Dimanche 12 avril : Dimanche de Pâques

 

 

Commentaire liturgique :

C’est aujourd’hui la solennité des solennités, la plus grande fête de l’année. Le chant grégorien de la Messe du jour oscille entre une paix profonde et une joie exubérante : Quel commentaire de notre mystère de Pâques ! Les Alléluias sont mis en valeur, et la séquence victimae paschali laudes nous rejoue l’annonce extraordinaire qui a éclaté ce matin : Marie-Madeleine proclame la résurrection de Notre Seigneur ! La station (l’église de Rome où se passait la cérémonie du jour) est à sainte Marie Majeure. Comme un clin d’œil à une ancienne tradition, tout à fait charmante, qui rapportait que la toute première apparition de Jésus ressuscité fut pour la sainte Vierge, même si l’Evangile n’en parle pas !

Mot spirituel quotidien :

Je suis ressuscité, et je suis encore avec Vous, Alléluia ! Tiré de la liturgie du jour.

Le philosophe Nietsche écrivit un jour : Dieu est mort et c’est nous qui l’avons tué ! En disant cela il ne pensait pas à la mort de Jésus sur la Croix, mais plutôt à la volonté de construire le monde moderne sans aucune référence à Dieu. Ce que nous voyons trop bien de nos jours… Reste que personne ne peut vaincre Dieu ! Ils ont bien essayé, ces chefs des juifs, de se libérer de l’influence de Jésus, en le faisant condamner au supplice ignominieux de la Croix. Peine perdue, trois jours après Jésus est ressuscité ! Le monde entier resplendit maintenant de la beauté de son sacrifice d’amour. Le pardon a été gagné pour tous les hommes qui le voudront bien. Et brille devant nos yeux la lumière merveilleuse de la vie surnaturelle qu’Il est venu apporter dans le cœur des hommes. Tel est le sens de la fête de Pâques, la victoire du Christ proposée, et pour toujours, à tous les hommes de cette terre ! Et, selon sa promesse, Jésus est toujours parmi nous, glorieux, dans l’Eucharistie ! De cette hostie d’où sort, comme le disait le saint Curé D’ars, une transpiration de tendresse et de miséricorde pour noyer les péchés du monde. N’oublions pas de venir souvent le visiter et de porter cette grande joie au monde qu’il le veuille ou non ! Je suis ressuscité, et je suis encore avec Vous, Alléluia !

Pratique : Que notre sourire éclaire aujourd’hui ceux que nous rencontrerons

Abbé Henri Forestier

Vendredi 10 avril : Vendredi-Saint

 

Commentaire liturgique :

Aujourd’hui, c’est le plus grand jour de deuil de toute l’année dans l’Eglise. La piété populaire, en ce jour de la mort du Christ, aime parcourir avec Lui le chemin de la Croix. La fonction liturgique de l’après-midi est moins pratiquée, alors qu’elle est très traditionnelle et très profonde. Expliquons cette cérémonie. En entrant, le célébrant porte l’étole noire, et fait une longue prostration allongé à terre. Puis suivent en quatre parties. D’abord les lectures, avec particulièrement la Passion selon saint Jean, toujours aussi saisissante, surtout quand elle est chantée en trois pupitres, le lecteur, le Christ, et les ennemis du Christ. Ensuite viennent les grandes oraisons où l’Eglise prie pour tous les hommes de cette terre. Comment ne pas souhaiter, particulièrement aujourd’hui que tous les hommes de la terre soient touchés par le sacrifice accompli pour eux ? Après cela on adore solennellement la Croix. C’est un antique héritage de la liturgie de Jérusalem où les habitants voulaient absolument vénérer la Croix sainte qui venait d’être retrouvée par sainte Hélène. Les impropères (plaintes du Christ devant l’ingratitude de son peuple) qu’on chante pendant l’adoration sont absolument remarquables. Enfin, même si en ce jour on ne célèbre pas de Messe en signe de tristesse, on peut tout de même communier, pour nous unir intimement à notre maître. Aujourd’hui veillons à garder en nous le souvenir des souffrances de notre Seigneur.

Mot spirituel :

Quand il eut pris du vinaigre, il dit : Tout est accompli ; il inclina la tête et rendit l’esprit. Tiré du récit le Passion de Jésus, lue en ce jour.

Le Vendredi-Saint trois pensées nous occupent toujours l’esprit. D’abord une immense honte. C’est ainsi que nous avons traité le Fils de Dieu venu sur la terre ! Mais quel mal nous avait-t-il donc fait ? Et quand je dis cela, je ne pense pas simplement au peuple juif, le peuple élu de Dieu qui, globalement, l’a rejeté. Non je pense aussi à aujourd’hui ! Est-ce que les moqueries contre Dieu et la religion ont cessé ? N’y a-t-il pas encore une foule immense d’indifférents, de lâches et même de persécuteurs ? N’en faisons nous pas partie par nos péchés ? Prions pour que la miséricorde de Dieu descende sur tous !

Notre deuxième pensée sera, évidemment, pour Jésus. Abandonné des hommes, accablé d’outrages, Il porte courageusement son témoignage. Quel amour ! Il nous aime donc à ce point ? Rien ne saura le détourner de son sacrifice, et Il pourra dire, en posant doucement sa tête, Tout est accompli ! Ceux qui voudront bien regarder en auront assez pour comprendre le message. Allons nous croire à l’Amour qui nous a été donné !

Notre dernière pensée en ce jour, sera vers la Croix. Elle reste, et pour des siècles, le symbole de notre salut. Elle nous rappelle qu’un jour le Seigneur est venu sur la terre pour nous pardonner. Comment pourrait-on encore manquer d’espérance ? Quand il eut pris du vinaigre, il dit : Tout est accompli ; il inclina la tête et rendit l’esprit.

Pratique : Ne manquons pas notre méditation personnelle, et dans le silence, de la Passion de Jésus.

Abbé Henri Forestier

Jeudi 9 avril : Jeudi-Saint

 

Commentaire liturgique :

Autrefois, trois grandes cérémonies se tenaient le jeudi-saint. D’abord la Messe de réconciliation des pénitents. Ils faisaient pénitence publiquement depuis le mercredi des cendres, et, en ce jeudi-saint, l’évêque venait les prendre par la main et leur pardonnait leurs fautes. Ils pouvaient désormais réintégrer la foule des fidèles. Il ne reste rien de cette antique cérémonie aujourd’hui sinon l’obligation de se confesser au moins une fois dans l’année et de faire sa communion à Pâques ! La deuxième cérémonie, toujours actuelle, est la Messe chrismale ou l’évêque dans sa cathédrale consacre les saintes huiles (Saint Chrême, huile des catéchumènes, huile des infirmes) qui serviront à donner les sacrements pendant toute l’année. Enfin la dernière cérémonie la plus importante de ce jour, est la Messe du soir, appelée aussi in cena domini. Elle mélange la joie des beaux mystères de ce jour avec la tristesse de la Passion du Seigneur désormais toute proche. Les ornements sont blancs, l’autel fleuri, et la joyeuse cloche retentit au gloria. Mais on arrête vite la cloche pour la remplacer par la crécelle, et à la fin de la Messe on va dépouiller les autels. Une grande cérémonie surtout se pratique après l’homélie : le lavement des pieds. C’est le grand signe que Jésus voulut laisser à ses disciples, et que l’Eglise en bonne épouse, pratique toujours quelques 2000 ans après !

Mot spirituel :

Il se mit à laver les pieds de ses disciples… Tiré de l’Evangile du jour.

Si l’on devait trouver un mot qui résume le jeudi-saint, on dirait sans doute le service ! Aujourd’hui Jésus nous donne le mystère de l’Eucharistie. Il se rend présent sous l’apparence du pain, à notre service, au milieu de nous autant que nous le voulons. Profitons nous de son invitation ? Aujourd’hui Jésus nous donne les premiers prêtres, et tous ceux qui suivront… Ordonnés pour célébrer la Messe, pardonner les péchés et offrir leur vie toute entière pour le salut des âmes. Il sont donc là pour servir ! Et ils sont indispensables.Allez vous confesser à la Sainte Vierge ou à un ange. Vous absoudront-ils ? Vous donneront-ils le corps et le sang de notre Seigneur ? Non, la Sainte Vierge ne peut pas faire descendre son divin Fils dans l’hostie. Vous auriez deux cents anges là qu’ils ne pourraient vous absoudre. Un prêtre, tant simple qu’il soit, le peut. Il peut vous dire : Allez en paix, je vous pardonne ! rappelait avec force le saint Curé d’Ars. Aujourd’hui enfin, Jésus, tout Fils de Dieu qu’Il est, se fait serviteur et lave les pieds de ses disciples ! Ne croyons pas qu’il s’agit juste d’un beau geste symbolique, comme peuvent le faire les célébrités de ce monde. C’est bien plus que cela ! Jésus nous indique le chemin du bonheur. Tu veux être heureux ? Arrête de ne penser qu’à toi, de chercher tes aises ou ton argent, et sert là où le Seigneur t’a placé ! Leçon à bien méditer. Il se mit à laver les pieds de ses disciples…

Pratique : Comme l’église nous l’indique, prenons un peu de temps pour adorer Jésus présent dans l’Eucharistie.

Abbé Henri Forestier

Notre Dame de la maison

 

Très Sainte Vierge Marie au Cœur Douloureux et Immaculé,
nous vous choisissons comme Reine et Maîtresse de cette Maison.
Daignez, nous vous en supplions, y manifester votre aide puissante.

Préservez-la de tout dommage, du feu, de l’eau, de la foudre, des ouragans, des tremblements de terre, des voleurs, des méchants, des incursions, de la guerre, de la révolution, et de toute autre calamité connue de Vous.

Bénissez, protégez, défendez, gardez comme votre bien propre
les personnes qui vivent et vivront ici.
Préservez-les de toutes les disgrâces, infortunes et accidents, mais par-dessus tout accordez-leur l’insigne grâce d’éviter le péché.

Que pas un seul péché mortel ne se commette jamais dans cette maison.
Et que tous ceux qui y passent, qu’ils travaillent pour la gloire de Dieu et pour le Règne de votre divin Fils Jésus-Christ, Règne que vous devez vous-même, O bonne Mère, préparer et partager.

Que cette Maison vous soit à jamais consacrée, ô Sacré Cœur de Jésus,
ô Cœur douloureux et immaculé de Marie,
Qu’elle soit bénie avec tous ceux qui l’habiteront ! Ainsi soit-il !

 

Les maisons où cette prière a été exposée devant une image de la Sainte Vierge pendant les guerres de Vendée ont été préservées.

Dimanche des Rameaux

Avec le dimanche des rameaux, nous entrons maintenant dans la semaine sainte.

Commentaire liturgique :

La cérémonie de ce jour comporte clairement deux parties. D’abord la bénédiction des rameaux et la procession. Cette cérémonie glorieuse, pratiquée à Jérusalem au 5° siècle, selon le récit d’Ethérie, la pèlerine bordelaise, a été conservée jusqu’à nous. Les fidèles sont invités à prendre un rameau dans la main et faire la procession, car ils font partie de ceux qui reconnaissent le Seigneur et veulent le glorifier. Ils garderont ce rameau à la main pendant le récit de la Passion, car ils savent que la gloire de Jésus se manifeste particulièrement là. Ils muniront les crucifix de leurs maisons de ces rameaux pour les protéger et se souvenir que le Seigneur doit être loué toute l’année ! La deuxième partie comporte la Messe et la lecture de la Passion. C’est une cérémonie douloureuse, où l’on veillera à bien écouter le récit de la Passion, tellement marquant. Que ce jour soit l’occasion pour nous de promettre au Seigneur d’accueillir l’amour qu’il nous indique par son sang versé.

Mot spirituel :

Voici que ton roi vient à toi plein de douceur !

Je ne sais pas si vous avez fait votre communion solennelle, ou profession de foi,comme on dit aujourd’hui ? Cette cérémonie qui sort de l’ordinaire, précédée d’une petite retraite, où l’on revêt un aube blanche et où l’on promet qu’on suivraJésus tous les jours de sa vie… Souvent je me suis dit que l’enfant qui faitcette promesse connaît bien peu la vie ! Il n’a pas expérimenté encore la lâcheté qui peut être la notre parfois, la déception que peuvent nous causer les
autres, la violence aussi de la sensualité qui nous habite tous… Et pourtantcette promesse reste belle et on s’en souvient encore des années après, commeune journée de lumière où l’on était proche de la beauté vraie…

Le jour des Rameaux, il me semble que Jésus fait vivre la même chose aux apôtres et à la foule qui le suivait. Il organise une mise en scène parfaite, entrant solennellement dans Jérusalem, tout comme le roi David, montant un âne ! Et tout le monde l’acclame, comment n’aimerait on pas celui qui répandit lesmiracles et les paroles de lumière ? Et Jésus est heureux de la louange desapôtres, des simples fidèles et des enfants… Même si Il sait que tous enresteront pas fidèles quand la Croix se profilera à l’horizon… Peu importe !
Ces moments de grâces marqueront les assistants pour la vie !

Profitons bien de cette belle fête pour prier le Seigneur de tout notre cœur, leremercier de sa bonté et humblement lui demander la fidélité ! Voici que ton roi vient à toi plein de douceur !

Pratique : Relire l’évangile de l’entrée de Jésus à Jérusalem

Abbé Henri Forestier