éducation que vous vouliez inculquer à vos enfants et en aura fait de parfaits esclaves….
L’acharnement de l’éducation nationale qui nous encourage à penser par nous-même, seulement dans son sens, nous aura conduit, jeunes générations, à l’impossibilité d’avoir des réflexions insoumises à leur influence. Ils auront tellement bien fait leur travail d’imposition de la pensée unique, que nous ne sommes plus capables d’assumer pleinement notre pensée, ou nos sentiments. Ils ont réussi à implanter dans notre esprit leur machine à censure qui, sous des pressions pseudo-moralisatrices, nous empêche d’aller au bout de quelque raisonnement que ce soit.
En lisant le livre de Stéphanie Bignon, « La chasteté ou le chaos », je me suis retrouvée dans un véritable conflit intérieur. J’étais d’accord avec le système de pensée parfaitement cohérent de Madame Bignon… Cependant, et c’est là qu’est la perversité de cette société, chaque mot de ce livre m’a tétanisée.
La culture du plaisir charnel nous est enseignée dès le plus jeune âge de telle façon que nos parents ont systématiquement un train de retard sur « l’éducation sexuelle ». Par le biais de la télévision, des livres, des magazines, du monde «libéré » qui nous entoure, nous apprenons très tôt (encore en école primaire !) que le sexe est un plaisir avant tout, que l’acte charnel n’est pas un acte de procréation mais d’abord de plaisir. Ensuite, arrivés au collège, nous avons nos premiers cours « d’éducation sexuelle », où il est dit : « oui, le sexe c’est un plaisir, et nous allons vous apprendre à vous prémunir face aux effets indésirables, que cette consommation peut entrainer ». A côté de cela, la société audio-visuelle vous inculque que la consommation à outrance de ce plaisir n’est pas répréhensible, au contraire ! J’en veux pour exemple les séries-télé… Bien évidemment, comme nos vieilles sociétés chrétiennes sont encore réfractaires à cette idée, cela est maquillé sous les traits de sentiments amoureux. Mais ces amours sont fugaces. Avant même de perdre notre virginité, nous, savons pertinemment que notre « première fois » ne sera pas avec la personne qui partagera toute notre vie. Puis vient le temps de l’évaluation de ce plaisir. On retrouve fréquemment dans ces émissions la notion de la qualité de l’acte déterminant dans la continuation de la relation nouvelle. Bien sûr, ces pratiques ne sont pas encore totalement généralisées, mais du haut de mes vingt-quatre ans je suis touchée par ce phénomène.
Ainsi, bien que ma pensée soit en parfaite accord avec celle de Mme Bignon, je me retrouve déchirée en mon fort intérieur ; ma pensée, qui découle majoritairement des principes de mon éducation parentale, est en adéquation parfaite avec celle du livre La chasteté ou le chaos mais une partie de mes « instincts culturels » me pousse à la rejeter, et m’immobilise dans mes décisions. Cette déchirure atteint tous les domaines et nous brise.
La libération des mœurs est l’ouverture de nouveaux marchés commerciaux. La famille, par sa stabilité, est plus à même de donner une éducation cohérente permettant aux générations à venir de ne pas céder au « toujours consommer plus ». La stabilité qu’apportait cette éducation nous permettait d’être plus stables en nos âme et conscience. Les gens de mon âge consomment les objets comme les personnes.
Deviendrai-je qu’une pousse d’arbre à moitié déracinée, assoiffée, attendant impatiemment qu’un commerçant me ramasse ? Non, je souhaite participer à une restauration de la société pour protéger les jeunes générations.
Bien à vous cher lecteur.
A H
La résurrection de Lazare m’a inspirée :
L’idée qu’on se fait des choses nous amène à les matérialiser d’une façon ou d’une autre, par soucis distinction évidemment pour nous permettre de développer le langage de communication qui sied à son époque, les titres et les désignations en font partie, le raffinement en quelque sorte, dans ce qu’il a de meilleur.
Préserver notre tradition c’est bien le moyen le plus sûr d’en préserver la substance, le sens et donc la reconnaissance.
Mais le plus important, entre gens de bonne volonté, n’est-il pas de parler en vérité ?
Que les sentiments les plus profonds jaillissent de nos cœurs, pour ne pas accepter de mourir (étouffés) en collectivité !
Souffrons vraiment pour la peine des autres, désaccoutumons nous de l’obscurité dans laquelle trop de cynisme nous plonge
La résurrection de Lazare est un bel enseignement.
CP
Depuis 30 ans, je votais pour le moins pire…
Merci à Terre et Famille de me donner l’occasion de m’exprimer sur la question des prochaines élections présidentielles et législatives. Il y a une alternative au vote pour le « moins pire » qui me semble beaucoup plus efficace: l’abstention.
Cela fait faisait pourtant 30 ans que je vote votais pour le « moins pire » : 30 ans de déception politique. Finalement, qu’est-ce que le « moins pire », si ce n’est le candidat qu’on ne veut pas ?….De Gaule, Pompidou, Giscard d’Estain, Mitterand, Chirac, Sarkozy, Hollande… avortement, pilule, euthanasie, mariage homosexuel…. en voulions- nous vraiment ? Et bien en votant pour le « moins pire », on l’a eu, et ce n’est pas fini, surtout si on continue à voter pour eux. Ces hommes politiques sont des marionnettes aux mains d’un pouvoir indéfinissable qui nous fait croire que nous les choisissons.
En votant pour le « moins pire » aux présidentielles, on adhère cautionne une politique désastreuse que nous ne voulons pas. Nous nous montrons fades, ternes. Nous ne sommes plus le « sel de la Terre », nous ne sommes plus la « lumière du monde ».
Laissons ce système imploser et laisser la place à une autre dimension. Aucun des hommes politiques ne seront capables de redresser la France. Les programmes, débats, et autres sujets proposés ne grandissent pas notre pays car ils sont contre la loi naturelle, contre la loi de Dieu et les préceptes de l’Eglise. Aujourd’hui c’est la loi du marché qui domine notre système politique. C’est une loi inhumaine à laquelle nous adhérons car nos cœurs sont vides de Dieu. Non, Je n’irai pas voter pour le « moins pire » car je ne veux coopérer ni de près ni de loin avec ce système politique.
Je propose plutôt de revenir sur le chemin de la conversion profonde : seul salut possible pour la France. Remettons Dieu dans notre cœur. Je suis sûr qu’Il nous attend à bras ouvert. Lui seul peut rendre à la France sa grandeur. Chemin pas si compliqué, concrètement réalisable, l’Esprit Saint aidant en inspirant chacun de nous (action politique locale, associatif, entourage professionnel, paroissiale, amis, familles, voisins…). Dieu ne nous abandonnera pas, nous le savons. Œuvrons pour sa gloire et nous serons sauvés.
Laurent de Kervasdoué
Février 2017
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Chers lecteurs,
Je me présente à vous et vous livre ici mon témoignage sur ce que nous vivons, patients, familles et soignants, tous les jours dans nos hôpitaux, notamment dans les services de gériatrie de moyen et long séjour, et les lieux de vie dédiés aux personnes âgées.
Aide-soignante dans un hôpital public, j’exerce mon métier au sein d’un service de » soins de suite et réadaptation (SSR) « , autrement dit un service de rééducation pour personnes âgées de plus de 75 ans.
Cette semaine, un de nos patients est décédé : voici son histoire et la nôtre.
Monsieur X était un homme de 80 ans, atteint de diverses pathologies inhérentes à la vieillesse. Il partageait sa chambre avec monsieur Y, un homme en bien meilleure santé, et dont le retour au domicile était prévu en fin de semaine.
Nous, l’équipe soignante (médecins, kinésithérapeutes, ergothérapeute, psychologue, infirmiers, aides-soignants etc.), savions que monsieur X finirait ses jours dans notre service au vu de la dégradation de son état de santé. Cette semaine-là, nous vîmes une accélération dans cette dégradation et comprenions que sa fin était proche.
Un matin, lors des transmissions, l’équipe de nuit nous notifia que l’état du patient s’était considérablement dégradé et que son décès surviendrait certainement dans les 24/48h à venir. En charge de ce patient, l’infirmière et moi fîmes appeler le médecin à son chevet. Il nous confirma une fois devant le patient qu’il n’y avait plus rien à faire à part « attendre ».
La répartition des patients dans les chambres se faisant sur prescription médicale, je suggérais au médecin qu’il serait peut-être temps, vu la situation, de changer monsieur X ou monsieur Y de chambre. Le médecin balaya d’un revers de main ma suggestion en disant qu’il n’y avait pas de « chambre seule » disponible. Sachant qu’il était possible d’en libérer une, j’insistais. Il me répondit : « Non, la répartition de patients selon les secteurs des Dr A ou B ne sera pas respectée si on déplace les patients en chambre seule vers des chambres doubles. Il me faudrait leur accord et, aujourd’hui, ils ne sont pas là. De plus, les familles des patients en chambre seule sont très procédurières ».
Ne vous y trompez pas, cet argumentation cache en réalité le fait que le médecin ne souhaite pas justifier son acte devant des familles très exigeantes vis-à-vis du confort de leur proche, et qu’il est réticent à aller deux chambres plus loin qu’à l’ordinaire pour faire son tour.
Pour ma part, l’allongement du tour des médecins et les caprices de certaines familles ne me semblant pas primer sur le fait d’imposer l’épreuve d’un décès à deux patients partageant la même chambre (messieurs X et Y) et accessoirement à leurs familles respectives, je me sentais le besoin d’insister.
Je fis donc un rappel éthique et précisais que nous étions dans un hôpital public ! Le médecin me fit savoir que ce sujet avait déjà été discuté en réunion d’équipe médicale et paramédicale, et qu’il avait été conclu par la psychologue et les médecins du service que les décès en chambre double n’étaient, en fin de compte, pas gênants. En effet, « mourir seul n’est pas agréable, et comme les visites ne sont autorisées qu’à certaines heures de la journée, et que les soignants ne peuvent pas rester constamment près du mourant, il est bon que les patients meurent en chambre double puisqu’il y a ainsi la présence d’un autre patient lors du décès ».
Insistant de façon plus personnelle, je dis au médecin : « Si c’était mon grand-père qui était… Il me coupa la parole et me lança en partant et mettant un point final à la conversation : « Tu fais un transfert, c’est ça qui n’est pas éthique ».
Le lendemain, monsieur X mourut, en chambre double, à côté de monsieur Y. Je dus annoncer à ce dernier le décès de son voisin de lit, et lui demander de sortir de la chambre le temps d’effectuer les soins mortuaires. Monsieur Y ne voulut pas retourner dans sa chambre de toute la journée, et y passa le moins de temps possible jusqu’à sa sortie le jeudi qui suivit.
Je ne sais si mon récit vous choque ou vous laisse indifférent. Pour ma part, cette situation m’a mise dans un profond désarroi. J’aimerai ici partager mes quelques réflexions avec vous :
« Nul ne possède d’autre droit que celui de toujours faire son devoir ».
En premier lieu, s’agissant de la santé de nos patients, nous n’avons que des devoirs. De nos actes dépendent parfois leurs vies. Ainsi, aucun de nous ne peut déléguer sa tâche à un de ses patients : Il est inconcevable qu’un collègue laisse le soin de prescrire ou perfuser à un individu malade. Notre devoir envers nos patients nous rend responsables de nos actes. Alors, nous ne pouvons déléguer et imposer à un patient, qui peut être aussi dans un piètre état physique ou moral, le soin d’accompagner un autre patient dans la mort, surtout si cela est fait sans leurs consentements.
Nous nous sommes engagés, en acceptant nos fonctions, à soigner ceux qui entrent dans ces murs, et chacun d’entre nous doit assumer la réalisation et la responsabilité de ses actes. Si le médecin, l’infirmier, ou l’aide-soignant font une erreur, ils doivent l’assumer. Conserver sa sérénité et la paix de son âme en quittant son service, même après d’éventuelles plaintes d’un patient ou de sa famille, exige que l’on ait accompli son devoir sans restriction, avec droiture et honnêteté.
« Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fît« .
Il faut aussi se poser la question de ce que ressentent les personnes à l’approche de la mort.
La mort n’est pour personne un moment de sérénité. Lorsque nous-mêmes nous projetons, peu importe notre âge, dans la perspective de la mort, nous nous mettons dans des situations intellectuelles et émotionnelles pénibles. Un tas de questions et de réflexions nous assaillent : le bilan de nos vies, ce qu’il y a après la mort, les adieux à nos proches, ce qui a ou n’a pas été dit, ce qui a ou n’a pas été fait, l’angoisse et la peur. Et pour traverser ce moment, nous aimons être accompagnés de nos proches dont la simple présence apaise et rassure souvent.
Mais lorsque nos patients, pour des raisons diverses, se retrouvent seuls dans leurs derniers instants, nous endossons le rôle de les accompagner vers la mort. Ce rôle, nous nous devons de l’assumer. Un autre patient, qui plus est déjà malade, ne peut et ne souhaite certainement pas le faire. La blouse blanche que nous portons, nous les soignants, est apaisante. Elle est, dans l’esprit commun, synonyme de soin et de bienveillance. Et parce que nous la portons, nous devons être là, tenir la main, dire ces mots qui rassurent, et ne pas trahir la confiance que nos blouses nous confèrent.
« Si nous refusons de le faire pour eux, alors faisons-le égoïstement, car nous serons demain à leurs places« .
Pour terminer, dans une optique plus large, nous nous engageons, au travers des métiers de santé, à soigner ceux qui sont en situation de faiblesse. Nous qui sommes en pleine possession de nos capacités physiques et morales, nous avons le souci d’aider ceux qui souffrent et qui sont dans le besoin, parce que nous en avons les compétences, mais aussi parce que nous vivons dans la même société. Si celle-ci se porte mal, nous en souffrirons.
C’est du bon sens: comme l’homme a besoin de la terre pour vivre, s’il veut bien vivre et vivre vieux, il doit en prendre soin, et comme nous avons besoin de la société pour vivre, nous devons pour notre propre bonheur la soigner et la protéger.
Jeunes, nous devons, famille et soignant confondus, prendre soin de nos « vieux ». Ils ont modelé notre passé, nous ont transmis l’histoire, et nous ont en partie permis de nous élever au rang auquel chacun d’entre nous se trouve. Ils sont nos racines. Les protéger, c’est nous protéger nous-mêmes, et protéger les générations à venir.
Bien à vous, cher lecteur, en vous souhaitant une bonne santé !
A H