Conférence du 2 juillet à Briant

Terre et Famille

en Brionnais

cropped-Logo-officiel-IMG_3336-1.jpg Samedi 2 juillet 2016 à Briant ( Saône et Loire)

19h00

Visite de « L’Escargot Brionnais »

Lieu-dit Vaux, 71110 Briant

Ferme hélicicole (élevage d’escargots) proposant des escargots cuisinés en vente directe mais également la visite détaillée de l’élevage d’escargots.

20h30

Conférence en salle communale

«l’ Euthanasie  stade ultime du capitalisme »

par Jean Claude Martinez

Le mal de celui qui veut mourir vient de plus loin que la maladie qu’ il affronte.

Jean-Claude Martinez, professeur agrégé de droit et de sciences politiques à l’université de Paris II, ancien député européen et national, est le fondateur du REV, le Rassemblement Européen pour la Vie. Vingt ans député au Parlement européen, il a une vision globale des problèmes politiques du monde.

Après la conférence, Terre et Famille vous invite à prolonger la discussion autour d’un buffet…

terreetfamille@gmail.com

terre-et-famille.fr

Pas d’effusion de sang sans assurance de pardon

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Cf. chronique précédente « Pas de pardon sans effusion de sang » (http://terre-et-famille.fr/pas-de-pardon-sans-effusion-de-sang/)

La prise de conscience de notre péché pourrait bien sûr nous mener au désespoir, comme nous y incite si souvent l’Ennemi. Mais ce serait oublier que, par son principe pris a contrario, l’effusion de sang est la garantie de notre pardon puisque c’est par elle que se renoue l’Alliance, pourvu que nous nous assimilions à la victime expiatoire. Soyons-en bien convaincus : en toute justice, « la terre ne peut être autrement purifiée que par l’effusion de celui qui aura versé le sang innocent » (Nombres, XXV, 33b). Les personnes qui se repentent d’avoir eu recours à l’avortement ressentent souvent le poids de cette culpabilité sans trouver d’apaisement dans le discours édulcoré sur la Miséricorde qu’on leur sert trop souvent. Rongées par leur conscience, elles souhaiteraient subir la justice divine jusqu’à l’anéantissement si cela pouvait rétablir l’harmonie de la Création à laquelle leur péché a porté atteinte. Si nous pouvions tous ressentir une componction comparable pour tout péché grave qui, à lui seul, nous expose à la mort éternelle !

S’Il ne nous avait pas considérés comme des êtres libres et raisonnables, c’est-à-dire responsables de leurs actes, Dieu ne se serait pas formalisé de la rébellion de nos premiers parents, de celles d’Israël comme des nôtres. Comme un père éduque ses enfants, quitte à se faire violence en usant d’autorité, Il a souhaité au contraire nous faire connaître les conséquences du péché pour que l’horreur de celui-ci s’imprime profondément en nous. Mais Dieu qui ne cherche que la conversion du pécheur ne le châtie jamais autant qu’il le mériterait (« C’est Lui qui nous a châtiés à cause de nos iniquités ; et c’est Lui qui nous sauvera à cause de sa miséricorde », Tobie XIII, 5). Dieu s’expose même à la mort à notre place et nous fait bénéficier des fruits de la Satisfaction. Incorporés au Christ par la foi et les sacrements, nous que nos péchés condamnent, nous mourrons avec le Christ : à chaque messe à laquelle nous nous associons, Son corps est notre corps, Son sang notre sang, Son sacrifice notre sacrifice. Face à la tentation du désespoir, la Sainte Messe nous assure que « celui qui est mort est justifié du péché » (Romains, VI, 7).

Une seule goutte du Très Précieux Sang du Christ aurait suffi à racheter l’humanité toute entière mais Dieu ne sait donner qu’à profusion : Il n’aspire qu’à se donner Lui-même. Ainsi, au-delà de l’horreur du péché, l’effusion de sang nous enseigne-t-elle l’amour absolu du Fils pour son Père et pour ses frères que nous sommes. Car ce qui est sacrifice, ce n’est pas l’immolation, la souffrance, la mort, c’est l’offrande intérieure que le Christ fait de sa souffrance et de sa mort, le don de sa vie à Dieu pour qu’Il en fasse la vie du monde. La valeur de cette offrande, c’est l’amour par lequel Il communie entièrement à la Volonté du Père, à son Amour salvateur pour le monde. Un amour qui est don de soi jusqu’à la perte de soi-même, et qui est aussi totale confiance en Celui qu’on aime. Bien infiniment plus grand que tout le mal qui a submergé le monde (Père Marie-Joseph Nicolas, La Grâce d’être prêtre). Chaque messe nous offre dès lors l’occasion de nous laisser davantage assimiler à la Victime qui nous emporte dans cette offrande totale, d’amour, de réparation, de simplification, « cette glorification de Dieu par sa créature dans laquelle s’évanouiront peu à peu tout le mal et toute la souffrance du monde » (ibidem).

Quand on commence à servir Dieu véritablement, le moins qu’on puisse lui offrir, c’est le sacrifice de sa vie.

Sainte Thérèse d’Avila,  Le Chemin de perfection, Chapitre XIII

L’abbé

Radio courtoisie

Stéphanie Bignon était invitée  par Henry de Lesquen le 23 mai 2016 :

« La libération de la femme, enjeu légitime ou entreprise de subversion ? »

http://www.radiocourtoisie.fr

 

 

 

 

 

Médecin de campagne

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Médecin de campagne. Sorti en mars 2016 (1h 42min). Film français de Thomas Lilti. Avec François Cluzet et Marianne Denicourt.

Cette comédie dramatique sort des programmations du printemps sur la pointe des pieds. Ce n’est peut-être pas un chef d’œuvre mais un film vrai avec des regards donnés, profonds, intenses comme le sont les mots entourant la vie et la mort. Avec des mains qui servent, soignent et se touchent.
Médecin de campagne donne à voir le rôle de celui qui panse les plaies du corps, écoute et conseille. Il connaît ses brebis, elles écoutent sa voix. Le vrai berger, le curé du village, est absent du film… comme c’est le cas dans beaucoup de campagnes. Mais le médecin généraliste est là. Pour combien de temps encore ? Il faut une âme quasi sacerdotale pour tenir.
François Cluzet conquiert le spectateur et en fait un compagnon dès les premières scènes. Il est seul puisque sa femme est partie avec les enfants. Toutes les générations défilent dans son cabinet, toutes les pathologies aussi, y compris celles de l’âme. Pour guérir, il faut comprendre. Pour comprendre, il faut aimer. Il aime les gens. Il va à leur rencontre, dans une tournée sans fin des fermes et des pavillons.
C’est ce quotidien qu’il va partager avec une jeune femme médecin venue le seconder… Il n’a pas souhaité sa présence et, un rien macho, doute de ses capacités à s’adapter à la médecine rurale. De sévères secousses seront nécessaires pour qu’il lâche un peu les rênes.
La promesse faite à un vieil homme en fin de vie de le laisser mourir chez lui conduit le médecin de famille à commettre un geste fou pour le sortir de l’hôpital ! Entouré d’une équipe de petites mains qui se succèdent à son chevet, il quitte la vie en homme libre, et non attaché sur un lit inconnu, relié à des fils et des tuyaux. De très belles images de ce vieillard mort, de la toilette mortuaire effectuée avec un infini respect, comme un hommage rendu à sa personne pleine de dignité. Ce sont des scènes rares au cinéma.
Quand la vie survient sans être entourée d’amour, l’avortement n’est pas loin. Les campagnes ne sont pas épargnées. Le film traite le sujet humainement à travers une jeune fille paumée prête à donner la vie, puis à la retirer sans grande conscience. L’écoute chaleureuse, la présence rassurante et ferme du médecin laissent percer l’intensité du drame et orientent vers le choix de la vie. Les mots et les regards sont justes.
Médecin de campagne marque durablement la mémoire parce qu’il évoque des situations vraies comme le ferait un reportage, servi par le talent d’excellents acteurs et un scenario pudique et juste. Restent beaucoup de visages et de situations cocasses, des personnes attachantes que l’on croit dur comme fer avoir rencontrées.

S’il n’est plus diffusé dans votre cinéma, ne manquez pas sa sortie en DVD.
Il mérite d’être vu, revu et partagé.

Valérie d’Aubigny

C’est la pauvreté qui sauvera le monde

Lutter contre la pauvreté ? Non. Aimons-la plutôt. Il ne faut pas lutter contre elle, il faut l’accueillir à bras ouverts et l’aimer.

Car ce n’est en rien la crise, l’avarice des puissants, les placements boursiers, les détournements de fonds, le réchauffement climatique, la politique de Merkel, d’Obama, de Hollande, s’il en est, ou de Poutine, qui provoquent la pauvreté de ce monde : Molière en est le parfait exemple. La pauvreté n’est pas une nouveauté, elle n’est pas une maladie, dont les hommes, les puissants, les papes pourraient soigner le monde par quelques encycliques ou commissions internationales. Nous ne guérirons pas le monde de la pauvreté, et il faut s’en réjouir, car c’est la pauvreté qui guérira le monde… si le monde veut bien la laisser faire, si Don Juan avait bien voulu laisser faire le Pauvre.

Ce qui est nouveau en effet dans la société française contemporaine, c’est le regard de mépris, le regard de Don Juan que nous portons sur le pauvre. Sans rien dire, ce dernier incarne l’infaillible échec de notre monde de négoce, qui recherche son salut dans le profit. Et cela nous est insupportable ! Mais il s’agit du monde voulu par 1789.  Aux yeux de Molière, le Pauvre incarne l’homme qui ne peut se contenter du bonheur des hommes, celui qui se trouve dans la plus grande nécessité du monde… C’est l’homme à la recherche de Dieu et qui pourtant pauvre, trouve le bonheur. Ce n’est donc pas le Pauvre qu’il faut guérir, c’est le monde où l’homme est roi, c’est le monde sans Dieu : c’est celui de Don Juan et le nôtre ! C’est bien à cet instant, à la scène 2 de l’acte III, qu’entre les mains d’un pauvre se joue le sort du monde libertaire qu’incarne le riche Don Juan.

Mais comment ? Eh bien le Pauvre n’est que don de lui-même. Pas de négociation, pas de promotion, pas de rupture de stock ni de baisse du cours, il donne tout à tout instant, même malgré lui. Il n’a rien d’autre à partager, ni plus ni moins que tout son être : quelle que soit la valeur même misérable de l’aumône, le Pauvre n’a qu’un prix : l’absolu. Sa part est donc inestimable car tout ce qui lui reste, sa vie et sa croix, ne sont que dons divins. Le pauvre est donc la figure du Christ, qui aime et meurt, sans rien attendre en retour : quel prix donner à un tel sacrifice, au sacrifice absolu ?

Apprenons donc plutôt à aimer la pauvreté toute proche, celle qui fait mal à l’âme, celle en somme que la Providence a voulu en partage de notre vie. C’est elle seule, à la différence de l’amour de l’humanité qu’invoque Don Juan, que nous pouvons prétendre aimer, car elle appartient au quotidien et nous rappelle celle qui est si familière à notre âme, notre pauvreté face au pêché. Oui, la pauvreté est universelle, la pauvreté est catholique et c’est par elle que nous nous sanctifions. Exerçons-nous donc à être des pauvres du Monde dont la seule richesse est en Dieu.

Heureux les doux, heureux les affligés, heureux les affamés et assoiffés de justice, heureux les miséricordieux, heureux les coeurs purs, heureux les artisans de paix, heureux les persécutés pour la justice, heureux êtes-vous si l’on vous insulte si l’on vous calomnie de toute manière à cause de moi. Matthieu, 5, 3-11

Une Voix

MOLIERE, Don Juan, Acte III, scène 2

SGANARELLE.- Enseignez-nous un peu le chemin qui mène à la ville. 

LE PAUVRE.- Vous n’avez qu’à suivre cette route, Messieurs, et détourner à main droite quand vous serez au bout de la forêt. Mais je vous donne avis que vous devez vous tenir sur vos gardes, et que depuis quelque temps il y a des voleurs ici autour. 

DOM JUAN.- Je te suis bien obligé, mon ami, et je te rends grâce de tout mon coeur. 

LE PAUVRE.- Si vous vouliez, Monsieur, me secourir de quelque aumône. 

DOM JUAN.- Ah, ah, ton avis est intéressé, à ce que je vois. 

LE PAUVRE.- Je suis un pauvre homme, Monsieur, retiré tout seul dans ce bois depuis dix ans, et je ne manquerai pas de prier le Ciel qu’il vous donne toute sorte de biens. 

DOM JUAN.- Eh, prie-le qu’il te donne un habit, sans te mettre en peine des affaires des autres. 

SGANARELLE.- Vous ne connaissez pas Monsieur, bon homme, il ne croit qu’en deux et deux sont quatre, et en quatre et quatre sont huit. DOM JUAN.- Quelle est ton occupation parmi ces arbres ? 

LE PAUVRE.- De prier le Ciel tout le jour pour la prospérité des gens de bien qui me donnent quelque chose. 

DOM JUAN.- Il ne se peut donc pas que tu ne sois bien à ton aise. 

LE PAUVRE.- Hélas, Monsieur, je suis dans la plus grande nécessité du monde. 

DOM JUAN.- Tu te moques; un homme qui prie le Ciel tout le jour, ne peut pas manquer d’être bien dans ses affaires. 

LE PAUVRE.- Je vous assure, Monsieur, que le plus souvent je n’ai pas un morceau de pain à mettre sous les dents. 

DOM JUAN.- Voilà qui est étrange, et tu es bien mal reconnu de tes soins; ah, ah, je m’en vais te donner un Louis d’or tout à l’heure, pourvu que tu veuilles jurer. 

LE PAUVRE.- Ah, Monsieur, voudriez-vous que je commisse un tel péché? 

DOM JUAN.- Tu n’as qu’à voir si tu veux gagner un Louis d’or ou non, en voici un que je te donne si tu jures, tiens il faut jurer. 

LE PAUVRE.- Monsieur. 

SGANARELLE.- Va, va, jure un peu, il n’y a pas de mal. 

DOM JUAN.- Prends, le voilà, prends te dis-je, mais jure donc.

LE PAUVRE.- Non Monsieur, j’aime mieux mourir de faim. 

DOM JUAN.- Va, va, je te le donne pour l’amour de l’humanité, mais que vois-je là ? Un homme attaqué par trois autres ? La partie est trop inégale, et je ne dois pas souffrir cette lâcheté. (Il court au lieu du combat.)

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« La Résurrection du Christ »

Unknown

Tout est accompli….”

Le film « La Résurrection du Christ » de Kevin Reynolds, évoque les derniers outrages d’un système moribond  qui, dans un ultime spasme se raccroche au Christ pour survivre encore un peu. Les auteurs de ce film sont-ils d’une gentille sincérité maladroite, témoin de l’ignorance du moment ou sont-ils délibérément anticatholiques ?

« La Résurrection du Christ » est un petit péplum hollywoodien d’inspiration protestante, intéressant par la synthèse qu’il donne de l’état de notre spiritualité. Les approximations et erreurs sont nombreuses, mais concentrons-nous sur l’une des anomalies de ce film : l’absence de femme et le traitement qui est réservé à la Sainte Vierge Marie et à Sainte Marie Madeleine.

Notre Mère, Marie, nous est présentée ou plutôt furtivement montrée sous les traits d’une hystérique à qui un centurion somme de se taire. Elle n’est pas au pied de la Croix, elle n’est pas accompagnée de Saint Jean… Qui ose traiter la Mère de Dieu de la sorte ?

Quant à sainte Marie Madeleine, elle n’échappe pas à son statut de « femme de la rue ». Tous les soldats romains la connaissent… C’en est trop !

Or, la conversion de Marie Madeleine est d’autant plus spectaculaire qu’apparemment elle n’a besoin de rien en ce monde. Marie Madeleine n’est pas une prostituée mais une femme aisée de la haute société, sœur de Lazare et de Marthe, qu’on se le dise !! Elle est belle, riche et « libre ». Riche au point de verser ce qu’elle a de plus précieux, de plus cher sur les pieds de Jésus : son parfum. Judas, le trésorier, en est effaré et considère cela comme du gaspillage. Ce parfum converti en argent aurait pu servir au pauvres.

« Or voici que Marie prend un flacon de parfum, du vrai nard extrêmement cher et elle le verse sur les pieds de Jésus ; puis elle lui essuie les pieds avec ses cheveux pendant que l’odeur du parfum remplit la maison. Intervient alors Judas Iscariote, l’un des disciples de Jésus, celui qui va le trahir : “On aurait pu vendre ce parfum pour 300 pièces d’argent, dit-il, et on l’aurait donné aux pauvres.”

En réalité, Judas ne se souciait pas des pauvres, mais il volait ; comme il portait la bourse du groupe, tout ce qu’on y mettait passait par ses mains. » ( Saint Jean 12  5).

Dans ce film Judas n’est qu’évoqué mais Marie Madeleine est soigneusement défigurée. Elle ne doit pas être ce qu’elle est…capable de tout donner pour le Christ. Pourquoi ? Serait-elle trop gênante pour un système fait d’argent et d’intérêts… ? Cela fait bien longtemps déjà que Judas le trésorier-traitre, capable de tout pour de l’argent, est sous-estimé dans ce qu’il représente de nos tentations doublées de pudibonderies, alors que Marie Madeleine est défigurée par peur de l’exigence de ce qu’elle incarne. Dans « l’affaire » du parfum, Judas retient et Marie Madeleine donne totalement. Serait-ce le désaccord annonciateur des hérésies ? D’un côté les dorures et le faste, rien de trop beau pour honorer le Christ, de l’autre la rétention à des fins uniquement terrestres et hypocritement moralisatrices. Nous avons à choisir tous les jours encore entre Sainte Marie Madeleine et Judas ! Et attention à « la tentation au nom du bien » ou en l’occurrence au nom des pauvres, comme nous en avertit Marthe Robin.

La charité toute féminine, ce sens naturel du don, aurait pu aussi paraître dans ce film à travers la « multitude de femmes » au pieds de la Croix… (Luc 23,27,28) mais il n’y a pas de femme sur la pellicule de Kevin Reynolds …

Voilà admirablement résumées toutes les souffrances de notre Eglise et de nos sociétés. Où sont ces femmes qui suivent Jésus, l’embaument, le découvrent ressuscité au matin du troisième jour….? Ce film fait de l’histoire de l’Eglise naissante une histoire exclusivement masculine. Quelle erreur ! Qu’est- ce que l’Eglise si ce n’est d’abord la Charité, symbolisée par la femme qui allaite, cette multitude de femmes qui donnent leur vie à Dieu à travers les pauvres, les malades, les orphelins, les blessés, les vieillards… ? Les femmes sont naturellement les épouses du Christ et les religieuses, trop peu nombreuses après de multiples révolutions et « libérations », nous font cruellement faute aujourd’hui dans ce monde du tout marchand, du tout argent… celui de Judas.

Nous souffrons dans l’Eglise et dans le monde de l’absence criante de considération pour cette charité incarnée dans la féminité et les hommes en sont les premières victimes. Laïcité, égalité obligent, les femmes doivent être des hommes comme les autres ou disparaître … Ce film nous embourbe d’autant plus sûrement qu’il flatte notre rétine par de belles images qui, paradoxalement, nous aveuglent et font habilement disparaître les femmes au profit d’hommes presqu’efféminés. Tout est dit ou plutôt « fini » comme le traducteur français ose le faire dire au Christ sur la Croix au lieu de « tout est accompli » … !

Si vous cherchez les causes du malaise profond du monde qui sont les souffrances de l’Eglise … ne cherchez plus… quand on méprise, à ce point, la matrice qui nous a donné la vie, le vice est à notre porte.

Ce film ne montre pas non plus le suicide de Judas qui le conduit à une mort définitive ni le pardon accordé au bon Larron qui est pour nous pécheurs, une source infinie d’Espérance…

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Stéphanie Bignon ; Terre et Famille le 12 mai 2016

Une voix inspirée d’Antigone.

Je ne veux pas comprendre. C’est bon pour vous. Moi, je suis là pour autre chose que pour comprendre. Je suis là pour vous dire non et pour mourir. Antigone, Anouilh

Nous parlons trop et nos discours sonnent creux. Le verbe n’est plus vérité, il est fuite. Essayant en vain de tromper nos sens et notre conscience, qui eux parlent juste, nous fuyons une réalité qui fait trop mal à sentir, à entendre, à voir, à toucher, à goûter. Tous nos sens nous parlent pour prendre connaissance de notre monde de progrès. Et ce monde pue la pollution, l’hypocrisie, l’intérêt, la mort. Oui, notre monde de fer et de progrès, de superflu et d’artifice est laid et nous le savons tous. Nous le voyons. Nous le ressentons tous au plus profond de nous, comme un cri lancinant qui vient du dedans et qui ne s’arrête pas, jamais. Tous nous l’entendons, il suffit d’écouter. De cesser la musique, l’agitation, le bavardage… Ecouter pour cesser d’entendre, ça demande du courage. Ecouter et cesser de fuir en trompant notre conscience dans l’agitation politique, dans l’agitation médiatique, qui brasse des mots, des souffles, des voix pour faire davantage de bruit et ne pas écouter le cri de la conscience qui seulement dit non !

La société que nous bâtissons est mauvaise dans tout ce qu’elle charrie. Nos fruits sont morts avant même de voir le jour. Nos lois tuent les éleveurs et petits producteurs pour produire plus de gras, de plastique et de vide. Nos enfants meurent proprement avant même leur premier appel à la vie et nos vieux crèvent dignement comme des bêtes seules dans un mouroir aseptisé. Nous baignons dans la mort, car nous n’avons plus le courage de vivre pour dire non.

Nous qui savons et voyons, cessons de bavarder, cessons même d’expliquer, de faire comprendre. Il n’y a rien à faire comprendre à un monde qui hait le vrai, qui préfère tuer plutôt que protéger, qui fuit le silence et se perd dans le bruit. On ne comprend pas l’évidence, on la respecte, on la clame, on la vit et elle s’impose à toutes les consciences, sans bavardage, dans le silence et la joie des corps, des esprits et des cœurs.

Cessons donc les livres et les débats, les salons feutrés, les élections, les programmes, les lois… les bavardages « bonne conscience » qui sont autant de temps et d’énergie perdus. Choisissons un camp, celui du Oui, franc et ferme, fort et clair, sans commission ni compromis. Ce camp pour lequel nous sommes prêts à laisser notre situation, notre conseil municipal, notre parti, notre lobby, notre République, nos droits, notre profession, nos amis, notre famille, nous- mêmes.

Le seul camp en somme, qui, défiant la mort, permet à Antigone, comme à Marie, d’être reines, parce qu’elles se sont données toute entières et pour la Vie !

Une Voix

J.ANOUILH, Antigone, neuvième partie, 1944, 

Antigone et Créon : être roi. 

CRÉON (…) Tu crois que cela ne me dégoûte pas autant que toi, cette viande qui pourrit au soleil ? Le soir, quand le vent vient de la mer, on la sent déjà du palais. Cela me soulève le cœur. Pourtant, je ne vais même pas fermer ma fenêtre. C’est ignoble, et je peux même le dire à toi, c’est bête, monstrueusement bête, mais il faut que tout Thèbes sente cela pendant quelque temps. Tu penses bien que je l’aurais fait enterrer, ton frère, ne fût-ce que pour l’hygiène ! Mais pour que les brutes que je gouverne comprennent, il faut que cela pue le cadavre de Polynice dans toute la ville, pendant un mois.

ANTIGONE Vous êtes odieux !

CRÉON Oui mon petit. C’est le métier qui le veut. Ce qu’on peut discuter, c’est s’il faut le faire ou ne pas le faire. Mais si on le fait, il faut le faire comme cela.

ANTIGONE Pourquoi le faites-vous ?

CRÉON Un matin, je me suis réveillé roi de Thèbes. Et Dieu sait si j’aimais autre chose dans la vie que d’être puissant…

ANTIGONE Il fallait dire non, alors !

CRÉON Je le pouvais. Seulement, je me suis senti tout d’un coup comme un ouvrier qui refusait un ouvrage. Cela ne m’a pas paru honnête. J’ai dit oui.

ANTIGONE Hé bien, tant pis pour vous. Moi, je n’ai pas dit « oui » ! Qu’est-ce que vous voulez que cela me fasse, à moi, votre politique, vos nécessités, vos pauvres histoires ? Moi, je peux dire « non » encore à tout ce que je n’aime pas et je suis seul juge. Et vous, avec votre couronne, avec vos gardes, avec votre attirail, vous pouvez seulement me faire mourir parce que vous avez dit « oui ».

CRÉON Ecoute-moi.

ANTIGONE Si je veux, moi, je peux ne pas vous écouter. Vous avez dit « oui ». Je n’ai plus rien à apprendre de vous. Pas vous. Vous êtes là, à boire mes paroles. Et si vous n’appelez pas vos gardes, c’est pour m’écouter jusqu’au bout.

CRÉON Tu m’amuses.

ANTIGONE Non. Je vous fais peur. C’est pour cela que vous essayez de me sauver. Ce serait tout de même plus commode de garder une petite Antigone vivante et muette dans ce palais. Vous êtes trop sensible pour faire un bon tyran, voilà tout. Mais vous allez tout de même me faire mourir tout à l’heure, vous le savez, et c’est pour cela que vous avez peur. C’est laid un homme qui a peur.

CRÉON, sourdement. Eh bien, oui, j’ai peur d’être obligé de te faire tuer si tu t’obstines. Et je ne le voudrais pas.

ANTIGONE Moi, je ne suis pas obligée de faire ce que je ne voudrais pas ! Vous n’auriez pas voulu non plus, peut-être, refuser une tombe à mon frère ? Dites-le donc, que vous ne l’auriez pas voulu ?

CRÉON Je te l’ai dit.

ANTIGONE Et vous l’avez fait tout de même. Et maintenant, vous allez me faire tuer sans le vouloir. Et c’est cela, être roi !

CRÉON Oui, c’est cela !

ANTIGONE Pauvre Créon ! Avec mes ongles cassés et pleins de terre et les bleus que tes gardes m’ont fait aux bras, avec ma peur qui me tord le ventre, moi je suis reine.

CRÉON Alors, aie pitié de moi, vis. Le cadavre de ton frère qui pourrit sous mes fenêtres, c’est assez payé pour que l’ordre règne dans Thèbes. Mon fils t’aime. Ne m’oblige pas à payer avec toi encore. J’ai assez payé.

ANTIGONE Non. Vous avez dit « oui ». Vous ne vous arrêterez jamais de payer maintenant !

CRÉON, la secoue soudain, hors de lui. Mais, bon Dieu ! Essaie de comprendre une minute, toi aussi, petite idiote ! J’ai bien essayé de te comprendre, moi. Il faut pourtant qu’il y en ait qui disent oui. Il faut pourtant qu’il y en ait qui mènent la barque. Cela prend l’eau de toutes parts, c’est plein de crimes, de bêtise, de misère… Et le gouvernail est là qui ballotte. L’équipage ne veut plus rien faire, il ne pense qu’à piller la cale et les officiers sont déjà en train de se construire un petit radeau confortable, rien que pour eux, avec toute la provision d’eau douce, pour tirer au moins leurs os de là. Et le mât craque, et le vent siffle, et les voiles vont se déchirer, et toutes ces brutes vont crever toutes ensemble, parce qu’elles ne pensent qu’à leur peau, à leur précieuse peau et à leurs petites affaires. Crois-tu, alors, qu’on a le temps de faire le raffiné, de savoir s’il faut dire « oui » ou « non », de se demander s’il ne faudra pas payer trop cher un jour, et si on pourra encore être un homme après ? On prend le bout de bois, on redresse devant la montagne d’eau, on gueule un ordre et on tire dans le tas, sur le premier qui s’avance. Dans le tas ! Cela n’a pas de nom. C’est comme la vague qui vient de s’abattre sur le pont devant vous ; le vent qui vous giffle, et la chose qui tombe devant le groupe n’a pas de nom. C’était peut-être celui qui t’avait donné du feu en souriant la veille. Il n’a plus de nom. Et toi non plus tu n’as plus de nom, cramponné à la barre. Il n’y a plus que le bateau qui ait un nom et la tempête. Est-ce que tu le comprends, cela ?

ANTIGONE, secoue la tête. Je ne veux pas comprendre. C’est bon pour vous. Moi, je suis là pour autre chose que pour comprendre. Je suis là pour vous dire non et pour mourir.

Terre et Famille

en Brionnais

le samedi 30 avril 2016 à 20h30

salle communale de Briant (Saône et Loire)

Conférence  de Claude Meunier-Berthelot :

« Le système scolaire peut-il détruire l’identité française ? »

Claude MEUNIER-BERTHELOT présentera la coexistence des deux systèmes éducatifs parallèles : l’un, droit commun de l’Education nationale où les cours disparaissent pour laisser place à de simples activités à caractère ludique. L’autre, destiné aux populations en majeure partie issues de l’immigration. Caractérisé par le déploiement d’un luxe de moyens, il est destiné à créer une élite avec des populations étrangères à notre culture.

Prenant appui sur des documents officiels inconnus du public, Claude Meunier-Berthelot nous révèlera la trahison de ceux qui nous gouvernent.

Juriste de formation (Diplômée de l’université Panthéon-Assas-Paris II), Claude Meunier-Berthelot a fait toute sa carrière dans l’Education Nationale. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages visant à décrypter la désinformation au sein de l’éducation nationale :

« Le trompe l’œil de l’éducation » 2000,

« Bas les masques de la désinformation sur l’école » 2010,

« Comprendre la refondation de l’école en 25 leçons » 2012, « 

C’est l’identité Française qu’on assassine » 2015.

Après la conférence, Terre et Famille vous invite à continuer la discussion autour d’un buffet. Claude Meunier-Berthelot dédicacera ses livres.

terreetfamille@gmail.com

terre-et-famille.fr