Un souvenir ne m a jamais quittée, celui de la joie de Jean Madiran à l‘ annonce du Motu Proprio décidé par Benoit XVI.
Le combat de toute sa vie, dans sa revue Itinéraires et dans son quotidien, Présent « rendez nous l’ Écriture, le catéchisme et la messe….. » s’achevait par une victoire éclatante ou, du moins, un cessez le feu bien venu. Il n’y avait pas rupture entre deux messes, l’ancienne et la nouvelle, mais deux formes, l’ordinaire et l’´extraordinaire. Le second adjectif étonnait et réjouissait l’écrivain militant. Benoit XVI avait trouvé le mot parfait pour sortir du conflit religieux mortel.
Grâce à Dieu qui l’a rappelé à Lui, il n a pas subi la reprise des combats par les assoiffés de destruction et de mort, les chiens de garde du progrès, Il n’a pas lu Traditionis custodes, cette anéantissement de l’acte du pape précédent, pour la première fois dans l’histoire de l’église, Il n’aura pas connu la destruction programmée du rite traditionnel, l’exclusion de milliers de chrétiens condamnés à rester aux portes de l église et de milliers de prêtres interdits de dire la messe et de donner les sacrements.
Il n’aura pas vu cet enterrement si démocratique, si pauvre, si protestant, sans fleurs ni couronnes sous un dais de plastic blanc parce qu’il faut faire pauvre et œcuménique. Il n’aura pas vu l’isolement, la mise à l écart de son secrétaire et ami, Mgr Gänswein, écarté du groupe des évêques et cardinaux pour fidélité à Benoit XVI. Il n’aura pas vu, place St Pierre, le refus d‘un prêtre de donner la communion sur la bouche à un fidèle agenouillé alors que tous les autres acceptaient de le faire puisque Benoit XVI l’avait voulu ainsi. Il n’aura pas connu l’ interdiction de leurs uniformes aux grands de ce monde assistant à la cérémonie. Il n’aura pas constaté l’absence de son successeur aux pieds de sa tombe, l’interdiction des cloches, des drapeaux en berne et d’une journée de deuil au Vatican.
Grâce à Dieu tout cela aura été épargné à Jean Madiran qui peut dorénavant pour l’éternité converser avec Benoît XVI à la droite du Père .
Anne Brassié