Jeudi 22 juillet : Sainte Marie Madeleine

 

Prenez part à ma joie vous tous qui aimez le Seigneur, car celui que je cherchais m’est apparu.Et tandis que je pleurais auprès du sépulcre, j’ai vu le Seigneur ! Tiré de la liturgie du jour.
Qui était sainte Marie-Madeleine ? La question peut sembler bizarre, mais elle ne l’est pas ! L’Evangile mentionne en effet à trois endroits différents une femme qui pourrait lui correspondre: La pécheresse qui arrosa les pieds de Jésus de ses larmes au chapitre 7 de saint Luc (L’évangile du jour). Marie de Béthanie, la sœur de Marthe et Lazare. Vous savez, celle qui écoutait, captivée, les paroles de Jésus tandis que sa sœur faisait tout le service… Et enfin Marie de Magdala, délivrée de sept démons par notre Seigneur, et qui fut témoin de la mort et de la résurrection du Seigneur. Voilà pourquoi en occident, avec saint Grégoire et saint Augustin, on pensa que ces trois femmes n’en faisaient qu’une ! Mais en Orient la Tradition est de fêter ces trois femmes comme différentes.
Sans prétendre trancher cette querelle, je remarquerai simplement que saint Marie-Madeleine fut immensément aimée des chrétiens au cours des siècles. Elle est un tel signe d’espérance pour les pécheurs que nous sommes tous ! Comme le dit saint Grégoire, quand on entend Jésus dire que ses péchés sont pardonnés parce qu’elle a beaucoup aimé, on a plus envie de pleurer que de discourir… Et avec tous les chrétiens des siècles passé, nous prions sainte Marie Madeleine de nous monter ce chemin du pardon des péché et du véritable amour ! Sainte Marie Madeleine, priez pour les pécheurs, priez aussi pour nos provençaux qui vous ont choisi comme patronne !
Pratique : Dans notre prière, n’oublions pas de dire au Seigneur que nous l’aimons.

Vendredi 2 juillet : Fête de la Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie

Quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit dans son sein… Tiré de l’Evangile du jour.
La fête de la Visitation semble d’abord avoir été célébrée en occident par l’ordre franciscain qui la plaça au 2 juillet, jour octave de la fête de saint Jean-Baptiste (qui est au centre de cette fête). Plus tard on l’étendit à l’Église universelle pour demander à Marie la fin du grand schisme d’occident. Mais avant d’être une fête chrétienne, elle est un événement biblique étonnant.
C’aurait pu être une simple visite… Une visite comme on en fait parfois nos vies, une visite de courtoisie, de charité envers une cousine déjà âgée qui attend un enfant. Mais voilà, Dieu en avait décidé autrement… Quand Marie salua sa cousine, un événement de la grâce se produisit. A travers les mots de bienveillance de Marie, Jésus illuminait saint Jean-Baptiste dans le sein de sa mère. Et Jean-Baptiste se mit lors à danser de joie, et sa mère, Élisabeth, illuminée du Saint-Esprit, comprit tout à coup ce qui venait de se passer. Son Dieu se trouvait devant elle, versant déjà ses grâces à profusion, et sa petite cousine en était la mère glorieuse. Il y avait bien de quoi chanter les merveilles de Dieu !
Des siècles après, l’émerveillement d’Elisabeth se continue pour nous ! Ainsi Marie est si puissante sur le Cœur de Dieu ? Ainsi la charité est capable de faire des merveilles ? Ne passons pas à coté de l’amour que nous indique aujourd’hui le Seigneur et qu’Il attend de nous…
Pratique : une visite par amour pour Dieu.

Abbé Henri Forestier

Journal de bord d’une française en Italie, épisode 4.

 

Le temps a passé. Les deux jeunes femmes ont fermé leur café. Je les ai croisées hier. Elles ouvrent une boutique ailleurs, cette fois dans l’alimentaire. En cas de nouveau « lockdown », m’ont-elles dit, on ne devrait pas les contraindre à fermer. On ne ferme pas les « commerces essentiels ». Speriamo, m’ont-elles dit, fumant une cigarette à la porte de leur café vide. Je ne les verrai sans doute plus, car c’est ailleurs qu’elles s’installent.
La veille, je me suis rendue à l’anniversaire d’une camarade de classe de mon fils. Elle fêtait ses six ans. Le goûter avait lieu dans le hall d’entrée de l’habitation des parents, un palazzo du XVIIIe siècle. Les mamans parlent entre elles. Toutes ont retiré leur masque. Ici, il n’y a pas de flics. On parle bientôt du sujet phare : le covid et ses conséquences. L’une nous dit que son mari, atteint d’un cancer en phase 3, s’est vu imposer sur son dossier la mention covid. C’est rien, le cancer, c’est sûr. Le covid, même non décelé, est tellement plus important. Une autre, pharmacienne, renchérit : sa mère morte la semaine dernière est supposée avoir été emportée par le covid. Cette même pharmacienne et son mari ont dû se faire vacciner, de force. Après avoir d’abord refusé, le conseil de l’ordre des pharmaciens italiens les a menacés de fermer leur officine. Pour ne pas se retrouver à la rue, ils ont dû céder. Trois filles à charge, évitons de jouer les rebelles. Une autre raconte la manière dont s’est passé un récent mariage : contrôle des tests à l’entrée, certains restés dehors. Rosita, la pharmacienne, a le regard doux et un peu résigné. Elle est croyante et s’en remet à Dieu. Que seront les conséquences de ces vaccins dans 20, 30 ans? Nos enfants auront-ils la force d’affronter ce qui risque de se produire alors? Ils sont là, nos enfants, courant après des ballons multicolores sur le carrelage en terre cuite patiné par le temps. C’est bien que nous nous soyons enfin rencontrées, dit Rosita. Avec tous ces événements, les parents d’élèves n’ont même pas pu faire connaissance. Et pour se retrouver sans devoir montrer patte blanche à qui que ce soit, les parents ont choisi pour lieu de fête l’entrée sombre, quoique sublime, de leur immeuble du centre-ville. Le covid a tué la société, lâche soudain Mira, une Russe en courte robe moulante et aux lèvres refaites. Toutes les femmes présentes sont d’accord. Ils ont tué la société. La petite souffle fièrement les bougies de son gâteau d’anniversaire. Six ans!  Speriamosperiamo qu’en septembre, les choses ne vont pas recommencer. Oh si, certainement, déclare la femme du cancéreux, le teint rendu livide par la fatigue. C’est comme pour les guerres mondiales, on en a pour 5 ans. Je réalise que tous, ici, ce petit groupe de parents réunis à l’abri des pierres fraîches et silencieuses, sont unis par un secret commun : le covid nous tue, mais pas comme le disent les médias.
À la fin de la fête clandestine, où pas un « geste barrière » n’a été respecté, les femmes et leurs enfants sortent dans la rue par petits groupes et, rejoignant l’animation de la ville, remettent leur masque.
Speriamo.