Les pièges du débat sur les évolutions historiques de la Res Publica


Par Valérie Bugault – le 7 janvier 2019

[…] Il est en effet intéressant, et sans doute non contestable, de savoir que le concept de « Res Publica » a subi, au temps de la Rome antique, de sérieuses variations tant quantitatives que qualitatives.

Néanmoins, ce genre d’analyse comporte, en particulier lorsqu’elle est mise en parallèle avec les temps républicains actuels, un biais intellectuel et cognitif. Une telle mise en perspective historique du concept de république a pour effet direct de tronquer les débats institutionnels en les enkystant définitivement autour du seul concept de République, avec, en arrière-fond, l’idée que la République instaurée en 1789 est incontournable.

Or, précisément, les républiques du XVIIIe siècle ne sont pas nées par hasard ou par la simple nostalgie des temps antiques. Les républiques du XVIIIe siècle sont nées de la volonté d’une nouvelle caste dominante, celle de la bourgeoisie menée par les banquiers, de prendre le pouvoir politique à un ordre ancien dominé par l’aristocratie et le clergé.

Il est ici impératif de constater que l’ordre politique de l’Ancien Régime était donc, tout imparfait qu’il était, fondé sur deux forces de valeur quasi égale et qui se faisaient face ; ces deux pouvoirs agissaient comme un contre-pouvoir l’un sur l’autre, libérant au passage un espace public libre. C’est justement sur cet espace de liberté qu’a pu se développer la bourgeoise commerçante et financière.

Or, avec l’avènement des républiques du XVIIIe siècle, la domination par, d’une part l’aristocratie et, d’autre part, le clergé catholique, a laissé la place, sous couvert de « bien public », à la domination de la seule caste de la bourgeoisie, menée par les banquiers commerçants. Pour résumer, une domination bicéphale a laissé la place à une domination monocéphale, dont nous voyons aujourd’hui l’aboutissement. Or, cette domination des banquiers commerçants est restée anonyme, elle s’est hypocritement cachée derrière :
1.Des institutions politiques organisées autour du principe de « mandat représentatif » ;
2.De belles pétitions de principes telles que la revendication de la liberté pour tous, alors qu’il s’agissait principalement de la liberté du commerce… de la libre concurrence qui bénéficie au bien commun, en oubliant de préciser qu’en système concurrentiel, seuls les plus forts s’en sortent…. Alors précisément que les critères de détermination « des plus forts » étaient fondés sur des règles, non dites, d’interprétation extrêmement flexible : ainsi, acquérir une fortune par malversations, assassinats et autres vilénies, n’en reste pas moins un signe que l’auteur de ces méfaits est « le plus fort ». La liberté de laquelle sont nées les républiques du XVIIIe siècle fait bon cas de la morale, de la droiture et de la Justice au profit de ce qui s’apparente juridiquement de facto à la glorification de la « voie de fait ».

Pour résumer, il faut constater que la liberté proclamée par les républiques du XVIIIe siècle se cache derrière des institutions politiques fondées sur la prééminence des Parlements dont les membres sont cooptés par des partis politiques avant que leur élection ne soit entérinée, sur fond de nombreuses et très opaques tractations médiatico-politiques, par un public pris en otage. Ce public – le peuple – étant dans l’incapacité totale et définitive de sanctionner les actions particulières prises par ses représentants autrement que quelques années après les faits en votant pour d’autres individus élus dans des conditions tout aussi fallacieuses et pernicieuses.

Pour parler clairement, les parlements, d’origine anglaise, généralement déployés dans le monde depuis le XVIIIe siècle ne sont rien d’autres que la vitrine présentable du fait que le pouvoir politique échoit désormais à des « partis politiques ». Or, lesdits partis ne peuvent vivre que s’ils sont financés, ce qui permet aisément aux puissances d’argent d’en prendre le contrôle. Cette prise de contrôle est d’autant plus aisée que l’accaparement généralisé des richesses, par ces mêmes puissances d’argent, est atteinte.

Ainsi, le retour à l’analyse de la Res Publica des temps antiques ne doit pas cacher les raisons et le contexte de la naissance des Républiques des temps modernes ! Il est donc impératif, pour éviter toute manipulation intellectuelle, de rappeler que si l’on peut trouver des points de ressemblance – notamment dans la terminologie utilisée – entre la Res Publica antique et les républiques modernes, il faut impérativement garder à l’esprit que les raisons profondes de la réapparition, en Occident, de la République ne sont pas tant dues à la nostalgie d’un passé glorieux et libre, plus ou moins bien interprété et réapproprié, qu’aux contraintes de la prise de pouvoir politique par une nouvelle caste arrivée à maturité : celle des banquiers commerçants.

Valérie Bugault est Docteur en droit, ancienne avocate fiscaliste, analyste de géopolitique juridique et économique

Les pièges du débat sur les évolutions historiques de la Res Publica

De quelle violence parlons-nous, Monsieur le Président ?

La violence d’un régime qui s’est imposé par un génocide, celui des vendéens ?
La violence de ceux qui mirent en place les inventaires et la spoliation des biens de l’Eglise à la suite de la loi de 1905, envers et contre le peuple ?
La violence d’un matraquage intensif des esprits par l’éducation nationale pour désapprendre tout, y compris notre Histoire au profit de la théorie du genre et des « droits sexuels » ?
La violence des législateurs qui osent décréter la liste des sujets tabous ?
La violence du mépris de 54.8 % des français contre le traité de Lisbonne lors du référendum du 29 mai 2005 ?
La violence qui crée le déséquilibre partout et culpabilise ceux qui osent dire que l’immigration est un malheur pour tout le monde ?
La violence qui consiste à imposer ce qui serait bon pour les familles, à imposer le choix de l’école, les vaccins, le médecin et la médecine… ?
La violence qui consiste à rendre la vie des petites villes et villages impossible (loi NOTRe) ?
La violence qui consiste à ignorer, mépriser des millions de français qui manifestent pour le retour du bon sens et contre la loi Taubira ?
La violence qui consiste à défendre des hystériques aux seins nus (Femen), anges noirs de George Soros, contre des militaires français ou les gardiens de la cathédrale Notre Dame de Paris, fidèles à leur vocation de protecteur ?
La violence impliquée par la « marchandisation » de la vie à travers la PMA, la GPA, la manipulation génétique sans vergogne ?
La violence qui consiste à faire passer un chevalier pour un voyou et un voyou pour un chevalier ?
La violence qui transforme les femmes, « sentinelles de l’Invisible », en porteuses de matraques ?
La violence qui est hypocritement voilée sous le terme « plan de restructuration » des entreprises et qui masque le chômage et le déclin de l’investissement pour satisfaire les pulsions malsaines de quelques-uns ?
La violence qui installe la loi du plus gros (Uberisation) contre les petites entreprises ?
La violence qui détruit le service public ?
La violence qui est complice de la médecine qui rapporte ?
La violence qui pousse au suicide nos paysans ou à les faire tuer de deux balles dans le dos parce qu’ils s’opposent à l’industrialisation de l’agriculture, comme Jérôme Laronze le 20 mai 2017 à Sailly ?
La violence qui taxe à mort le travail pour financer l’idéologie dominante ?
La violence du soutien aux terroristes d’Al Nosra en Syrie ?
La violence qui consiste à tout faire plier devant l’argent ?
La violence qui a eu pour but de contrôler ce qui était vital (politique, économie, énergie, agriculture, santé, éducation, instruction, …) et qui maintenant a pour ambition ultime de contrôler la Vie elle-même ?
La violence qui finalement vous pousse à votre propre destruction ?

Si oui, Monsieur le Président, alors nous sommes d’accord, la violence est à combattre de toutes nos forces.

Stéphanie Bignon
Terre et Famille
Janvier 2019

Mardi 8 janvier : de la férie

…ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent des présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Mt chapitre 2

Le mot Épiphanie, qui signifie manifestation, correspond vraiment bien à notre fête ! A Noël, en effet, le Seigneur se révèle simplement aux bergers qui appartiennent au peuple juif, et sont des personnes humbles et discrètes. L’écho de cette annonce n’avait sans doute guère retenti plus loin que Bethléem… Mais lors de l’Épiphanie, c’est à des païens et à des savants que se manifeste le Seigneur, et bientôt tout Jérusalem et des peuples entiers seront au courant de la naissance du Roi attendu depuis les siècles ! L’Épiphanie manifeste donc avec éclat, que Jésus est le Sauveur de tous les hommes ! Toute à l’esprit cette glorieuse manifestation du Seigneur, l’Église ajoute d’ailleurs dans sa liturgie, l’évocation de deux autres manifestations rayonnantes de Dieu – que nous verrons plus tard – les baptême de Jésus et les noces de Cana…

L’Évangile indique qu’après avoir vu l’Enfant, les mages offrirent spontanément de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Ils ont vu le Seigneur et leur cœur change, devient généreux ! C’est le signe qu’ils ont reçu la grâce particulière attachée à la venue de Dieu sur terre ! Et nous, l’avons nous reçue cette grâce ? Sommes-nous devenus plus généreux ? Si nous sommes maintenant plus tournés vers la prière et l’étude de la foi, nous offrons au Seigneur un encens bien parfumé…. Si nous devenons généreux avec nos biens, spécialement pour soutenir l’Église et sa mission, nous Lui donnons un or splendide ! Et si nous veillons à mieux supporter les peines de la vie, et à soulager les pauvres autour de nous, nous apportons une myrrhe précieuse au cœur de l’Enfant. Serions-nous devenus d’authentiques rois mages ?

Pratique : Penser aujourd’hui à offrir au Seigneur un peu d’encens, d’or et de myrrhe.

Abbé Henri Forestier

Perles de culture n°194

Anne Brassié reçoit Philippe Maxence, rédacteur en chef de L’Homme Nouveau, pour son hommage à Alexandre Soljenitsyne. Et avec l’aide de Stéphanie Bignon, Yves de Fromentel nous présente le domaine de Beaulieu, son château et sa ferme modèle, en grave danger d’être vendu.

 

 

 

Mardi 18 décembre : de la férie

La quinzième année du règne de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée ; Hérode, tétrarque de la Galilée ; Philippe, son frère, tétrarque de l’Iturée et du pays de la Trachonitide, et Lysanias, tétrarque de l’Abilène ; au temps des grands prêtres Anne et Caïphe… Luc, chapitre 3.

J’anticipe un peu, avec ce passage de l’Evangile du quatrième dimanche de l’Avent, pour évoquer le troisième avènement du Seigneur : sa venue sur la terre la nuit de Noël. Cela faisait des millénaires qu’on l’attendait… Depuis Adam, le premier péché et la promesse, en passant par les patriarches, les juges, les prophètes, et toute la longue histoire d’Israël. Au jour choisi par le Père, à un moment de notre histoire et en un lieu précis, l’envoyé de Dieu, le Messie, va venir parmi nous, nous allons pouvoir le découvrir. Et ce sera l’émerveillement de Noël !

Nous avons gardé la marque de cet émerveillement à travers la tradition des crèches. C’est à l’exceptionnelle sensibilité de saint François d’Assise que nous devons ces crèches. Il avait bien lu l’Évangile qui disait que le soir de Noël, l’enfant Jésus qui venait de naître fut couché dans une crèche parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie. Luc 2. Une pauvre mangeoire pour accueillir le Seigneur venu sur la terre ! D’après Celano, son biographe, il disait : Je veux évoquer le souvenir de l’Enfant qui naquit à Bethléem et de tous les désagréments qu’il endura dés son enfance. Je veux le voir, de mes yeux de chair, tel qu’il était, couché dans une mangeoire et dormant sur le foin entre un bœuf et un âne. Il réalisa donc la première crèche vivante le 24 décembre 1223 à Greccio en Italie. C’est François qui prêcha à la Messe ce soir là, parlant avec tendresse du Bambino de Bethleem, et émerveillant tout le monde. Un assistant crût alors voir un enfant endormi dans la crèche se réveiller à l’approche de François. Et Celano de remarquer : L’Enfant Jésus était, de fait endormi dans l’oubli au fond de bien des cœurs…

François avait l’intelligence des saints. Il savait que nous avions besoin de voir… Il savait aussi qu’en faisant cette crèche, nous comprendrions de suite que le Seigneur était venu dans la réalité de notre monde, et pour chacun de nous. Et qu’alors, sans doute, les cœurs s’ouvriraient à la tendresse de Dieu…

Pratique : Lire le chapitre 2 de saint Luc (jusqu’au verset 20), devant une crèche.

Abbé Henri Forestier

Jeudi 6 décembre : saint Nicolas

Mot spirituel de l’Abbé Henri Forestier,

Saint Nicolas fut un saint évêque d’une popularité incroyable au moyen-âge, au témoignage de saint Thomas d’Aquin. Rome, à cette époque, comptait quelques 60 églises qui lui étaient dédiées. Il est bien difficile aujourd’hui de trier dans les récits de sa vie, ce qui est vrai de ce qui serait une pieuse exagération… Il naquit à Patara en Cilicie (actuelle Turquie) vers 270. Nicolas aimait à secourir les pauvres et les affligés, il sauva ainsi trois jeune filles de l’immoralité en leur faisant porter la somme d’argent dont elles manquaient pour leur dot. De même, par son intervention et ses prières, des marins furent sauvés de la mer déchainée, et trois officiers furent graciés d’une injuste accusation. Cette dernière histoire fut à l’origine de la gracieuse légende des trois petits enfants qui s’en allaient glaner aux champs… Il fut choisi comme évêque de Myre, et assista au Concile de Nicée qui condamna Arius. Il mourut le 6 décembre 350 en disant : Entre vos mains, Seigneur, je remet mon esprit, son corps fut enlevé de Myre par des marchands qui conduisirent ses reliques à Bari en 1087. A Bari, comme un signe de sa grande charité, une huile bénéfique sort de ses ossements…

Aujourd’hui encore, c’est au jour de sa fête que l’on célèbre Noël dans les pays germaniques : Saint Nicolas visite les enfants en compagnie du père fouettard, et ils distribuent les cadeaux aux méritants et les punitions aux désobéissants ! Le Ciel punit le mal, et récompense le bien… Quoi de plus juste et naturel ? Mais pourquoi alors tant de grandes personnes oublient aujourd’hui ce qu’enfants, ils comprenaient si bien ? Pourquoi les confessionnaux sont-ils si délaissés et pourquoi le souci d’une vie pure est-il complètement absent de la mentalité contemporaine ? Ah, si nous pouvions, le temps d’un Avent, redevenir enfants…

Pratique : Aujourd’hui nous veillerons à réparer, par une bonne action, le mal que nous aurions pu commettre.

Jaune de colère !

Une des premières préoccupations de Terre et famille est la dénonciation de la fausse écologie (lire par exemple, https://terre-et-famille.fr/fumier/). Terre et Famille ne peut donc rester sans prendre position face à cette réaction des « Gilets jaunes ».

La « transition écologique » est un mensonge, le faux nez et la nouvelle locomotive de la « globalisation ». Cette dernière se résume à la volonté de supprimer toute résistance à l’enrichissement sans limite de quelques « marchands du Temple » qui n’ont de patrie que l’argent.

La véritable écologie n’est donc pas compatible avec un système global ! (Voir le film- documentaire de Coline Serreau, « Solutions locales pour un désordre global »)
Dans un pays où l’Etat est entre les mains des bénéficiaires de ce système, voici résumé, le processus d’asservissement des populations :
– Produire n’est plus prioritairement destiné à répondre à un besoin réel mais à enrichir quelques-uns aux dépens de tous les autres et des ressources naturelles.
– Pour satisfaire l’actionnariat des « grands groupes » et augmenter « l’augmentation » de sa marge annuelle, il faut diminuer les coûts de production.
– Produire loin, grâce à des petites mains peu exigeantes, rapporte à ces financiers qui sous prétexte de baisser les prix, augmentent leur marge aux dépens des salaires, de l’investissement et de la recherche.
– La propagande nous a vanté que « les prix bas ont permis la consommation de masse…et que nous en profitions tous » … mais à quel prix pour NOUS qui payons la note ?
– Nous avons progressivement accepté d’être rendu dépendant de cette consommation et avons vécu à crédit. Aujourd’hui nous ne sommes plus solvables : le taux de chômage est insoutenable, le travail est ailleurs et le bilan environnemental est catastrophique, les marchandises sont produites et transportées loin sans autre considération que le profit à court terme.

Alors que faire devant ce naufrage ? Selon le gouvernement… financier, il faut toujours plus « globaliser ». Mais « globaliser » nous ruine… alors il faut taxer. Prendre ce qui nous reste sous prétexte de financer la fameuse « transition écologique ». Taxes prohibitives qui ont pour but de rendre la vie impossible aux habitants d’agglomérations de moins de 10.000 âmes. Comment travailler, créer, vivre quand les écoles, les hôpitaux, les médecins, les bureaux de poste, les administrations, les banques désertent nos petites bourgades et que ces services ne sont plus accessibles qu’au bout de déplacements toujours plus longs, toujours plus taxés ?
La loi NOTRe, Nouvelle Organisation Territoriale de la République (lire, https://terre-et-famille.fr/la-loi-notre-tue-les-communes/ ) a trouvé un puissant outil pour détruire nos villages et nous déraciner : « la transition écologique » !

Donc, sous prétexte d’écologie, nous devons toujours plus « globaliser » et tous vivre en ville !
Comme nos pseudos représentants de l’Etat semblent ne pas être en mesure de comprendre leur propre incohérence, nous allons leur expliquer :
Economie, vient du grec « oikos », la maison et de « nomos », gérer. Donc, l’économie c’est d’abord gérer sa maison, puis un ensemble de maisons, les villages, puis un ensemble de villages, les provinces, puis un ensemble de provinces, la France… Mais l’échelon de base reste la maison ! Même dans une économie à l’échelle du monde, la référence, l’unité, la brique qui constitue toutes les constructions économiques, est la maison.
Si la gestion de la maison est rendue impossible, à terme ce sont les échanges internationaux qui deviennent impossibles. Le mépris de cet échelon est une faute grave parce que c’est aller contre la nature, parce que c’est déconstruire au lieu de construire !
L’application d’une véritable subsidiarité qui redonnerait à chaque maison la liberté de se gérer dans la mesure de ses compétences est la base d’une véritable écologie. Permettre à qui le veut de rester sur la terre familiale, de vivre à la campagne et donc d’éviter l’engorgement des infrastructures urbaines, est essentiel. La pollution étant due à la concentration, il conviendrait d’alléger considérablement la pression fiscale pour que vivre de son travail partout en France soit possible !

Alors messieurs, globalisation ou écologie ? Là est la vraie question. Sachez que vous êtes démasqués car nous sommes de plus en plus nombreux à savoir que vous répondez « globalisation » et que l’écologie est en réalité le cadet de vos soucis … un cadet abandonné ! Vous méprisez le réel mais la réalité des « Gilets jaunes » va vous chasser !

Stéphanie Bignon

Terre et Famille, novembre 2018.

 

Fumier !

 

Il était une fois un jeune couple désireux de s’installer dans la belle province de Normandie, afin d’y couler des jours heureux et d’y fonder une famille. A l’hiver 2017, ils trouvent enfin la maison de leurs rêves : une ferme datant de 1829, sise sur près de treize hectares de terres. Que demander de mieux ?
Au printemps suivant, ils peuvent enfin emménager ! Bien vite, les cartons sont déballés, les meubles assemblés, la vaisselle rangée : il est alors temps de se mettre au travail… dans le jardin et dans les prés. Treize hectares, c’est beaucoup pour deux chevaux et un poney, appartenant aux nouveaux propriétaires. L’idée de louer les prés à d’autres cavaliers en mal de pâtures pour leurs montures germe alors dans l’esprit du jeune couple. Aussitôt dit, aussitôt fait : les clôtures sont réparées, et les abreuvoirs nettoyés. Les premiers clients se présentent alors, timides, étonnés de retrouver de la vie dans ce haras aux prés dormant depuis de nombreuses années.
Afin d’accroître la visibilité de leur pension de chevaux, le jeune couple demande une inspection sanitaire des lieux, nécessaire pour recevoir l’agrément de la Fédération Française d’Équitation (FFE). Au moment de l’inspection, tous les signaux sont au vert, sauf un : la fumière ! En effet, ce lieu où le crottin des chevaux passant la nuit au box est entreposé n’est pas aux normes : il devrait posséder une dalle en béton et être mieux isolé, afin de ne pas contaminer les sols. L’écologie, Messieurs dames ! Pensez à vos enfants : souhaitez vous leur léguer une terre acide, stérile, polluée ?
Bien sûr que non Monsieur l’inspecteur ! Mais laissez nous vous expliquer ce qu’est véritablement l’écologie… Cette fumière est encadrée de palissades en bois auxquelles est accolé notre poulailler. La décomposition du fumier, grâce à des millions de bactéries et d’insectes provenant du sol dont vous voulez nous couper par du béton, dégage une chaleur de 70 degrés. Le bois étant une matière naturelle perméable, il laisse passer cette chaleur à l’intérieur du poulailler où nos cocottes vivent confortablement et pondent quotidiennement toute l’année, même en plein hiver lorsque les température dégringolent en dessous de zéro. Ainsi, nous consommons des œufs frais n’ayant pas nécessité de transport routier ni de conditionnement plastique, ce qui réduit d’autant notre emprunte carbone.
Et puis, Monsieur l’inspecteur, regardez notre potager, nos courgettes énormes, nos concombres innombrables, nos tomates géantes. Ce festival de légumes pousse les pieds dans le fumier. Nous le transportons chaque automne et l’épandons en couche épaisse sur nos zones de culture afin de les enrichir. Cet engrais naturel est un véritable or noir : il amende les sols en leur apportant de la matière organique et nourrit de nombreux insectes – notamment des vers de terre – qui, en le décomposant, aèrent et ameublissent le sous-sol. Ce n’est pas un hasard si le coq français chante les pieds dans le fumier : c’est qu’il sait reconnaître sa richesse nourricière !
Non. Monsieur l’inspecteur n’est pas d’accord : il est là pour faire appliquer un règlement et, dans ce règlement, il est dit que le fumier pollue, qu’il faut l’isoler des sols et l’évacuer à force de camions ; il n’y est pas dit que l’on peut créer une organisation circulaire où les déchets des uns créent la nourriture des autres, sans produit de synthèse, sans émission de dioxyde de carbone, et sans déperdition d’énergie.
Le jeune couple remercie alors l’inspecteur pour ce cours d’écologie politique et décide de rester fidèle à l’écologie naturelle : ils se passeront bien de label ! Un an plus tard, leur pension de
1/2
chevaux est remplie : quatorze équidés s’ébattent dans leurs prés et produisent des crottins qui continuent d’alimenter la fumière, pour le plus grand bien des poules et du potager.

HRC.

Paysannerie : disparition programmée ?

Sur Radio Courtoisie, Rémi Bonnevialle, assisté de Jacqueline Loevenbruck, reçoit :
◾Dominique Florian, directrice de l’IRABE
◾Pierre Hinard, ingénieur agronome, éleveur et agriculteur
◾Notre ami, Yves de Fromentel, éleveur et agriculteur
◾Pierre Benard, professeur de littérature, écrivain
◾Eric Hamers, diamantaire, maître d’art, meilleur ouvrier de France