7e épisode de la Vie sans contact – Journal d’Italie

La plupart de nos amis italiens ont cédé à la propagande et se sont fait injecter la potion délétère à base d’ARN messager. Chacun a pris son temps, chacun a trouvé son excuse, quelques-uns ont choisi le mensonge.

La situation était très tendue. Nous étions catalogués comme des gens désobéissants et égoïstes. Tous les jours, nous le prouvions en n’entrant pas dans tel ou tel bâtiment public. Comment les fidèles du régime allaient-ils nous traiter?
Nos voisins roumains, qui mettaient leurs enfants à la même école que les nôtres, étaient je l’ai dit très paniqués. Le père, surtout, qui, bien que souffrant d’une maladie du coeur, ne voyait ni le jour ni l’heure de se faire injecter. La mère est restée quelques semaines dans notre camp mais, sous l’influence probable de son mari, a un jour cédé. Nous avions pourtant pris le temps de parler sur le chemin de l’école, et elle semblait inquiète des conséquences de ces injections et de la politique covidiste en général. Nous avions même déjeuné un jour ensemble, et elle semblait bien informée. Cependant, chaque conversation se concluait par un « je ne sais pas, on va bien voir », qui n’augurait rien de très solide quant à ses décisions. Car, pour nous, c’était déjà tout vu. Un jour, donc, au détour d’une conversation téléphonique au sujet d’un devoir de musique de son fils, elle m’informa qu’elle avait pris la décision de se faire piquer. J’ai vite renoncé à la dissuader. Le mari la travaillait sans doute au corps. Je lui ai dit : « c’est ton choix ». Elle répondit : « on verra bien ». Je ne sais depuis ce qu’elle est devenue.
Mes amis Chiara et Marco, chercheuse et avocat, ont très vite obéi aux ordres du parti. « C’est pour se protéger et protéger les autres », nous dirent-ils. A la sortie d’une messe, ils étaient là pour nous saluer. Puisqu’ils me demandaient comment nous allions, j’ai répondu que nous n’allions pas très bien, que cet apartheid était insupportable, que nous avions l’épée de Damoclès d’une suspension au-dessus de nos têtes, que nous faisions plus partie de la société selon leur premier ministre, que certains nous vouaient au napalm. Avec le recul, je ris de ces injures, mais sur le coup, l’angoisse était réelle et la vie de tous les jours insupportable. Je leur ai dit que ce produit était en cours d’expérimentation, qu’ils étaient donc des cobayes, ce que je ne souhaitais pas. Marco me répondit : « Mais alors vous devrez payer pour vos soins d’hôpitaux! ». Mon sang n’a fait qu’un tour. « Ah bon! Déjà, moi, avec mes impôts, je paie pour tes foutus vaccins, et on ne m’a pas demandé mon avis! Ensuite, si l’on suit ta logique, il ne faut plus accepter à l’hôpital ni les fumeurs, ni les drogués, ni les alcooliques, ni les suicidaires. C’est de leur faute! Et enfin, es-tu bien sûr de rester chrétien en disant cela?? ». Fin de la discussion. Il était inutile d’aller plus loin. « C’est mon choix », dit-il. « Très bien, et moi c’est le mien ».
Avec Chiara, j’eus un jour quasiment une dispute. Elle avait du mal à comprendre que je ne puisse pas aller ici et là selon mes désirs. « Eh non, je n’ai pas de pass, Chiara, je ne peux pas faire tout ça ». Puis je l’interrogeai sur son usage du pass. Je lui dis franchement, lui exprimant toute ma douleur, que voir des gens, des amis, utiliser ce pass me révoltait, me décevait, me blessait profondément. Nous avons discuté je crois trois ou quatre heures ensemble et elle dut être épuisée. « À chaque fois que tu utilises ton pass, pour prendre ton train, aller au musée, à la poste, en vacances, etc., n’es-tu pas en train de voter pour ce système de discrimination? N’es-tu pas en train d’y apporter un plébiscite? Sais-tu quelle est la vie de ceux qui n’en ont pas? Et je ne parle pas de nous, qui somme toute vivons encore à peu près bien, mais de ceux qui se retrouvent à la rue, sans emploi, sans revenu, avec des enfants sur les bras? » Elle me répondit qu’elle n’approuvait pas ces mesures, qu’elle avait fait ce « vaccin » pour des raisons médicales uniquement, et que puisqu’elle avait un pass elle l’utilisait. Bref, la banalité du mal. Je lui dis que j’aurais apprécié une vraie solidarité (autre que d’aller pour moi à la poste) et une vraie opposition publique. Ce fut trop pour elle. Elle me dit que « pour notre amitié », il fallait faire attention à ce que je disais, que j’étais dure. Il y eut une période d’incertitude entre elle et moi, mais, je jour de Noël, elle vint avec Marco nous apporter un Pandoro de la meilleure boulangerie de la ville. Nous avons ensuite évité de parler de Covid, ce qui facilitait les échanges mais créait un tabou gros comme un éléphant au milieu du couloir.
Deux amis très chers me déçurent amèrement, chacun dans son style propre.
Paolo, mon professeur de viole devenu ami, chez qui nous avions déjeuné une fois ou deux en été, chez qui j’étais allée jouer plusieurs fois avec Marco, et qui venait chez moi, à la bonne franquette, me donner des cours. Un jour que nous avions cours, il m’envoya un message en mauvais français me demandant un test. Je crus ne pas comprendre. D’abord, il était vacciné, alors que craignait-il de moi? Si son truc marche, il ne devait pas avoir peur. En fait, il avait cédé à la propagande qui faisait de nous des dangers publics, quelles que soient les circonstances. Il ne fallait plus nous côtoyer avant que nous nous soyons conformés, c’était cela le message, et cela n’avait rien de sanitaire. J’ai relu plusieurs fois le message : c’était bien un chantage : soit je brandissais un test négatif sur le pallier de ma porte, soit il ne franchissait plus ce pallier. Je lui ai répondu qu’il était le bienvenu chez nous comme d’habitude et sans condition, mais que s’il avait peur, eh bien, qu’il ne vienne pas. Il n’est pas venu, prétextant ses responsabilités par rapport aux élèves du conservatoire, à sa famille (tous vaccinés donc théoriquement protégés), etc. Je ne l’ai plus jamais revu, mais il m’a écrit plusieurs fois pour prendre de mes nouvelles et dire que nous avions passé de beaux moments musicaux ensemble… J’en garde de mon côté un souvenir amer.
L’autre amie dont l’attitude m’a déçue est Anna, notre voisine. C’est une dame d’environ 75 ans, dynamique, musicienne, polyglotte, guide touristique, catholique cultivée. Elle était devenue une grand-mère pour les enfants, et, le samedi soir, nous dînions souvent ensemble, chez elle ou chez nous. Nous avons même passé des vacances à la mer ensemble. Pendant un certain temps, elle a refusé l’injection. Elle fréquentait une petite communauté de Franciscaines résistantes qui la confortaient dans ce choix. Puis, un matin, elle est venue m’informer de son désir de se faire piquer, par honnêteté envers nous. Je lui ai dit d’attendre, de ne pas faire de bêtise, qu’il valait mieux se priver de chant quelque temps que d’en être totalement empêchée ensuite par un handicap, ou pire… Elle opina. Nous en sommes restées là. Le sujet ne fut plus abordé. Cependant, son port intempestif du masque me faisait douter de sa résistance. La supérieure du monastère qu’elle fréquentait lui avait pourtant dit que ce masque la rendrait malade. Puis, j’appris qu’elle prenait bus et trains, qu’elle se rendait à Rome pour un concert, logeait dans une communauté religieuse (soumise au pass), reprenait ses visites touristiques… « Mais, dans le train, Anna, on ne t’a pas demandé de pass? », demandai-je un jour naïvement. « Non… ». Aujourd’hui Anna est bloquée chez elle. Depuis deux mois une veine de sa jambe est bouchée.

La corrida ou l’euthanasie ?

Mes poules et leur coq vivent en liberté le jour et la nuit ils se protègent dans le poulailler. Le risque de me faire prendre des volailles par le renard en journée est très élevé surtout au printemps.

Cependant l’ouverture matinale du poulailler provoque toujours la même excitation et le même empressement chez mes gallinacés. Comme si la vie ne valait d’être vécue qu’en liberté… au risque de la perdre. La liberté sans le risque n’existe pas et la vie sans la liberté ne vaut rien, m’enseignent mes poules. Notre choix aujourd’hui, plus crucial que jamais, se situe là : sortons-nous du poulailler ou pas ? Acceptons-nous le prix de la liberté ? Et ne pas l’accepter nous protège-t-il de mourir ? Certains voudraient nous faire croire que rester dans le poulailler est le gage de la sécurité, d’une vie paisible et sans risque de mourir.

Lors de l’épidémie de grippe aviaire (H1N1) en 2009, nos poules devaient rester confinées ou… être abattues. Beaucoup d’entre nous ont abattu leur basse-cour sous les menaces de sanctions financières. Je me souviens avoir refusé ces brimades et bravé les interdits en annonçant que si nous acceptions, bientôt c’est nous que nous confinerions sous les mêmes prétextes fallacieux… J’étais cependant loin d’imaginer qu’ils oseraient et surtout que nous accepterions !

Onze ans plus tard… au mieux l’homme est traité comme un animal, au pire comme une maladie de la terre. Cette gradation dans l’hérésie pagano-écologiste vise à détruire l’homme et finalement la Création tout entière.

Nos lointains ancêtres peignaient des bovins et des chevaux dans des cavernes. A Lascaux, 18 000 ans plus tard nous restons fascinés devant ce que ces fresques expriment de continuité, d’intemporalité, d’humanité. Il nous est rappelé notre place dans la Création, les taureaux dessinent rarement leur admiration et leur gratitude…

L’homme de Lascaux me parle et nous nous comprenons, mais le zombie de notre siècle triple injecté à trottinette électrique m’est totalement étranger, impossible de le comprendre.

Ce nouvel homme, cette anti-créature révolutionnaire ne mange plus de viande et estime qu’il doit « sauver » le climat à tout prix. Dans cet esprit il défend le droit des animaux, il combat l’élevage, la chasse à pied, à courre et la corrida.

Cependant, il ne voit aucun inconvénient à l’abattage rituel des animaux, il milite pour le droit à l’avortement de confort, il prépare l’euthanasie de ceux qui l’encombrent, accepte l’omniprésence de l’Etat dans sa vie jusqu’à la résidence surveillée pour lui et sa famille et tout cela au nom de la liberté, de l’égalité et de… la fraternité !?

Le taureau de corrida d’un noir abyssal, la force pure, la vie dans son exubérance est au milieu de l’arène. Il est la pupille d’un œil de pierre deux fois millénaires. Il est la porte d’entrée vers les racines les plus anciennes, les plus profondes, vers l’âme de l’humanité.

Le torero brave et finalement soumet la bête de combat. Pourquoi le torero risque-t-il sa vie, pourquoi fait-il de ce risque une œuvre d’art et pourquoi les spectateurs vibrent-ils à la beauté, la force, le courage, la virtuosité et la noblesse du combat ? Pour nous rappeler le sens de l’honneur ! Et ce rappel est bien utile quand un simple virus nous fait oublier nos grands-parents dans des mouroirs pour finir dans des sacs en plastiques ou encore quand une fille, une sœur sont repoussées, privées de réunion familiale parce qu’elles sont cas contacts ou ne sont pas injectées.

La corrida n’est pas le sacrifice d’un bouc émissaire, le matador s’expose comme ne s’expose pas le sacrificateur dans un abattoir halal ou cacher.

Il ne s’agit pas de donner la mort mais de confirmer notre vocation d’être humain.

Nier le péché originel c’est nier la mort et l’éternité tout à la fois. En niant l’évidence de la mort, celle-ci furtivement se glisse partout dans un pourrissement généralisé. La corrida nous met à notre juste place d’intendant de la Création et face à notre fugace mais noble existence pourvu qu’elle soit libre.

Nous ne sommes libres que d’aimer. Nous avons oublié d’aimer parce que nous avons progressivement oublié d’être libre.

Stéphanie Bignon

HOMMAGE AUX NON-VACCINÉS, du général Christian Blanchon de l’armée Française

Même si j’étais entièrement vacciné, j’admirerais les non-vaccinés pour avoir résisté à la plus grande pression que j’ai jamais vue, y compris de la part de conjoints, de parents, d’enfants, d’amis, de collègues et de médecins.
Les personnes qui ont été capables d’une telle personnalité, d’un tel courage et d’une telle capacité critique incarnent sans aucun doute le meilleur de l’humanité. On en retrouve partout, dans tous les âges, niveaux d’éducation, pays et opinions. Ils sont d’un genre particulier ; ce sont les soldats que toute armée de lumière souhaite avoir dans ses rangs. Ils sont les parents que tout enfant souhaite avoir et les enfants que tout parent rêve d’avoir.
Ce sont des êtres au-dessus de la moyenne de leurs sociétés, ils sont l’essence des peuples qui ont construit toutes les cultures et conquis les horizons. Ils sont là, à vos côtés, ils semblent normaux, mais ce sont des super-héros.
Ils ont fait ce que les autres ne pouvaient pas faire, ils ont été l’arbre qui a résisté à l’ouragan des insultes, de la discrimination et de l’exclusion sociale. Et ils l’ont fait parce qu’ils pensaient être seuls, et croyaient être seuls.
Exclus des tables de Noël de leurs familles, ils n’ont jamais rien vu d’aussi cruel. Ils ont perdu leur emploi, ils ont laissé leur carrière sombrer, ils n’avaient plus d’argent… mais ils s’en fichaient. Ils ont subi d’incommensurables discriminations, dénonciations, trahisons et humiliations… mais ils ont continué.
Jamais auparavant dans l’humanité il n’y a eu un tel « casting », nous savons maintenant qui sont les résistants sur la planète Terre.
Des femmes, des hommes, des vieux, des jeunes, des riches, des pauvres, de toutes races et de toutes religions, des non vaccinés, les élus de l’arche invisible, les seuls qui ont réussi à résister quand tout s’est effondré.
C’est vous, vous avez passé un test inimaginable que beaucoup des marines, commandos, bérets verts, astronautes et génies les plus coriaces n’ont pu surmonter.
Vous êtes fait de l’étoffe des plus grands qui aient jamais vécu, ces héros nés parmi les hommes ordinaires qui brillent dans l’obscurité.

6e épisode de la Vie sans contact – journal d’Italie

Il me restait l’Église.

Je confiai mon désarroi à trois prêtres de la paroisse que je fréquentais. L’un après l’autre.

Don F., rencontré dans la rue, me demanda comment nous allions. J’ai dit : mal. La réponse évidemment le surprit. J’ai dit que nous étions en sursis, que nous risquions d’être expulsés d’Italie. Je ne pouvais plus rentrer dans l’école des enfants. Mon mari risquait de perdre son travail. Tous les travailleurs d’Italie doivent être vaccinés ou présenter un test négatif pour pouvoir travailler (tarif des tests : 250 euros par mois). Les plus de cinquante doivent être vaccinés sous peine d’amende. J’ai dit : comment voulez-vous que ça aille? Pour lui, évidemment vacciné, cette histoire semblait rocambolesque. Les gens soumis ne se rendent pas compte de ce que les autres vivent. Et s’ils l’apprennent, le plus souvent ils disent : mais alors, faites-vous vacciner et vous serez tranquille! J’ai demandé au prêtre :

– Que ferez-vous si l’on vous demande de contrôler les pass à l’entrée de votre église? Que ferez-vous si l’on vous oblige à n’autoriser que les personnes vaccinées?

– Non, ce n’est pas le cas, heureusement. On laisse entrer tout le monde.

– Pour l’instant oui, mais que ferez-vous si l’on vous demande de refuser les non-vaccinés dans votre église?

Déjà les non-vaccinés ne pouvaient plus entrer dans les églises pour les concerts de musique sacrée qu’il pouvait y avoir. N’était-ce pas hypocrite?

Il ne sut quoi répondre.

Ce fut une phrase commode et pleine d’espoir qu’il débita machinalement.

– C’est déjà le cas au Canada, vous savez. Seuls les vaccinés peuvent entrer dans les lieux de culte. Vous trouvez ça normal? Vous pensez que les sacrements ne s’adressent qu’à ceux qui obéissent au gouvernement ?

– Non…

J’appris plus tard qu’un évêque local avait écrit dans un journal qu’”un bon chrétien doit se faire vacciner”. Je croyais quant à moi qu’un bon chrétien était quelqu’un qui aimait Dieu et son prochain.

Don F. fut malgré tout un peu ébranlé par notre conversation. Mais, une fois de plus, le malaise fut sans doute mis sur le dos des états d’âme d’une femme sensible qui exagère beaucoup. Il dit qu’il prierait pour nous. Soit.

Le deuxième prêtre me reçut dans la sacristie. C’était un matin. Je rentrais de l’école et j’étais à bout. Des déclarations avaient été faites par Draghi selon lesquelles “les non-vaccinés ne font plus partie de la société”. J’ai dit au prêtre :

– Je vois d’ici les camps.

Il ne dit rien. J’avais cette fois affaire à un homme empathique.

Je lui demandai s’il y avait des discriminations justes et des discriminations injustes. Il répondit non, tout rejet est en soi mauvais, quel qu’en soit le motif.

J’ai demandé :

– Pourquoi devrais-je faire allégeance à Nabuchodonosor? Qui est mon maître : l’État ou Dieu? Et Dieu ne m’a-t-il pas donné une conscience, que l’Église est censée respecter?

– Si. Vous avez raison.

– Alors pourquoi l’Église se plie-t-elle à Nabuchodonosor? Pourquoi vous vaccinez-vous tous? Pourquoi les masques dans les églises? Les hosties au goût de gel hydro-alcoolique, franchement, je n’en peux plus.

Il était désemparé.

– Pourquoi vous, hommes de Dieu, ne réagissez-vous pas? Pourquoi laissez-vous des gens dans le malheur ? Vous ne savez pas que des milliers de personnes sont jetées dans la rue comme des moins que rien, privées de leur travail sous prétexte qu’ils estiment ne pas devoir recevoir cette injection expérimentale ? Ne vous sentez-vous pas responsable ? Ne croyez-vous pas avoir un mot à dire, au sujet de la charité ?

Il eut une bonne réaction, et je rentrai chez moi relativement en paix, ne serait-ce que d’avoir vidé mon sac.

Quelque temps après, j’appris que le président de la région Campanie avait déclaré que, “pour les non-vaccinés, il ne reste plus que le napalm”. Un médecin de Palerme déclara plus tard que “pour les non-vaccinés, il faudrait bien des camps de concentration”.

“Mais ça, c’était les lois d’Hitler”…

Quelqu’un m’apprit que, non content d’appliquer l’apartheid au Vatican, le pape avait affirmé que les non-vaccinés étaient des “négationnistes suicidaires”.

Nous étions à la veille d’une fête consacrée à “l’unité de l’Église”. Le prêtre (un troisième) appela donc à prier pour cette unité. Venant d’apprendre l’injure qui nous était faite par le pape, je ne pus me retenir d’aller parler au prêtre à l’issue de la messe. J’étais passablement énervée.

– Voici ce que dit le Pape.

Je répétai la somptueuse formule.

– Comment pourrais-je prier pour l’unité entre catholiques, protestants et orthodoxes quand le chef de ma propre Église me crache au visage?
– Il ne vous crache pas au visage.
– Bien sûr que si.

Si j’insistais à ce point pour parler à ces prêtres et à ces religieuses, c’est parce que je croyais encore, envers et contre tout, qu’ils étaient dépositaires d’un enseignement supérieur, d’une vision unique, parce que divine, de l’être humain.

Après quelques paroles tendues de part et d’autre, il me répondit :

– L’Église a toujours obéi à l’État.

Première nouvelle! Les martyrs des premiers siècles seront ravis de l’apprendre.

Il se dirigeait vers la porte, m’invitant clairement à sortir. Je ne pus contenir mes larmes. Il me dit de prier.

– Prier, prier, c’est trop facile! Je veux des actes! J’aimerais des prises de position.

La femme hystérique avait encore frappé. On s’écarta de moi, on alla ranger les ustensiles de l’autel, sans même un au-revoir. J’eus droit à un sourire de commisération de la part de la dame du catéchisme.

– Les gens ont l’esprit chamboulé avec tout ce qui se passe, vous savez! Il ne faut pas leur en vouloir!

– D’accord, mais le pape! N’est-il pas censé prôner la paix, être au-dessus de tout ça ?

Pas de réponse.

Je ne remis plus les pieds dans cette église. Je n’avais plus vraiment de refuge.

Une française en Italie

5e épisode de la Vie sans contact – journal d’Italie

Le jour où les premières mesures de discrimination des non vaccinés furent appliquées (avec des tolérances partielles pour les “testés négatifs”), je me réveillai avec un sentiment d’angoisse. Une boule s’était nouée dans mon ventre et elle enflait à mesure que mes pas me conduisaient à l’école. Partagée entre la peur, la colère et l’espoir en un reste d’humanité, je tenais la main des enfants sans pouvoir leur adresser la parole. Les palais aux façades sculptées, les fresques colorées, les statues, l’ocre des murs, les niches abritant des petites Mères de miséricorde, qui m’avaient si longtemps enchantée, étaient noyés dans un brouillard. Plus rien n’avait de goût.

Une seule question me hantait : allais-je vraiment devoir rester à la porte? Cette école catholique, qui prône l’accueil de tous, allait-elle vraiment me rejeter, me trahir, m’arracher mes enfants à l’entrée, me regarder comme intouchable? La perspective d’un “oui” me faisait littéralement trembler. Ce “oui” n’aurait pas seulement signifié le rejet de ma propre personne, mais le reniement abject des bases mêmes du christianisme : le rejet du rejet.

Mon coeur battait à tout rompre quand j’ai franchi avec les enfants le porche d’entrée. Une employée de l’école, en petit tablier bleu, contrôlait effectivement les “pass”. Elle pointait aussi son pistolet-thermomètre sur le front des bambins. Quel geste atroce! À quoi habituait-on les enfants? Mon tour arriva.

– Green pass?

– Non. Mais j’ai une attestation médicale disant que je ne peux pas recevoir ce vaccin.

– Ah, bon, je ne sais pas… Il faut que je demande…

Je suis entrée par effraction. Telle fut du moins mon impression. La secrétaire rappliqua immédiatement. Elle qui m’appelait depuis plus d’un an son amie. Elle semblait vouloir se saisir de moi, qui étais déjà devant la porte de la classe de ma fille, âgée de 3 ans. Je fis voir mon certificat.

– Ca ne suffit pas, me dit-elle, tu dois avoir un pass. Il faut aller au centre de vaccination. C’est compliqué d’avoir une dérogation. Ca ne suffit pas, ton papier. C’est un médecin français? Non, ça ne va pas. Tu ne devrais pas être rentrée. Tu n’as pas le droit, c’est injuste par rapport aux autres.

Injuste par rapport aux autres ? À ce stade, j’étais en pleurs. L’institutrice eut pitié de moi et me prit par l’épaule.

– Ce la faremo, on va y arriver, me dit-elle.

Et elle m’expliqua que nous pourrions communiquer à travers le couloir, par des gestes ou des messages écrits. Quelle simplicité, en effet.

La secrétaire me raccompagna à la porte comme si j’étais une criminelle, devant le regard des autres parents, munis du « pass ».

Je ne pus jamais plus remettre les pieds à l’intérieur de cette école catholique.

Par la suite, il y eut quelques journées “portes ouvertes”, ce qui me fit bien rire. Car les portes n’étaient ouvertes qu’aux détenteurs de ce fameux sésame, sorte de carte du parti octroyant des privilèges au parfait citoyen.

Au cours de cette affreuse journée pendant laquelle je pleurai sans discontinuer ou presque, je réalisai que je ne pouvais plus entrer non plus dans un magasin non alimentaire ou pharmaceutique, ni même utiliser les transports en commun. Les bars et restaurants nous étaient interdits depuis longtemps déjà, tout comme les piscines, les centres de sport, de musique et de danse, mais à présent notre vie devait quasiment se cantonner au domicile. Je ne pouvais plus emmener mon fils en bus à son cours de piano. Ni aller chez la coiffeuse. Ni au musée, bien sûr. Ni au concert. Ni à l’hôtel si nous devions voyager quelque part.

Le lendemain, j’accompagnai les enfants à l’école dans un élan d’immense colère. Des arguments se massaient dans ma tête depuis mon éviction de la veille. Je ne voyais aucune raison valable à ces humiliations qu’on me faisait subir, et ce devant mes propres enfants, qui devaient voir chaque jour leur mère traitée comme une pestiférée. Ces arguments, philosophiques, bibliques, politiques, de simple bon sens, avaient besoin de s’exprimer, sous peine de me faire exploser la cervelle.

Je devais parler aux religieuses. Elles seules pourraient peut-être encore m’entendre. Inutile de discuter avec l’administration. L’administration “obéit”. Elle ne fait “que son travail”. Elle “respecte la loi”. C’est bien connu.

Ma voisine, qui venait de déposer ses enfants à l’école et qui était alors dans le même cas que moi, me croisa sur le trottoir.

– Ca va? Tu es sûre ?

Il paraît que j’avais une sale tête.

– Calme-toi, d’accord ?

– D’accord.

Mais je ne me calmai pas.

J’ai déposé les enfants à la porte, les confiant à la femme au pistolet. Je précise que j’ai refusé que l’on pointe cet étrange thermomètre sur le front des enfants. Le poignet ou le bras suffisaient. C’était même déjà trop. Et puis je suis allée dans le bureau d’accueil vitré dans lequel se trouvaient deux vieilles religieuses.

– Puis-je vous parler?

Immédiatement, je fus décomposée. Décomposée mais animée d’une force étrange, celle que m’avaient donnée tous mes arguments anti-discrimination martelés et remartelés pendant 24 heures.

Les religieuses, je crois, eurent un peu peur. Peut-être me prirent-elles pour une folle, ou pour une femme fragile en pleine crise de nerf.

J’ai demandé si elles trouvaient normal qu’on laisse des personnes, des parents d’élèves de leur école soi-disant accueillante et que l’on payait d’ailleurs assez cher tous les mois, à la porte d’entrée? Est-ce que Jésus aurait accepté cela?

– Non, c’est sûr que non, me dirent-elles.
– Eh bien alors? Pourquoi appliquez-vous ces règles injustes? Vous n’avez qu’à faire semblant de les appliquer, si vous craignez tant que ça la police.

J’ai dit encore beaucoup de choses, tout ce qui me passait par la tête, j’ai même mimé l’action de planter des clous dans les poignets et les pieds de Jésus, en leur disant : voilà ce que vous faites. Un peu rude, comme manière de s’adresser à des religieuses, j’en conviens. Mais aujourd’hui je ne renie pas ces propos. C’est bien le Christ qu’on crucifie. J’ai dit que nous étions comme les Juifs dans les années 30 en Allemagne. Là, en revanche, ça n’est pas passé du tout. Elles me répondirent, outrées :

– Mais ça, c’était les lois d’Hitler !

Sous-entendu : on ne peut pas comparer !

– Mais peut-être bien qu’à l’avenir nous dirons : mais ça, c’était les lois de Draghi!

Et l’on crachera sur sa mémoire avec le sentiment de faire partie du camp du Bien.

À la fin, elles m’ont demandé de me calmer et proposé de prier avec elles. J’ai eu beau insister pour qu’elles arrêtent d’appliquer ces protocoles, elles n’y ont pas consenti. Elles se sont cachées derrière l’administration et suggéré que j’aille parler à la directrice. Vu le traitement réservé la veille par la secrétaire mon amie, j’ai préféré éviter la directrice.

La colère a duré des semaines entières puis s’est calmée progressivement. On s’habitue à tout. C’est bien là le drame.

J’échangeais avec les institutrices, de temps à autre, en leur parlant par la fenêtre ou en leur écrivant des petits mots. Mes enfants ont gagné en autonomie, n’étant pas accompagnés dans leur classe par leur maman.

Un jour, je ne sais pourquoi, la colère est revenue à la manière d’un tsunami. J’ai abordé Suor F., l’une des religieuses avec qui j’avais sympathisé l’année précédente.

 Suor F. contrôlait les “Green Pass”. Elle gardait la porte de l’école bien close. Je lui dis :

– Vous trouvez vraiment normal que je reste ainsi dehors? Vous croyez vraiment que je suis dangereuse?

Sa réponse me stupéfia :

– Mais on ne peut pas laisser entrer tout le monde!

Ca alors! On ne peut pas laisser entrer tout le monde. Pour une religieuse, c’était un peu fort de café. Ou alors j’avais manqué un épisode.

Était-ce un bon exemple à donner aux enfants? Signifier concrètement qu’il y a des gens purs, qui peuvent rentrer, et d’autres, impurs, que l’on traite comme des chiens. C’était ça, leur enseignement?

D’autre part, quelle était la suite du programme, comptait-elle l’appliquer aussi? Des camps de concentration, peut-être, pour être bien sûr qu’on ne contamine personne?

Elle fut très agacée.

Je lui dis :

– Jésus a touché et guéri les lépreux. Vous pensez qu’il accepterait de tels agissements?

Elle manifesta son impatience par un geste de la main, l’air de dire : ne me parlez pas de ce type-là. Fâchée, elle ne m’adressa plus la parole et s’enferma dans son bureau vitré, seule avec son masque sur le nez.

L’auto-contamination est semble-t-il possible.

Cette école, avec sa communauté de religieuses, avait été pour moi, lors de mon arrivée en Italie, une sorte de refuge. Il y avait là, croyais-je bêtement, des personnes motivées par autre chose que “le monde”. Des personnes qui savaient mettre Dieu et l’humain au centre de leur vie. J’y avais noué des amitiés et d’agréables relations. J’étais trahie.

Une française en Italie


Lundi 15 août : Solennité de l’Assomption de la sainte Vierge Marie

Désormais toutes les générations me diront bienheureuse, parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses. Et son nom est saint ! Tiré de l’Evangile du jour.
Notre Dame de bon Secours à Carnoules, Notre Dame des Anges à Pignans, Notre Dame de Consolation à Flassans sur Issole, Notre Dame des grâces à Cotignac, Notre Dame de Paris, Notre Dame de Lourdes, qu’elle est longue et belle la liste des sanctuaires de France, immenses ou modestes, que nos ancêtres ont consacrés à Marie ! Quasiment chaque village possède un lieu de culte ou une chapelle où les habitants venaient prier la sainte Vierge avec un cœur d’enfant et revenaient chez eux avec sa bénédiction. Et si cela est vrai dans tous les pays d’Europe autrefois chrétiens, le Pape Pie XI, en proclamant Notre Dame de l’Assomption comme patronne de la France, rappelait qu’on pouvait appeler particulièrement ce pays le royaume de Marie ! En effet d’abord parce qu’il lui fut consacré par le roi Louis XIII en 1638, mais aussi parce que 35 de ses magnifiques cathédrales lui sont consacrées, et enfin parce que la sainte Vierge y fit d’importantes apparitions pour porter ses messages au cours de l’histoire….
Alors même si aujourd’hui on peine à entretenir ce patrimoine (je ne parle pas encore de le remplir de croyants…), même si la France est devenue bien infidèle de nos jours, je veux, comme un acte d’espérance, croire que toute la foi et la piété des temps passés ne sera pas simplement perdue. Je veux croire que bien des fils de France et d’ailleurs continuent aujourd’hui de prier Marie avec ferveur et récitent leur chapelet aussi pour tous ceux qui ne le disent plus. Le jour de l’Assomption est un jour de joie immense. Nous voyons Marie est au Ciel, toute lumineuse et pleine de grâces, et nous savons alors que sa victoire est certaine. A nous d’y travailler !
Pratique : Pourquoi ne pas dire le Rosaire en ce beau jour ?

 

Abbé Henri Forestier